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"C'est très compliqué d'un point de vue psychologique": le groupe belge "Ykons" réagit après les mesures du Codeco

"C'est très compliqué d'un point de vue psychologique": le groupe belge "Ykons" réagit après les mesures du Codeco
 
 

Ce vendredi, un Comité de concertation s'est réuni en urgence face à la recrudescence de l'épidémie de coronavirus dans notre pays. Le secteur culturel n'a pas été épargné: plus de concerts "debout", représentations culturelles en intérieur jaugé à 50 personnes, fermeture des discothèques, etc. Un coup dur pour le secteur, qui rappelons le, a été à l'arrêt pendant plus d'un an.

Renaud Godart du groupe belge "Ykons" réagit à ses mesures. Pour lui, la Culture est "une nouvelle fois pointée du doigts". "La Culture avec le secteur de l’Horeca, on a tout essayé: on a organisé des concerts-tests dans toute la Belgique. On a prouvé que la culture n’était pas un cluster, et encore une fois, on nous pointe du doigts. Une nouvelle fois on nous fait sentir comme un accessoire non essentiel. Et ça, ça devient excessivement dur à porter. On n’a plus l’impression d’être considérés", explique-t-il à notre journaliste Julien Modave. 

On revient à des décisions qui font penser à ce qu’on a vécu il y a déjà plus d’un an : une mise à l’arrêt

Il a ensuite abordé la difficulté de se projeter dans le temps, notamment pour organiser ses futurs concerts et projets. Il le vit comme un retour en arrière, très difficile à vivre : "C’est très compliqué d’un point de vue psychologique de construire un projet quand on n’a pas de vision à court, moyen ou long terme. Le secteur culturel a été très touché par cette première vague. On a espéré que ça s’améliore. Et puis au final, on voit qu’on revient à des décisions qui font penser à ce qu’on a vécu il y a déjà plus d’un an : une mise à l’arrêt. Parce que même si on va sauver une partie du monde culturel, il y a tout un pan du monde culturel qui va de nouveau souffrir". 

Le musicien a aussi peur que ces mesures finissent par décourager le public d'acheter des places à l'avenir: "Ça devient très compliqué d’essayer de fidéliser un public. On avait pas mal de dates en salle pour 2022, des dates programmées il y a déjà longtemps. Fatalement, un moment donné, ces dates devront encore une fois être postposées. Et ça, c’est aussi très compliqué, parce que, est-ce que les gens ne vont pas devenir frileux pour faire confiance aux artistes, aux programmateurs et faire vivre la culture ? Je pense qu’un moment donné ça fera marche arrière", craint l'artiste. 

Organiser des concerts assis dans des salles de spectacle: le parcours du combattant pour les organisateurs ? La directrice de Forest National explique 

"C’est possible", assure Coralie Berale, la directrice de Forest National. "Mais ça s’organise six mois ou un an à l’avance. Nos spectacles sont mis en vente avec la configuration assis ou debout et changer ça en cours de route c’est extrêmement difficile. C’est même presque impossible. Pour certains organisateurs, cela veut dire qu’ils devront reporter leurs spectacles", regrette-t-elle.

Le fait de devoir faire asseoir tout le monde représente une grosse perte de place pour les salles. "Pour Forest National, le parterre debout peut compter 3.500 personnes. Avec des chaises c’est 1.500", détaille Coralie Berale.

Cette mesure, une de plus concernant les salles de spectacle, vient pousser la directrice à bout. Elle réclame des explications. "C’est évident [qu’il y a un acharnement sur le secteur des salles de spectacles]. Cela fait deux ans qu’on tape sur le même clou. Le secteur a pris beaucoup de claques, on a été fermés pendant dix-huit mois, on a repris mais là encore ça continue. Je suis convaincue, comme beaucoup dans le secteur, que ça n’est pas en changeant un parterre debout en parterre assis que la courbe [des contaminations] va changer. Le problème ne vient pas de chez nous. On a été fermés du jour au lendemain sans preuve. Aujourd’hui, deux ans plus tard, le gouvernement n’a toujours pas avancé de preuves que le problème vient de chez nous, au contraireOn attend des preuves parce qu'on prend aujourd'hui des mesures aléatoires qui ne sont pas fondées. Il n'y a aucune preuve que ce sont les spectacles debout qui causent les contaminations."

Une mesure qui entrera en vigueur ce lundi 29 novembre. Tout comme les mesures déjà existantes, les nouvelles mesures sont d’application jusqu'au 28 janvier 2022 inclus. Les conditions épidémiologiques seront suivies de près et les mesures seront évaluées le 15 décembre à l'occasion d'un nouveau Codeco. 


 

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