Les invités de C’est pas tous les jours dimanche se sont penchés sur le dramatique accident survenu cette semaine à Schaerbeek. Une ado de 14 ans a été fauchée par un chauffard qui roulait sans permis. La justice est-elle trop laxiste ?
Jeudi matin, à Schaerbeek, une jeune fille de 14 ans a été renversée par une voiture, alors qu’elle traversait un passage pour piétons. Elle a été hospitalisée dans un état critique. Quant à l'automobiliste, il a commis un délit de fuite après l'accident.
Le suspect arrêté quelques heures plus tard conduisait sans permis. D'après le Parquet, l'homme de 28 ans est un récidiviste. Il conduisait une voiture de location, qui n'était pas louée à son nom. Le juge d'instruction qui a auditionné le suspect, l’a inculpé et a décidé de le libérer sous conditions, parmi lesquelles figure celle de ne pas conduire de véhicule. Que peut vraiment la justice pour empêcher ce genre de cas ? C’était l’une des questions évoquées ce matin dans C’est pas tous les jours dimanche.
"A cet âge-là, se voir défigurée, ce n’est pas facile pour une jeune fille"
Rachid, le papa de la victime, a d’abord donné des nouvelles de sa fille : "Elle va mieux mais moralement elle a pris un coup. A cet âge-là, se voir défigurée, ce n’est pas facile pour une jeune fille. Ses dents sont tombées et elle a plusieurs balafres. Elle n’a rien vu, elle ne sait même pas ce qui s’est passé. Elle s’est retrouvée par terre". Ses petits frères ont vu leur sœur en sang, ils ont été choqués.
Le chauffard arrêté quelques heures plus tard a été inculpé et libéré un jour après sous conditions. Du côté flamand, on s’est beaucoup ému de cet accident. "On a un peu l’impression et pas uniquement à Bruxelles qu’il y a un certain laxisme de la justice… Quand je vois ce cas d’un chauffard à qui on a déjà retiré le permis, je me demande : à quel moment une infraction pareille devient une tentative de meurtre ?", a commenté Rik Van Cauwelaert (De Tijd).
Le papa de la victime se pose la même question et pointe le fait que la justice a relâché le suspect en lui interdisant de conduire : "C’est un peu choquant de le voir sortir après 24 heures et de lui dire juste comme à un enfant : attention tu ne peux plus recommencer, alors qu’il l’a déjà fait… Je pense qu’on aurait pu faire autre chose que le libérer mais je fais confiance à la justice."
Mais que faire alors pour lutter contre les récidives ?
Benoît Godart, porte-parole "sécurité routière" et "mobilité" de l'institut Vias, avance la possibilité de condamner ce genre d’individus à des cours de sensibilisation : "Le taux de récidive est moindre avec ces peines alternatives. Oui, ça peut paraître choquant de voir un chauffard condamné qu’à « des peines alternatives». Mais dans les faits, on voit que la prison a peu d’impact sur ce genre de personnes. La confiscation du véhicule a aussi ses limites. Cela a été fait la semaine dernière par un bourgmestre en Flandre, maintenant ces peines alternatives sont peut-être une solution. C’est beaucoup plus porteur que de condamner un chauffard à des peines classiques."
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