Les statistiques officielles le montrent: en Wallonie, de moins en moins d'élèves en première secondaire choisissent le néerlandais comme 1ère langue. Entre 2021 et 2022, ils étaient 61.844, soit 32%.
La part des élèves qui choisit le néerlandais s'inscrit ainsi loin derrière celle qui opte pour l'anglais (66%). Cette proportion est en diminution depuis quelques années. En 2009-2010, les Wallons choisissaient dans la même proportion le néerlandais et l’anglais comme deuxième langue (49%). En 2020-2021, ce chiffre tombait à 34% et, cette année, il diminue encore de 2%. Pour la première fois, on constate donc que moins d'un tiers des jeunes Wallons choisissent le néerlandais.
Comment expliquer un tel déclin ? L'un des facteurs principaux semble international. "Les parents nous disent souvent qu'avec l'anglais, on va partout dans le monde. C'est une langue commune", avait réagi André Grenier, directeur à l'administration enseignement du Brabant wallon il y a quelques mois.
Actuellement, le néerlandais n’est pas obligatoire dans les écoles de Wallonie contrairement à Bruxelles où il est imposé dès la primaire.
Si une majorité se dégage pour l'imposer, on l'imposera
Interrogée sur RTL-TVI, la ministre de l'Éducation en Fédération Wallonie-Bruxelles a indiqué que la question d'imposer le néerlandais dépendait du gouvernement. "Comme ministre de l'Éducation, ça ne me semble pas normal qu'on puisse faire toute sa scolarité sans connaître du tout de néerlandais, dans un pays où c'est une langue nationale majoritaire. Si on veut continuer à se comprendre dans ce pays, je pense qu'il faut apprendre le néerlandais", a déclaré Caroline Désir (PS). Concernant l'éventuelle obligation, "c'est un débat qui doit avoir lieu dans les prochaines semaines et les prochains mois au sein de notre gouvernement, si une majorité se dégage pour l'imposer, on l'imposera", a-t-elle déclaré. "Mais attention, il faut une période transitoire suffisante pour que les écoles puissent se réorganiser, et surtout qu'on puisse trouver les professeurs de néerlandais pour faire face, c'est une fonction en pénurie".
L’apprentissage du néerlandais est un enjeu fondamental pour les écologistes
Jean-Marc Nollet, co-président d’Ecolo (l'un des partis membres du gouvernement en Fédération Wallonie-Bruxelles), estime qu'il faudrait imposer le néerlandais dans l'enseignement en Wallonie. "L’apprentissage du néerlandais comme seconde langue est un enjeu qui est fondamental pour les écologistes. On sait que beaucoup d’emplois restent vacants en Belgique, notamment à Bruxelles mais aussi en Flandre alors qu’ils pourraient être accessibles si des Wallons apprennent le néerlandais", indique l'écologiste en direct dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche.
Pour Jean-Marc Nollet, il y a également une notion de "respect car nous sommes dans un seul et même pays qu'on aime beaucoup". "Il faut pouvoir parler la langue de l'autre. Les enfants néerlandophones dans le nord du pays apprennent le français, il nous semble logique aussi qu'en Wallonie, comme cela se passe à Bruxelles, les Wallons apprennent le néerlandais comme deuxième langue", ajoute le co-président d'Ecolo.
Les Verts demandent d'ailleurs à la ministre de l'enseignement Caroline Désir d'"avancer sur ce projet".
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