Ce n’est pas un secret : pour la N-VA, le confédéralisme sera au rendez-vous en 2019. "Si les électeurs nous donnent les bonnes cartes lors des élections 2019, alors je ne formerai pas de gouvernement avec le PS sans un accord sur le confédéralisme. Et même si le PS n'est pas nécessaire, notre agenda institutionnel reviendra sur la table", a déclaré ce mercredi le président de la N-VA, Bart De Wever, dans le quotidien Het Belang van Limburg. Rien de très neuf, ici.
Par contre, sur base des derniers sondages, avec la progression du PTB en Wallonie, Bart De Wever compte sur le fait que la formation d'un gouvernement soit très difficile et que cela mène à une rupture communautaire. "Si en Wallonie, on arrive à une grande coalition des partis de gauche (PS, PTB, Ecolo), le pays sera ingouvernable. Tout sera bloqué. Donc Bart De Wever espère d'une certaine manière que les Wallons vont voter PTB", a expliqué Eric Donckier, rédacteur en chef au journal Het Belang van Limburg.
"La Flandre, et Bart De Wever, craignent que le résultat des élections en Région wallonne ne déterminent la coalition au fédéral. Pour lui, il y a une sortie: c'est le confédéralisme", a alors ajouté Pieter Bauwens, rédacteur en chef du journal néerlandophone Doorbraak.
"C'est un nouvel écran de fumée"
Ces hypothèses donnent donc l'étiquette "d'allié de la N-VA" au PTB. A voir les programmes de ces deux partis et leur position sur l'échiquier politique, cela semble plutôt paradoxal, comme l'a relevé David Pestieau, vice-président du PTB. "Nous on est un parti unitaire et je pense que c'est une fois de plus un écran de fumée de la part de monsieur De Wever, qui est très emmerdé pour l'instant parce que son parti est impliqué dans les affaires. On l'a vu avec monsieur Bracke qui a un salaire aussi élevé que madame Merkel et qui en plus reçoit le soutien de Telenet. Et c'est le drame pour la N-VA, parce qu'elle devient un parti traditionnel au Nord du pays".
Pour le PS, par contre, l'occasion est belle d'inciter les Wallons à avoir un gros parti pour faire bloc, et éviter de perdre des voix au profit de son rival de gauche. "Le PTB est un peu un allié fantasmé de la N-VA, car plus ce parti grandira, plus il affaiblira le PS, et donc plus Bart De Wever aura des facilités à décomposer le pays", a rétorqué Nicolas Martin, député wallon PS.
"En tout cas, pour le moment, ils n'ont pas l'air copains. Donc je pense que se projeter dans une éventuelle coalition de gauche, c'est un peu prématuré. Enfin on verra, en Belgique tout est possible. Maintenant, pour ce qui est de l'idée centrale de la N-VA, je pense que notre ami Bart De Wever n'a pas changé d'avis et que son objectif reste le même, et qu'il compte y parvenir un jour", a conclu Christophe Giltay.
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