Les terroristes peuvent-ils influencer les élections en France? "Marine Le Pen au pouvoir, elle ne pourra pas empêcher un attentat"

Fin de campagne présidentielle sous tension en France. Jeudi soir, un policier a été tué. L’attentat qui visait les forces de l’ordre sur les Champs-Elysées a aussi fait trois autres victimes; deux du côté des forces de l’ordre et une passante d’origine allemande. L’assaillant a été abattu par un tir de riposte. Chacun des 11 candidats a évidemment exprimé sa solidarité à l’égard des victimes. Mais cela leur donne aussi l’occasion de se positionner sur la question du terrorisme. Comment cet attentat va-t-il influencer l’élection présidentielle? Les chroniqueurs et invité ont débattu de cette questions dans l’émission C’est pas tous les jours dimanche.

Christophe Deborsu a rapporté que certains analystes estimaient que cet attentat avait été perpétré pour que Marine Le Pen accède au pouvoir. Jan Segers, éditorialiste à Het Laatste Nieuws, a dit ne pas y croire: "C’est une illusion de croire, du point de vue des terroristes, qu’ils peuvent influencer le résultat d’une élection. Les attentats ne favorisent pas par définition l’extrême droite. Cela favorise les hommes et les femmes politiques qui réagissent de la meilleure façon possible au niveau émotionnel et rationnel".

La journaliste Emmanuel Praet a également pointé un élément important: "Marine Le Pen au pouvoir, elle ne pourra pas empêcher un attentat. Son premier mensonge, c’est ça". Le spécialiste en communication, Alain Raviart, a abondé dans son sens: "Son dernier clip est incroyable. C’est une sonnerie de téléphone à l’Elysée et c’est elle qui répond en disant Qui peut sauver la France". Il a poursuivi: "Le gars est peut-être pas suffisamment malin mais quand même frapper ce jour-là, au moment où il y a les débat de tous les candidats, c’est quand même troublant et il y a d’autres cas en Europe. L’attentat au Musée juif, c’était aussi quelques jours avant le scrutin. C’est l’analyse de ces terroristes qui comptent. Est-ce que eux, leur perception est que ça peut changer l’issue du scrutin? C’est ça qui est intéressant".

De son côté Claude Moniquet, l’expert en contre-terrorisme, a estimé que ce genre d’actions pouvait avoir une influence: "Cette idée d’influencer le processus démocratique a été théorisé par les gens de Daesh, ce n’est pas une lubie. Ils l’ont dit. Ils ont intérêt à ce que les gouvernements les plus à droite possible  et les plus populistes possibles de façon à tendre les relations entre musulmans et non musulmans parce que les musulmans se sentiront exclus et ça facilitera le recrutement. L’attentat à Paris, c’est clairement un défi au pouvoir".