29 jeunes filles, étudiantes dans une école de communication située dans le centre de Bruxelles, ont décidé de se mobiliser contre le harcèlement en rue. Parmi elles, Rebecca, qui a témoigné sur le plateau de C’est pas tous les jours dimanche.
Une quinzaine d’étudiantes de l’IHECS sont venues exprimer leur ras-le-bol ce dimanche midi sur le plateau de l’émission C’est pas tous les jours dimanche. Toutes subissent au quotidien les agressions verbales de la gent masculine. "On commence à nous aborder simplement, on nous interpelle : ‘Mademoiselle !’, et puis soit on dit qu’on n’est pas intéressées à ouvrir le dialogue, soit on passe notre chemin et là les insultes arrivent parce qu’on n’a pas répondu. C’est important de savoir que nous sommes des femmes et quand une femme dit non, c’est non", a fait remarquer Ève David au micro de Fanny Dehaye pour le RTLinfo 13H.
"Une dame qui était juste à côté de moi a acquiescé quand le jeune homme a dit que j’aurais pu me violer"
Il y a un peu plus d’un mois, Rebecca rentrait des cours quand un homme qui se trouvait dans le même métro qu’elle est descendu au même arrêt. Il a commencé à lui parler, lui a proposé d’aller boire un verre, elle a dit non et ça a dégénéré. "Il continue à insister, il me suit jusqu’à mon arrêt de tram. J’étais vêtue d’une robe, d’une veste allant jusqu’au mollet et des chaussures à talons. Il me dit, t’es qu’une pute, vu comment t’es habillée, il ne faut pas s’étonner que tu te fasses violer. Là mon tram arrive, je monte. Une dame qui était juste à côté de moi a acquiescé quand le jeune homme a dit que j’aurais pu me faire violer vu comment j’étais habillée", a raconté la jeune femme sur le plateau.
"Ce harcèlement répété, il ne tue pas, Dieu merci, il ne blesse pas physiquement, mais il blesse profondément"
Ces agressions verbales sont gratuites et elles ont lieu en pleine journée, parfois même en plein centre-ville. "Ce harcèlement répété, il ne tue pas, Dieu merci, il ne blesse pas physiquement, mais il blesse profondément. C’est une vraie violence et puis si à un moment donné on ne dit pas stop, il peut amener à une vraie violence physique, c’est une évidence", a expliqué Béa Ercolini, présidente de l’ASBL Touche pas à ma pote, et a également insisté sur le fait que le harcèlement de rue existait dans tous les milieux et qu’il ne fallait pas stigmatiser une population.
"Il faut porter plainte, mais il faut surtout entendre"
Peu d’étudiantes osent porter plainte contre ce harcèlement. Sur le plateau de l’émission ce dimanche, elles ont interpellé les politiques. "Ce qui arrive là est inadmissible, c’est la première chose, c’est de leur dire qu'il ne faut pas minimiser les faits, c’est grave. Il faut porter plainte, mais il faut surtout entendre. Elles font encore mieux que porter plainte, elles témoignent à visage découvert", a réagi Philippe Close, échevin du tourisme de la ville de Bruxelles.
"J’ai des amies qui ont été sifflées par des policiers. Comment est-ce qu’on ose aller à la police si c’est la police elle-même qui nous harcèle?", a témoigné Eloïse Roulette. Avec le soutien de la direction de leur école et de l’ASBL Touche pas à ma pote, ces étudiantes ont créé une plate-forme d’écoute pour toutes les autres victimes qui se taisent encore.
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