Depuis le 1er février, plus de 115 000 Belges se sont engagés à ne pas boire une goutte d’alcool jusqu'à la fin du mois. Cette “Tournée Minérale ", initiée par la Fondation contre le cancer, agite les discussions. Pourquoi cette opération ? Quel est l’impact à long terme de ce genre d’engagement ? Chroniqueurs et spécialistes en ont discuté dans l’émission "C’est pas tous les jours dimanche" sur RTL-TVI, présentée par Christophe Deborsu.
Contre la société du "sans"
Fabrizio Bucella, docteur en science et professeur ordinaire à l'Université Libre de Bruxelles, sommelier, spécialiste du vin et de la bière, est contre cette tournée minérale. "Mon premier argument, c’est peut-être une notion de plaisir. On est un peu dans une société qui de plus en plus tente d’évacuer la notion de plaisir. On est presque mal à l’aise de faire une bonne bouffe, ou de boire un pot, simplement pour le plaisir de le faire. Ne soyons pas hypocrites, si on boit, et si on boit de l’alcool, c’est également pour le plaisir des sens, pour cet état un peu différent dans lequel on se trouve".
"On essaye un peu d’évacuer les notions de plaisir simple"
Le professeur se dit contre la société du "sans": "On va de plus en plus vers une certaine forme de puritanisme, on essaye un peu d’évacuer les notions de plaisir simple", explique-t-il, ajoutant que le "ramdam médiatique" l’a amené à prendre le contrepied.
"Une campagne qui invite à réfléchir à quelle est la place de l’alcool de la vie"
A propos de ce "ramdam médiatique", Martin de Duve, Directeur de l’ASBL Univers santé, explique: "Tournée minérale n’est pas une campagne prohibitionniste, n’est pas une campagne moralisatrice, c’est une campagne qui invite à réfléchir à quelle est la place de l’alcool de la vie. Tout le ramdam médiatique qu’il y a autour est extrêmement bénéfique, parce que ça permet au moins d’en discuter. Le nombre de fois où j’ai été, moi-même dans un dîner où cette question est venue sur la table, je trouve ça extrêmement intéressant, donc c’est une vraie réussite, cette campagne".
Un mois sans alcool: pourquoi tout ce "ramdam médiatique"?
Publié le 05 février 2017 à 12h06
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