Un tiers des victimes du coronavirus en Belgique résiderait dans des maisons de repos. Ce chiffre, c’est le député Georges Dallemagne qui le cite. Une chose est sûre: la peur et la colère des familles de seniors est grande. Celle de travailleurs dans les maisons de repos aussi.
Nos seniors sont-ils en danger? Ce midi dans l'émission "C'est pas tous les jours dimanche", Christophe Deborsu donnait la parole à plusieurs citoyens qui travaillent quotidiennement dans des maisons de repos.
"Si ça continue, les maisons de repos seront bientôt à moitié vides"
La plupart ne veulent pas témoigner à visage découvert et nous livrent leur témoignage par téléphone. C'est le cas d'un infirmier du Brabant Wallon. Il déplore le manque de moyens et le manque de tests réalisés qui ne font qu'aggraver le nombre de cas. Pour lui, "si ça continue, les maisons de repos seront bientôt à moitié vides".
"Nous n’avons pas des mesures d’hygiène qui correspondent à la situation actuelle. Malheureusement, on ne teste pas et on nous dit que au-delà de 75 ans on n’hospitalise pas. Le personnel, et je le déplore, n’est pas testé ou en tout cas n’a pas été testé à temps", explique-t-il par téléphone.
"Les maisons de repos deviennent des camps d’extermination"
"Cette crise est brutale et inattendue, mais le problème est vraiment qu’on ne dépiste pas les gens qui travaillent en maison de repos. On dirait que ça n’a aucune importance. Excusez-moi, je vais employer des mots très durs, je me lâche un peu, mais j’ai l’impression que les maisons de repos deviennent des camps d’extermination. Clairement et purement. Les personnes hospitalisées dont on ne sait que faire, on va les mettre dans des maisons de repos", dit-il avec émotion.
"C’est devenu un mouroir, c’est honteux"
"On ne nous donne aucun moyen de faire face à nos résidents et on nous envoie des gens de l’extérieur. Bien sûr qu’il faut s’occuper d’eux. On nous envoie des personnes âgées dont on ne peut plus rien faire, dont les hôpitaux considèrent que c’est du soin palliatif. Pour ne pas engorger les hôpitaux, et je peux le comprendre, on les met chez nous. Mais nous, nous n’avons pas suffisamment de protections pour nos propres résidents, on nous envoie les gens d’ailleurs. C’est devenu un mouroir, c’est honteux. A partir du moment où on ne nous donne pas de moyens, voilà ce qu’il va arriver, je le dis clairement. Si on ne fait rien dans les 15 jours à 3 semaines, vous allez avoir les maisons de repos qui vont continuer à dégringoler."
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