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Après Magali Berdah, Gims accuse Booba de harcèlement et déclenche une enquête

Après Magali Berdah, Gims accuse Booba de harcèlement et déclenche une enquête
Le rappeur Gims en concert à Abidjan (Côte d'Ivoire), le 17 mai 2024 Sia KAMBOU
 
 

Après l'ex-reine des influenceurs Magali Berdah, de nouvelles accusations de harcèlement visent le rappeur Booba : une autre figure du hip hop, Gims, a déposé plainte contre lui fin août, déclenchant l'ouverture d'une enquête.

"On découvre l'existence de cette procédure dans la presse. Booba réfute toute accusation de harcèlement et réserve ses explications à la justice", ont réagi ses avocats, Me Marie Roumiantseva et Gilles Vercken.

Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé qu'une enquête était ouverte, confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

D'après des éléments dont l'AFP a eu connaissance sur cette plainte pour harcèlement moral et cyberharcèlement, Gims, 38 ans, et Demdem, 37 ans, accusent Booba, 47 ans, de "s'attaquer" à eux "depuis six ans", "encouragé" par "un nombre absolument impressionnant de ses admirateurs", créant "une situation effroyable de cyberharcèlement".

Leur avocat, Me David-Olivier Kaminski, a indiqué à l'AFP qu'"il est grand temps que ce harcèlement toxique cesse. Harceler, ce n'est pas dire ce qu'on pense, c'est commettre une infraction pénale et un jour en répondre devant la justice."

Selon une source proche du dossier, Gims et Demdem ont également déposé récemment plainte contre Booba pour injure et diffamation.

D'après les plaignants, citant de nombreuses publications sur les réseaux sociaux, il y a des attaques contre le "physique" de Gims, Booba relayant des photos de l'intéressé sans ses lunettes qu'il porte constamment.

Dans un autre message, Booba aurait écrit "Tu ressemble (sic) à une croquette pour chat sale sorcier".

L'un des derniers morceaux de Booba, "Dolce Camara", serait d'après la plainte le "point culminant" du harcèlement.

Dans ce morceau chanté avec SDM, Booba dit notamment: "On les aime fraîches, bien michtos (ndlr: un dérivé argotique de michetonneuse désignant une femme attirée par l'argent), qui savent accueillir comme Demdem".

Ce titre "relève de la libre expression artistique" répondent les avocats de Booba, pour qui "il serait inquiétant pour l'avenir de l'état du droit que des créations artistiques puissent faire l'objet de poursuites pénales, de surcroît du chef de harcèlement moral".

Dans un entretien au Parisien publié dimanche, Booba salue le succès de ce "morceau de pur rap (...) avec un règlement de compte où j'attaque la femme de Gims, qui a insulté ma fille".

Dans d'autres messages visés par la plainte, le "Duc" de Boulogne qualifierait Demdem de "pondeuse", l'aurait assimilée à "une catin" ou présentée de manière "particulièrement sexualisée".

Enfin, les plaignants dénoncent un supposé message privé adressé par Booba à Demdem: "Passe le salam à ton fils de pute de mari".

- "Cauchemar médiatique" -

Pour les plaignants, ces messages "ont vocation à être reproduits à grande échelle par les millions de personnes qui le suivent actuellement sur les réseaux sociaux".

D'après eux, ce "cauchemar médiatique" aurait aussi "entraîné une perte conséquente de revenus tirés de leur image" ainsi que "la dégradation du quotidien de leurs enfants".

Figure du rap depuis les années 1990, Booba s'est engagé depuis plusieurs années dans une croisade contre les influenceurs renommés "influvoleurs" et leurs pratiques commerciales présentées comme trompeuses.

Parmi ses principales cibles, Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events spécialisée dans les influenceurs.

L'enquête la visant pour pratiques commerciales trompeuses, ouverte après des plaintes de Booba, a été classée sans suite en mars.

Le 2 octobre 2023, Booba a, de son côté, été mis en examen pour harcèlement moral en ligne aggravé à l'encontre de Magali Berdah, qui avait également déposé plainte.

"J'ai fait ce que j'avais à faire", a commenté Booba dimanche auprès du Parisien, qui concède avoir "laissé des plumes" dans la controverse.

Gims, de son vrai nom Gandhi Bilel Djuna et anciennement connu en tant que Maître Gims, s'est lui d'abord fait connaître du grand public à travers le collectif de rappeurs Sexion d'Assaut, au début des années 2000, avant de se lancer en solo en 2013 avec l'album "Subliminal", porté par les tubes "J'me tire" et "Bella".

Le chanteur aux lunettes noires, originaire de Kinshasa en République démocratique du Congo et âgé de 38 ans, fait depuis partie des rappeurs francophones ayant le plus vendu d'albums.


 

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