Faut-il interdire totalement l'alcool au volant ? C'est l'un des sujets débattu ce matin sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche". Le père d'une victime de la route a notamment confié son opinion sur cette question.
Les fêtes approchent, et avec elles leur consommation accrue de boissons alcoolisées. Pour la première fois depuis 8 ans, le nombre de morts de la route a augmenté en Belgique. Au cours des six premiers mois de l'année, 306 personnes ont perdu la vie dans la circulation, soit une augmentation de 27% par rapport à l'an passé. L'alcool est présent dans un accident mortel sur quatre.
Ne faudrait-il pas interdire purement et simplement l’alcool au volant, et non plus accepter une tolérance de 0.5 g/l comme actuellement ? Le PTB et Ecolo sont pour une tolérance zéro pour tous. Le MR voudrait lui instaurer une tolérance zéro, mais uniquement pour les jeunes conducteurs (permis obtenu il y a moins de 3 ans).
"Je suis profondément heurté quand je vois tout ce qui se passe"
Pour Alain Moreau, l'ancien président de parents d'enfants victimes de la route, on ne peut plus tolérer une seule goutte d'alcool, et ce pour tous les conducteurs. Cet habitant de Gembloux a perdu son fils cadet en 2005. Olivier avait 13 ans. Il roulait à vélo quand un automobiliste l'a heurté. L'homme avait 3,55 g d'alcool dans le sang.
"Je crois que vu mon vécu et celui de nombreux parents dans l'association, nous sommes tout à fait pour que l'alcool soit totalement banni au volant et pas seulement pour les jeunes. Je crois qu'il ne faut pas fustiger les jeunes parce que l'on met leur manque d'expérience en avant mais je crois que dans les personnes plus âgées, on peut mettre en avant l'utilisation d'antidépresseurs qui sont très utilisés et qui peuvent entraîner des dégâts", souligne Alain Moreau."Et puis le rôle de Bob sera alors vraiment clair", estime également le père de famille.
Alain confie ensuite que cet accident dû à l'alcool a complètement changé sa vie. "Je suis profondément heurté quand je vois tout ce qui se passe. Quand je vais dans un restaurant par exemple et que je vois parfois un couple à une table où ils prennent l'apéro, ils vident leur bouteille à deux et je sais très bien qu'ils font reprendre le volant je vous assure que c'est très dur pour moi", révèle-t-il.
Une mesure "limitée aux conducteurs novices"
Gilles Vanden Burre, député fédéral Ecolo a lui insisté sur le fait qu'il faut prendre un panel de mesures en la matière, et notamment augmenter le nombre de contrôles en plus d'instaurer une tolérance zéro. "Il faut faire de la prévention, surtout auprès des plus jeunes", indique l'écologiste qui estime qu'un "changement culturel est nécessaire dans notre pays".
De son côté, Florence Reuter, souligne que la limite doit être baissée à 0,2g et pas 0g car "cela est inapplicable". "Cette mesure serait limitée aux conducteurs novices", insiste la députée libérale. Son parti préfère en effet cibler les conducteurs sans expérience de la conduite. "Car cette mesure sera alors applicable en termes de contrôle et de de mentalité aussi."
"Généralement quand on arrête une personne, la personne nous dit mais je peux boire combien ?"
L'inspecteur Bertrand Caroy, responsable du service circulation à la police boraine, n'est pas d'accord. Il estime d'abord qu'une tolérance zéro généralisée sera plus claire pour les conducteurs qui parfois calculent et se trompent lourdement. "Généralement quand on arrête une personne, la personne nous dit mais je peux boire combien ? Un verre, deux verres, trois verres. C'est très difficile. En plus cela dépend du verre qui est servi. Je pense qu'il faut donc être plus clair", pense le policier. Et puis, une mesure identique permettrait aussi selon lui de faciliter le travail des agents sur le terrain lors des contrôles.
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