Nicolas Franco réalise des modèles mathématiques pour tenter de déterminer quand nous pourrions sortir de cette crise sanitaire. Joint par appel vidéo dans l’émission "C’est pas tous les jours dimanche", il a détaillé ses dernières prévisions.
Nicolas Franco est chercheur en modélisation mathématique à l’université de Namur. Ses modèles de prévisions mathématiques cherchent à évaluer quand nous pourrions espérer une fin de la crise sanitaire. Selon son dernier modèle, si nous déconfinons au mois de mars, la courbe des hospitalisations repartirait à la hausse menant ainsi à la saturation des hôpitaux. En revanche, un déconfinement en mai démontre une courbe plus maîtrisée.
"C’est un modèle mathématique théorique basé sur des estimations, explique Nicolas Franco. On a pu assez bien mesurer l’impact qu’ont eu les différentes réouvertures du mois de septembre au niveau de l’épidémie. On a vu la conséquence au moins d’octobre. On peut donc essayer de reproduire mathématiquement ce qu’il pourrait se passer si on refaisait exactement la même chose."
Impossible en mars, possible en mai?
Selon son modèle, un déconfinement en mars, bien que pas prévu au calendrier, risquerait de créer une saturation des hôpitaux et une situation potentiellement pire que celle vécue en octobre. "On est dans une meilleure situation qu’au mois de septembre, c’est qu’il y a un peu plus d’immunité au sein de la population, mais en contrepartie on a le nouveau variant qui se propage un peu plus."
"Par contre, si on attend encore un peu, la population âgée et la population à risque seront en grande partie vaccinée. A ce moment-là, on remarque que si on relâche tout en même temps, ce qui est hypothétique, on aurait une troisième vague beaucoup plus contrôlée qui ne dépasserait pas les capacités hospitalières," conclut-il.
En réponse, Frank Vandenbroucke, ministre de la santé, explique que l’articulation entre calendrier des vaccinations et déconfinement est un travail que le gouvernement a confié au groupe d’experts. "L’incertitude règne en ce qui concerne le calendrier. Vis-à-vis de tous ces gens, de tous ces secteurs qui souffrent vraiment, le respect pour la souffrance est de dire la vérité. Et la vérité c’est qu’on ne sait pas. Il y a vraiment d’un côté la vaccination, de l’autre côté le virus et c’est la course entre les deux."
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