Face à la flambée de l'épidémie, les différents gouvernements du pays multiplient les nouvelles mesures pour tenter de reprendre le contrôle sur la situation. Parmi les mesures prises ou non, l'une divise particulièrement politiques, scientifiques et population : le maintien de la scolarité en présentiel.
Pour le moment, le gouvernement a décidé que la présence physique pendant 5 jours par semaine dans l'enseignement obligatoire resterait la règle. Dans l'enseignement supérieur, le taux d'occupation est toutefois descendu à 20 % maximum avec obligation du port du masque. Les derniers chiffres de l'évolution de la situation épidémiologique montrent pourtant une forte augmentation du nombre de cas dans les écoles.
La situation est devenue ingérable
Malgré ces nouvelles règles, certaines écoles ont tout de même décidé de fermer totalement leur porte. C'est le cas notamment à Ham-sur-Heure-Nalinnes dans le Hainaut, dont vous nous parlions cette semaine. Invité sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, l'échevine de l'enseignement de la commune Marie-Astrid Attout-Berny explique que la première décision du collège communal était "de reprendre des mesures sanitaires un peu plus draconiennes, c'est-à-dire revenir aux bulles classe, manger de nouveau dans les classes…"
Avec 292 contaminations sur 10 jours dans la commune, et 114 élèves, hors maternelle, en quarantaine sur 950, "la situation est devenue ingérable" assure l'échevine. Le nombre de professeurs absents et la mise en quarantaine soudaine de beaucoup d'entre eux ne permettent pas de les remplacer rapidement et ainsi assurer une continuité pédagogique, selon Maire-Astrid Attout-Berny. La décision a finalement été de fermer totalement l'école.
Conséquences psychologiques
Pour le ministre-président de la fédération Wallonie-Bruxelles, Pierre-Yves Jeholet "on ne peut pas fermer les écoles dans n'importe quelle condition". Il estime qu'un équilibre doit être maintenu parmi les mesures et l'enseignement en présentiel doit être maintenu en priorité. "Peu d'enfants développent les symptômes aujourd'hui", ajoute-t-il avant de reconnaître un problème d'absences importantes des élèves et des professeurs provoquant une situation complexe à gérer. L'élu craint également "les conséquences que cela va avoir sur le bien-être psychologique des enfants", appelant ainsi les communes à ne pas fermer leurs établissements scolaires.
Inégalité d'accès à l'éducation
Le chirurgien à l'hôpital Erasme Jean-Jacques Houben s'oppose à cette idée. S'il s'accorde sur la nécessité d'une poursuite de l'enseignement, maintenir les écoles ouvertes engendre une forte inégalité sur l'accès à l'éducation selon lui. "Dans les écoles où il y a beaucoup de professeurs malades, où il y a des enfants en difficulté dont l'entourage familial n'est pas simple, dont les parents parfois sont eux-mêmes en décrochage socio-économique, ces enfants-là n'en sortiront pas. Ils sont en gardiennage à l'école et ils ne sont pas promus dans un enseignement à distance", affirme ce médecin. "L'urgence est de garder un enseignement pour tous et sûrement pas de favoriser certaines écoles par rapport à d'autres. Sans décision globale, certaines écoles vont fermer à cause des problèmes pratiques et d'autres pas", conclut-il.
Selon le ministre-président de la fédération Wallone, fermer les écoles et "le fait de ne pas aller à l'école va renforcer cette fracture sociale mais aussi cette fracture numérique. Je ne pense pas que c'est en fermant les écoles qu'on va justement maintenir un lien social avec les enfants et les parents".
COVID 19 Belgique : où en est l'épidémie ce dimanche 25 octobre?
Vos commentaires