La prolongation de nos deux centrales nucléaires les plus récentes, Doel 4 et Tihange 3, n’est toujours pas assurée. En mars dernier, le gouvernement Vivaldi a décidé de prolonger leur utilisation. Mais l’exploitant des centrales, le français Engie, a fait savoir dans une lettre qu'il voulait imposer à la Belgique de devenir co-propriétaire des centrales. Soit faire payer aux Belges une facture de 41 milliards d’euros pour l'élimination des déchets nucléaires.
À cette condition, difficile d'imaginer un contrat de renégociation pour prolonger les deux centrales. Mais sans ça, le black-out est à craindre. Pour en débattre, le député fédéral Ecolo Samuel Cogolati faisait face à Marie-Christine Marghem (MR) et Bert Wollants (N-VA) sur le plateau de "C'est pour tous les jours dimanche".
"Qui veut faire payer 41 milliards d'euros au contribuable belge?"
Pour Samuel Cogolati, il n'est pas question de prolonger le contrat à ces conditions. "Avec la guerre en Ukraine et les prix du gaz qui ont augmenté (...) Clairement, la donne a changé", estime l'élu Écolo. Le député explique néanmoins vouloir faire aboutir les négociations. "Il y a un mandat de négociation. Je pose la question à mes collègues, qui veut faire payer 41 milliards d'euros au contribuable belge?".
"Il s'agit de 41 milliards d'euros d'ici 2100. En 2025, il faut arriver à 18,1 milliards", explique Marie-Christine Marghem. "Ce n'est pas parce qu'on participe à une entreprise comme actionnaire qu'on est exploitant", estime-t-elle. "Il ne faut pas que l'exploitant se dédouane de son obligation de pollueur-payeur. C'est inscrit dans la loi et cela doit le rester", poursuit-elle. "Il y a des formules qui permettent d'envisager une prise de participation qui serait réduite à la prolongation des deux réacteurs (...)", ajoute-t-elle.
Accusation de sabotage des négociations
"Il faut réussir les négociations", martèle la députée MR tout en rappelant le risque de black-out si aucun accord n'est trouvé. Aussi Christine Marghem accuse Ecolo d'avoir fait fuiter la lettre du groupe énergétique Engie adressée au Premier ministre afin de saboter les négociations. "Là, je suis inquiète (...) car lorsqu'on fait fuiter une lettre pendant des négociations, c'est qu'on ne veut pas les réussir", tranche-t-elle.
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