En ce moment
 
 

Pour Bouchez, pas de différence entre l'extrême droite et l'extrême gauche: "Je trouve très grave ce que j'entends", s'offusque Hedebouw

 
 

Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Georges-Louis Bouchez est revenu sur ses propos tenus dans une interview donnée à nos confrères de la Dh. Dans celle-ci, il affirme que les deux partis extrêmes devraient être considérés de la même façon.

Censée être une simple formalité, la certification de la victoire de Joe Biden par les deux chambres du Congrès réunies en session extraordinaire a tourné mercredi à "l'insurrection", "presque à la sédition" selon les termes du président élu, quand une foule de partisans de Donald Trump a envahi le Capitole, interrompant les débats. Cinq personnes ont perdu la vie dans ces incidents. 

Les condamnations internationales se sont alors multipliées tandis que la Haute Commissaire de l'ONU a estimé que l'irruption des sympathisants de Trump au Capitole montrait l'impact de "l'incitation à la violence et à la haine".

Le PTB fait partie des populistes avec lesquels on ne peut pas gouverner

Dans une interview donné à la Dernière Heure, Georges-Louis Bouchez lançait: "Je n'ai jamais compris du côté francophone cette différence de traitement entre l'extrême gauche et l'extrême droite. Comme mercredi à Washington, les deux se rejoignent toujours". 

Pour le président du MR, le PTB est-il aussi dangereux que Donald Trump? Sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Georges-Louis Bouchez s'explique. "Le PTB fait partie des populistes avec lesquels on ne peut pas gouverner", affirme-t-il. Avant de se justifier: "Souvent le PTB avance deux arguments. Le premier est de dire qu'ils (les membres du parti ndlr) ne sont pas racistes. Mais la lutte contre le racisme n'est pas la seule valeur démocratique que l'on doit défendre dans une démocratie libérale. Le deuxième argument est de dire 'Nous n'avons jamais été condamnés en justice'. Mais le fait de ne pas être condamné en justice ne fait pas de vous un parti qui porte des valeurs acceptables". 

Je trouve qu'il y a un gros problème

Face à lui, Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB s'empresse de répliquer. Il dénonce un opportunisme de la part du MR face aux événements tragiques survenus aux Etats-Unis. "Je trouve très grave ce qu'on entend sur ce plateau. Les événements aux Etats-Unis montrent une extrême droite à la tête de l'Etat, qui diffuse le racisme et divise les gens. Plutôt que de mobiliser la population et dire qu'il y a un danger, le MR profite de ces événements et se dit 'On va pointer du doigt le PTB'. Et là, je trouve qu'il y a un gros problème. Au nom du populisme, on va étouffer tout le débat et toute forme d'opposition", s'exclame-t-il.

Selon lui, l'invasion du Capitole montre la colère d'un peuple "phagocyté" par l'extrême droite. "S'il y a une deuxième leçon à tirer de ce qu'il s'est passé aux Etats-Unis, c'est que le mécontentement social des gens, de ceux qui ont sont expulsés de leur entreprise, qui perdent leur boulot. Tout cela, c'est du terreau que l'extrême droite va phagocyter. Nous devons apporter des solutions. Il faut arrêter que toute forme de solution alternative au gouvernement soit taxée de populisme. La colère des gens va continuer à augmenter. Donc Monsieur Bouchez, respectez votre position. Donnez des arguments de fond", assure-t-il. 

Ce serait bien que le PTB clarifie certains des mots qu'il l'emploie

Pour Joachim Coens, il est important d'écouter le peuple, et ce qu'importe ses positions politiques. "Il faut voir que 70 millions d'Américains ont voté pour Trump, on l'oublie. La tâche de Joe Biden et des démocrates est d'écouter et de comprendre ce qu'il se passe avec ces gens. Pourquoi avoir voté pour Trump? A cause de fausses informations, c'est une chose. Mais aussi parce qu'ils se sentaient privés dans leur vie et ne se sentaient pas à l'aise. C'est eux qu'il faut écouter. La démocratie est sûrement fragile si l'on n'écoute pas l'opposition. Il faut écouter les électeurs du Vlaams Belang et du PTB", affirme le président du CD&V.

Enfin, selon François De Smet, impossible de comparer les deux partis extrêmes. "Sur Trump, pour moi, on a assisté à une attaque contre la démocratie. Et elle est de nature fasciste. Dès lors où vous avez de l'intimidation, de la violence et l'occupation d'un Parlement qui devait certifier une élection, vous avez une entrave majeure. Le lien avec le PTB est tordu. Moi je ne compare pas l'extrême gauche et l'extrême droite, notamment parce que l'extrême gauche n'est ni raciste, ni xénophobe. Néanmoins, ce serait tout de même bien que le PTB clarifie de temps en temps certains des mots qu'il l'emploie. L'expression "La loi de la rue doit l'emporter sur la rue de la Loi" vient de chez vous. Il serait bien que dans votre programme politique, vous clarifiez que ça ne sera jamais la Loi de la rue qui l'emportera sur la rue de la Loi", conclut-il. 

COVID-19 Belgique : où en est l’épidémie ce dimanche 10 janvier ?


 

Vos commentaires