Une gueule d’enfer, un look sportif mais l’espace et le prix d’une belle familiale : l’Arteon de VW occupe un segment inédit dans la gamme du constructeur allemand. Nous l’avons essayée avant de poser quelques questions au porte-parole de la marque, dont celle de la problématique du cannibalisme envers Audi, qui fait partie du même groupe.
Assez étonnamment, les ventes de Volkswagen n’ont pas souffert du scandale du logiciel truqué qui visait à artificiellement baisser le nombre de particules nocives rejetées par certains de ses moteurs.
Le constructeur allemand a finalement passé une année 2017 assez bonne, et a même lancé une toute nouvelle voiture, l’Arteon. Ce "coupé 4 portes premium", comme le définit Jean-Marc Ponteville, porte-parole de la marque en Belgique, occupe un segment "qui est une tendance revenant à la mode". Il suffit en effet de penser aux Audi A5 et A7, aux BMW Grand Coupé, etc.
Ne doit-on pas y voir une certaine forme de cannibalisme, vu que VW et Audi font partie du même groupe ? "Oui, en effet, mais en réalité, on considère au sein du groupe que 1+1=3. On a eu la même chose avec la Golf et l’Audi A3, l’Octavia (Skoda) et la Leon (Seat). A tous les niveaux, nos 4 grandes marques ont des produits dans les mêmes segments".
Donc en proposant également un coupé 4 portes premium, VW fait de l’ombre à Audi, mais elle prend des parts de marché à la concurrence, BMW et Mercedes en tête. Les comptes sont vite faits et cela décuple "la force d’attraction du groupe", selon M. Ponteville.
Une gueule d'enfer
Que vaut-elle ?
Un mot sur le design, tout d’abord. L’Arteon de notre essai (R-Line, la plus belle finition) en impose, affichant un look résolument sportif, avec une largeur (2,84m) et une longueur (4,83m) plus imposantes que la Passat, tout en restant assez ‘basse’ avec ses grandes roues (jusque 20"). Si l’arrière de l’Arteon est finalement très proche de ce qu’on retrouve sur la berline traditionnelle de VW, la face avant, avec sa calandre horizontale très agressive, est une brillante extrapolation de l’actuel design de la marque. Une vraie réussite esthétique à nos yeux.
L’intérieur se rapproche des plus grands standards du luxe à l’allemande, même si on reste un peu en retrait par rapport à Mercedes et BMW, notamment à cause de la présence de plastique dur sur la console centrale. Ce qui frappe d’emblée, c’est l’espace disponible. A l’avant comme à l’arrière, mais surtout dans le coffre (563 litres), où on l’a pu ranger facilement une poussette en longueur, tant la profondeur est imposante. Une vraie familiale…
L’ordinateur de bord de notre version d’essai, bien équipée forcément, est également une heureuse découverte. Son large écran tactile, très sobre, affiche intelligemment un condensé des informations les plus importantes à l’accueil (carte, musique, contacts favoris du téléphone), puis est un modèle d’efficacité pour les nombreuses options. On n’a pas testé les ‘apps’ de VW, à relier à une application sur smartphone, mais c’est souvent une procédure fastidieuse pour un résultat moyen. Dommage que par défaut, le cerveau de la voiture ne profite pas automatiquement de la connexion 4G du smartphone connecté, notamment pour trouver facilement des destinations. Derrière le volant, il y a également un écran qui peut afficher, au choix, un grand nombre d’infos, de la cartographie à la radio, en passant par les informations sur l’état ou la consommation du véhicule. Tout est intuitif, rapide et efficace.
La version d’essai était le moteur 2 litres diesel de 240 chevaux, en 4Motion (4 roues motrices). Inutile de préciser que la réactivité de la boite de vitesse est à la hauteur de l’accélération, à savoir très plaisante… Malgré tout, sur autoroute, nous ne dépassions pas les 6 litres aux 100 km. Il existe des versions 150 et 190 chevaux, moins sportives mais plus abordables. Si la facture de notre modèle de test grimpait à 60.000€, il existe déjà une Arteon à 40.000€. Assurément, un bon choix pour le père de famille qui a envie de rouler dans une belle voiture au look sportif, tout en gardant assez de place à l’arrière et dans le coffre.
Un arrière plus classique mais réussi
Conclusion
L’Arteon est la bonne surprise de VW cette année. Cette toute nouvelle voiture, occupant un segment inédit chez le constructeur allemand, a toutes les qualités des ‘coupés 4 portes premium’ (look sportif, confort, luxe), tout en restant dans la fourchette de prix raisonnable de VW (à partir de 40.000€).
Même si elle est, aux côtés de feu la Phaeton (une limousine) et de la Touareg, un pas de plus vers le premium visé par VW, elle demeure un plaisir accessible, quand on sait que le nouveau grand Scenic de Renault atteint facilement les 35.000€ (tout en offrant à peine plus de place que l’Arteon).
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