Les commémorations du débarquement de Normandie attirent chaque année environ 5 millions de visiteurs. Cela représente d'importantes retombées financières pour la région. D'où certaines questions, dont celle-ci: peut-on "faire de l'argent" avec des souvenirs de guerre? L'histoire et l'atrocité deviennent-elles un spectacle? Chaque se fera son point de vue... Et pour la réponse à la question du titre: rendez-vous en bas de l'article.
Dans les boutiques de Normandie, les touristes du souvenir font leur shopping: t-shirts, briquets, tasses, bières et camemberts.
Pour un souvenir plus dynamique : un baptême en blindé coûte 39 euros pour 10 minutes.
Et pour un briefing en trois dimensions et une immersion en C47 sous les rafales, comptez 13 euros.
Un alignement de mannequins, ça ne les intéresse plus
Avec ces activités, le but est d’accrocher le public autrement. "Si c'est pour faire un alignement de mannequins, ça ne les intéresse plus. Les musées des années 80, ça ne les intéresse pas du tout. Donc il faut se mettre au goût du jour. Maintenant il y a un côté business, oui, bien évidemment, surtout quand vous êtes une structure privée comme nous, vous n'avez pas d'aide, pas de subvention, vous n'avez rien", confie Emmanuel Allain, co-propriétaire de D-Day Experience.
Le simulateur a stimulé les visites: de 20.000 entrées par an, le musée est passé à plus de 130.000. La guerre devient-elle une attraction?
Cette fascination pour l'objet militaire est extrêmement puissante
Pour Bertrand Legendre, spécialiste de la transmission de la mémoire, une autre question se pose. "Cette fascination pour l'objet militaire est extrêmement puissante, et elle empêche parfois le développement d'une conscience sur ce qu'ont été les morts, les destructions… ici et ailleurs", indique le docteur en sciences de l'information, professeur à l'université Paris 13.
Le prix de la fameuse veste?
À Colleville-sur-Mer, en France, à côté des gadgets, des entrées aux musées et des hôtels, l'accès aux cimetières reste gratuit.
Mais dans les boutiques, certains prix s'affolent. La fameuse veste dont nous vous avons parlé dans notre titre est vendue à 14.500 euros.
Avec de tels tarifs, l’histoire est-elle vraiment au cœur des préoccupations? L’argent reste le nerf de la guerre.
Faire revivre l’histoire ou s’en servir comme outil de promotion d’un business. La question reste posée…
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