"Auteur·trice", "présentateur·trice", "écolier·ère" L’écriture inclusive, qui a pour but de gommer les différences entre masculin et féminin, n’est pas encore instaurée dans les cours de français en Fédération Wallonie-Bruxelles. Et c’est tant mieux, selon la députée MR Rachel Sobry, qui demande son interdiction claire et nette à l’école, afin de ne pas perturber l’apprentissage des jeunes enfants. "On se trompe de combat", dit-elle sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche. Elle précise que la lutte contre les inégalités est totalement légitime. "Je suis une très jeune femme en politique donc je peux vous dire que les inégalités par rapport aux hommes, je les ressens au quotidien et dans tous les domaines (...) j'ai parfois l'impression que je ne suis pas prise au sérieux en tant que jeune femme", poursuit-elle.
"Mais ce n'est pas avec trois points médians au milieu d'une phrase que je vais me sentir plus visible dans la société", explique la députée. Pour elle, ce combat de l'égalité entre les hommes et les femmes doit passer par des mesures concrètes et ciblées. "Par exemple, en cyber harcèlement, on sait que les principales victimes sont les femmes ou en matière d'emploi et de sport, etc", détaille Rachel Sobry.
Cette dernière pense qu'en "instrumentalisant la langue française pour servir un combat" quel qu'il soit, "on touche d'office et directement à l'apprentissage de la langue". "On voit que ça pose problème pour les malvoyants, les étrangers, les enfants dyslexiques ou ceux qui ont des difficultés d'apprentissage (...) toute complexification orthographique a d'office des effets d'exclusion sociale. Alors si le but est d'inclure symboliquement certaines personnes, mais que dans la pratique ça en exclut surtout beaucoup d'autres, je ne peux pas être d'accord".
Mais selon les défenseurs et défenseuses de l’écriture inclusive, elle est un outil de la lutte pour l’égalité hommes-femmes. Pour Bénédicte Linard, ministre de la Culture et des droits des femmes - Fédération Wallonie-Bruxelles, la langue inclusive et la communication inclusive, ce n'est pas le point médian. "Je pratique la communication inclusive depuis longtemps et je n'utilise quasi jamais le point médian", précise-t-elle.
La ministre ajoute qu'il est important d'avoir une communication inclusive, car nous sommes dans une société où il y a encore des inégalités sociales et la langue est un outil puissant pour lutter contre ces inégalités, lance-t-elle. "Aujourd'hui, notre langue française reproduit encore des stéréotypes (...) travailler sur l'inclusion dans la communication est fondamentale pour lutter contre les inégalités de genres aujourd'hui", insiste Bénédicte Linard.
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