Marius Gilbert, épidémiologiste (ULB), était l'invité de la rédaction de RTL ce dimanche après le RTL info 13 heures. Il répondait aux questions de Pascal Vrebos.
Certains pensent que les mesures sont arbitraires. Ils prennent souvent pour exemple les transports en commun bondés alors que les métiers de contact ou la culture, eux, restent des secteurs fermés. Y-a-t-il des boucs émissaires ? L'épidémiologiste (ULB) Marius Gilbert a tenu d'abord à rappeler comment les décisions sont prises. Plusieurs facteurs entrent en considération : "Il y a d'une part les éléments objectifs de risque de transmission. Ils sont relativement simples; il y a un risque important de transmission quand on est à l'intérieur, dans des espaces mal ventilés. Le masque réduit ce risque mais ne l'empêche pas tout à fait."
Le souci pour Marius Gilbert c'est que les autorités sont coincées dans une approche "secteur par secteur". Il développe: "Certains secteurs pensent être désignés comme étant eux le problème alors que le problème c'est la situation épidémiologique", rappelle-t-il.
A chaque secteur d'adapter les interdictions
L'expert a alors évoque l'idée de mettre en place "des interdictions de situation épidémiologiques." Il illustre ses propos avec un exemple clair: "Ce qui est interdit est de rester à autant de personnes dans un espace non ventilé, autant de temps. Ensuite, libre aux secteurs, aux différents composants de la société de mettre ça en application et de régir cela."
Pour Marius Gilbert ce type de mesures adaptables par secteur aurait un grand avantage: "On ne désigne pas un secteur plutôt qu'un autre. Ça permet de diviser le risque au sein même des secteurs." Une fois de plus l'expert illustre: "Dans les métiers de contact, le risque chez un coiffeur où tout le monde porte le masque, qui ouvre bien sa fenêtre et sa porte n'est pas du tout le même que chez une esthéticienne qui fait un soin visage dans une cabine fermée."
L'épidémiologiste juge intéressant d'éventuellement prendre des mesures et interdictions générales adaptables à chaque secteur.
"Dans une salle très large, bien ventilée, où l'on peut réguler les personnes et où elles sont assises, passives et ne parlent pas, on a des risques qui sont plus faibles que dans d'autres lieux culturels qui sont dans le même secteur, mais plus fermés, moins bien ventilés", conclut Marius Gilbert.
Interview complète de Marius Gilbert en VIDEO
Vos commentaires