“On espère que c’est la dernière fois que nous avons des mauvaises nouvelles à l’issue d’un Comité de concertation”, disait ce vendredi le Premier ministre Alexander de Croo. Les chiffres étaient en effet inquiétants cette semaine : une accélération des contaminations et une occupation des lits d’hôpitaux en hausse, … Comment l’expliquer ?
Le virus, qui a désormais plusieurs variants, est plus contagieux et plus rapide. Nathan Clumeck, professeur émérite en maladies infectieuses à l'ULB et au CHU Saint-Pierre, a sa petite idée pour éviter une troisième vague.
"Les mesures actuelles sont insuffisantes"
"Je crois que si on veut contrôler la transmission du virus, et nous avons affaire actuellement à un variant qui se transmet plus facilement, les mesures actuelles sont insuffisantes. Donc si l’objectif est le contrôle de la transmission, il faut faire plus. Il faut aller vers un confinement, avec tout ce que ça implique. Mais on sait très bien que le confinement a un coût économique, social, psychologique, etc", reconnaît l'expert.
"Se concentrer sur les groupes à risques"
"Par contre, il y a une autre dimension: qu’est-ce que nous redoutons? Nous redoutons que les hôpitaux soient débordés par des patients. Et ces patients appartiennent à des groupes à risque. Et ce groupe à risque a des comorbidités. Parmi elles, il y a l’obésité. Donc, si on veut contrôler cette vague, qui n’est pas encore une vague, on doit se focaliser sur les patients à risques. Ils doivent être une priorité, c’est ce que je dis. Une priorité en terme de vaccination, quel que soit leur âge."
"Ils doivent aussi être une priorité pour les conseils à leur donner", insiste le professeur. "Moi, une des propositions qu’on peut avoir, c’est de leur dire: mettez un double masque. Il y a quelques mois, je prônais le masque, maintenant j’arrive et je dis, mettez un double masque! Pourquoi? Car nous savons que le variant se transmet plus facilement. Donc le double masque est une manière de protéger les personnes à risques. Je crois qu’en protégeant les personnes à risque, quelque part, nous agissons sur le risque d’extension vers une troisième vague. D’autre part, ces personnes à risques, je pense qu’elles doivent aussi pratiquer ce que j’appelle un auto-confinement. Ce n’est pas une exclusion sociale, mais quand même une précaution particulièrement attentive au contact avec des gens qui ne respectent pas ou qui respectent moins les règles".
"Le risque est nul"
Qu'en pense Jean-Charles Preiser, directeur médical à la recherche et enseignement à l'Hôpital Erasme? "En tout cas le risque est nul donc pourquoi pas. Maintenant, je n’ai pas la connaissance d’études qui aient testé l’efficacité de cette stratégie."
Ca ne coûte donc rien d'essayer! Christophe Giltay s'est d'ailleurs tout de suite exécuté. "Pour l'instant, c'est respirable", constate-t-il.
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