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A l'école des cascadeurs, de la torche humaine au combat chorégraphique

 

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Maîtriser la torche humaine, la chute de hauteur ou le combat chorégraphique: près de Cambrai (Nord), les doublures de demain se forment à la cascade, et à la bataille pour se faire une place dans le monde des séries et des films.

Créé en 2008 dans le sud-ouest de la France, reconnu comme centre de formation professionnel, le Campus univers cascades, qui a déménagé en 2017 au Cateau-Cambrésis, se présente comme "la plus grande école de cascade au monde."

Site de tournage, zone d’acrobaties, parkour modulable, dojos aménagés, salle d'escalade et de musculation... Les élèves y suivent une formation aux techniques de cascades physiques. Huit cent heures réparties sur des stages de deux semaines, pour 5.500 euros.

- "Pas du MMA" -

"Il y une bonne quinzaine d'activités pour être polyvalent, ce qui est le plus important dans ce métier", explique Lucas Dollfus, fondateur et directeur du centre, conscient que "c'est un milieu difficile, comme tout milieu artistique".

"On est dans le dépassement de soi constamment. C'est du spectacle, ce n'est pas un combat de MMA" (arts martiaux mixtes), pointe-t-il.

Ici, on admire notamment feu Rémy Julienne, Alain Figlarz, Michel Bouis, Jérôme Gaspard ou Zoé Bell.

Après un premier stage de sélection, les 84 élèves, dont 30% de filles, se répartissent par niveau à chaque session.

Ce jour-là, après l'échauffement, les débutants apprennent à marcher en manipulant une arme de poing factice; les plus expérimentés montent un combat à présenter le soir-même, avec débriefing des entraîneurs.

"Mon but, c'est le cinéma. Si on vise haut, les Marvel", confie Zoé Simonutti. Âgée de 20 ans, gymnaste et cavalière, l'étudiante en arts du théâtre a mis un premier pied dans le monde de la cascade en 2018. Par le réseau de son père, qui travaille dans l'événementiel, elle est embauchée au Maroc pour une série d'une grande plateforme américaine.

Avec cette formation, elle entend se diversifier et se faire une place dans le cinéma, à l'instar de certains anciens élèves qui ont tourné dans la série Lupin ou apparaîtront dans le prochain James Bond.

Mégane Declef, danseuse professionnelle âgée de 23 ans venue de Paris, vise aussi les grosses productions, mais sans négliger le milieu du spectacle vivant, comme les parcs d'attractions, actuellement fermés mais gros pourvoyeurs de contrats habituellement.

- "Une danse à deux" -

"Dans la danse ou dans la cascade, le plus difficile c'est le mental, il faut s’accrocher, encaisser (...) Il faut une condition physique excellente. Il y a un engagement, ne pas avoir peur de se faire mal, travailler sur l'intention pour que ça paraisse réel", détaille-t-elle. Le combat, "c'est une danse à deux", résume son camarade Thomas Radenne, 21 ans.

Pendant une journée, ils ont répété indéfiniment le même enchaînement, une bagarre impliquant le héros, en jouant alternativement chacun des rôles.

Objectif: trouver la bonne distance et travailler le jeu, les émotions et expressions, la fluidité des mouvements, la mémoire, la confiance en ses partenaires. D'abord sur les tatamis, puis dans un hangar avec décors, accessoires et multiples protections pour tomber à terre ou sur le capot d'une voiture.

"J'essaie de leur inculquer la rigueur, le travail en équipe, être à l'écoute de tout le monde (...) Pour que, lorsqu'on les envoie sur un plateau, ils soient autonomes et s'intègrent facilement dans un groupe", souligne Thitsady Voravong, 32 ans, qui a travaillé sur les films Lucy et Valérian de Luc Besson, entre autres.

Cascadeur depuis une douzaine d'années, il a vu le milieu évoluer et s'ouvrir. "On cherche beaucoup de profils différents. Avant c'était des grands gabarits pour les méchants, maintenant c'est des filles, petites, grandes, ça ouvre plus les portes du cinéma pour des gens lambda", se réjouit-il.

Même si la médaille a un revers: "il y a beaucoup plus de monde, de concurrence, c'est dur de se démarquer". Depuis 2008, le centre a formé environ 600 élèves.


 

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