Moment fort sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Deux amis d'Alysson Jadin, la barbière de 24 ans qui a mis fin à ses jours ce 16 novembre, étaient invités pour témoigner de la situation insoutenable que vivait la jeune fille. L'Échevine en charge de l'État civil, de la Citoyenneté et du Commerce de Liège, Elisabeth Fraipont a répondu à leurs inquiétudes, relatant notamment qu'Alysson avait reçu l'aide nécessaire et que les politiques avaient réagi du mieux qu'ils le pouvaient face à cette situation exceptionnelle.
Le suicide de la jeune Alysson Jadin, barbière indépendante de 24 ans, a suscité une vague d'émotions dans tout le pays. En seulement une semaine, elle est devenue un véritable "symbole", celui des indépendants et des oubliés de la crise du covid-19.
Invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Serge Schoondroodt, l'un de ses amis, a eu des paroles fortes au sujet de la jeune Alysson: "C'était une fille remarquable, gentille, très disponible et très serviable." Mais depuis l'arrivée de la pandémie, la jeune barbière avait du mal à joindre les deux bouts, notamment à cause de l'arrêt de son activité.
Alysson cumulait plus de 3 000 euros de frais fixes entre le loyer de son salon, celui de son logement et son emprunt. "Elle avait beaucoup de charges, elle était en début d'activité et sans revenus depuis le début du confinement, et elle ne recevait aucune aide. Elle était vraiment aux aboies, c'était un vrai drame pour elle", continue son ami. Une situation insoutenable qui l'a fait passer à l'acte. Et qui fait d'elle "un personnage important de cette crise du covid-19".
"Alysson n'a pas été aidée"
Pour Elisabeth Fraipont, échevine en charge de l'État civil, de la Citoyenneté et du Commerce à Liège, "Alysson n'était pas abandonnée, pas au niveau de la ville de Liège en tout cas." Puis d'ajouter: "Nous étions en contact avec elle depuis le 20 octobre grâce au message envoyé par Serge, un citoyen et ami inquiet. Puisqu'elle n'était pas éligible aux aides, nous lui avions conseillé de se rendre à sa caisse d'assurance sociale pour remplir un dossier et faire du cas par cas. Ce qu'elle a fait."
"On a eu un suivi régulier avec elle et le 4 novembre, on lui a téléphoné. Elle nous disait qu'elle avait un 'petit espoir' et qu'elle apercevait la lumière au bout du tunnel, notamment grâce à la prime jeune commerçant qu'elle avait reçue de la ville de Liège", continue l'échevine.
Pourtant, pour Maxime Berqueman, ami d'Alysson, "les politiques ont du sang sur les mains. Alysson n'en est pas venue là par amusement, Alysson a épuisé maintes et maintes routes en cherchant des solutions. Elle n'a malheureusement pas été aidée!"
Elisabeth Fraipont n'est pas de cet avis: "Je comprends l'émotion, j'ai rencontré mademoiselle Alysson Jadin qui est quelqu'un de très attachant, mais du sang sur les mains non... On est face à une situation exceptionnelle, on essaye de réagir au plus vite et du mieux que l'on peut."
"Alysson était une personne déjà fragilisée psychologiquement, alors quand on se voit octroyé un refus, puis un second, et un troisième... C'est compliqué. Et il faut savoir les encaisser. Je suis triste qu'il ait fallu en arriver là pour que les politiques se rendent compte du problème", termine son ami, Maxime.
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