Les terrasses ont rouvert une semaine plus tôt que prévu à Middelkerke, à l'initiative de son bourgmestre Jean-Marie Dedecker. Des questions se posent au niveau légal mais aussi épidémiologique.
Le bourgmestre de Middelkerke Jean-Marie Dedecker a réalisé un petit tour de passe-passe pour arriver à ses fins. Le député fédéral indépendant, proche de la N-VA, a temporairement supprimé les licences octroyées aux terrasses de l'Horeca. La zone a ainsi été rendue à l'espace public, et la commune a pu placer elle-même des tables et des chaises. Les gens qui souhaitaient manger un morceau ou acheter une boisson à un commerce qui sert à emporter pouvaient dès lors s'installer à l'une de ces 200 tables.
"Tout a été fait légalement", s'est justifié le bourgmestre de Middelkerke Jean-Marie Dedeckeder sur le plateau de l'émission C'est pas tous les jours dimanche (RTL-TVI). "Il y a 15 jours, le collège du bourgmestre et échevins ont interprété la loi comme ça, je l'ai envoyé à notre gouverneur de Province, il n'a pas réagi, je lui ai même téléphoné pour lui demander s'il avait des remarques, il a dit non, j'ai aussi envoyé aux Ministres des Affaires intérieures et je n'ai pas eu de remarque. Donc, on a agi tout à fait légalement".
N'est-ce pas détourner les mesures et ainsi envoyer un mauvais message à la population? "C'est mettre fin aux folies du pouvoir. J'ai parlé avec (le virologue de la KU Leuven, ndlr) Marc Van Ranst, il m'a dit clairement qu'on n'a pas besoin de masque sur la digue. On peut libérer un petit peu les gens et on doit le faire nettement, et on l'a fait comme il faut. Donc, je ne vois pas de problème". M. De Decker a aussi ajouté qu'une équipe de volontaires est chargée de désinfecter régulièrement le mobilier et de veiller à ce qu'aucun déchet ne traîne.
Au niveau épidémiologique, le risque est faible, selon Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral de la lutte contre le Covid-19: "De ce que j'ai vu à Middelkerke, il n'y a rien qui me choque au niveau purement virologique. Je ne parle pas au niveau légal. Car les gens sont à distance, sont dans des petites niches entre eux, on est en plein air et la densité n'est pas grande. Il n'y a rien qui me gêne au niveau infectieux".
Et au niveau légal, en fin de compte? "Je ne connais pas particulièrement la solution juridique au problème posé par M. Jean-Marie Dedecker, mais apparemment, les autorités administratives n'y voient rien à redire", a déclaré Ignacio de la Serna, Procureur général près la Cour d'appel de Mons. "A mon sens, cela reste quand même illégal au regard de la législation actuelle, mais ce qui est important, c'est qu'il n'y a pas de mise en danger d'autrui. Yves Van Laethem vient d'expliquer ce qu'il est en sur le plan épidémiologique, dont acte".
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