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Un an de prison avec sursis requis contre Nicolas Bedos pour agressions et harcèlement sexuels

 

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Une peine d'an de prison avec sursis ainsi qu'une obligation de soins ont été requises jeudi à l'encontre de l'acteur et réalisateur Nicolas Bedos, jugé pour agressions et harcèlement sexuels sur trois femmes entre 2018 et 2023.

Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 22 octobre.

"Je ne me souviens pas. C'est un blackout...": tout au long de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, Nicolas Bedos n'a cessé de répéter qu'il n'avait gardé aucun souvenir des agressions dont plusieurs femmes l'accusent, reconnaissant avoir été dans un état d'ébriété avancé à chaque fois.

Pour autant, le réalisateur s'est défendu d'être un "agresseur sexuel", affirmant que même sous l'emprise de l'alcool il n'aurait pas pu avoir un comportement déplacé: "rien en moi, dans ma vie, dans ce que je suis, dans ce que je pense, ne corrobore de tels gestes".

"Je ne suis pas dans une démarche sexuelle quand je suis dans un état d'ivresse avancée", a affirmé le prévenu de 45 ans. "On peut parler de lourdeur, on peut parler de drague (...) mais il n'y a pas d'intention sexuelle".

A ces mots, la jeune femme qui a porté plainte contre lui a fondu en larmes. Elle accuse le réalisateur de s'être dirigé vers elle, tête baissée avant de tendre la main droite au niveau de son sexe, par-dessus son jean, dans la nuit du 1er au 2 juin 2023, lors d'une soirée en boîte de nuit.

"Je ne conteste pas ce qu'elle a raconté, mais c'est son interprétation d'un geste", a-t-il poursuivi, faisant valoir qu'il n'aurait jamais pu mettre sa main "sur le vagin d'une femme, même par-dessus un jean".

Une version soutenue par l'avocate de Nicolas Bedos dans sa plaidoirie. "Aucun témoin n'a vu ce qui s'est passé. Ca pourrait très bien être un geste non intentionnel au cours d'une bousculade", a affirmé Me Julia Minkowski.

Le prévenu a reconnu avoir un problème avec l'alcool mais il a déclaré suivre une thérapie et moins boire aujourd'hui, tout en se retournant vers sa compagne, Pauline Desmonts, assise au premier rang et vers sa soeur et sa mère également présentes.

"Oui, il a un problème avec l'alcool mais ce n'est pas parce qu'il était ivre qu'on peut lui imputer n'importe quoi!", a déclaré l'avocate de Nicolas Bedos dans sa plaidoirie. "C'est un alcoolisme qui a des conséquences terribles pour lui et pour les autres, mais c'est une maladie liée à une dépression", a poursuivi Me Julia Minkowski.

- "Peur" -

Appelée plus tôt dans la journée à la barre pour témoigner, la plaignante avait eu du mal à raconter la soirée, la voix emportée dans des sanglots quand elle a dû mimer l'agression.

"Je ne pourrais pas dire combien de temps ça a duré. J'ai vu qui était cet homme, ses yeux m'ont fait peur", a-t-elle expliqué, en se recroquevillant dans son sweat à capuche gris.

"Ça coûte tellement de porter plainte, je ne dors plus... J'aurais préféré que ça n'existe pas", a poursuivi la jeune femme, "mais c'est grave".

Au premier rang, les deux autres jeunes femmes ayant dénoncé le comportement du réalisateur ont écouté ce témoignage.

L'une d'elles, serveuse dans un bar parisien, a raconté aux enquêteurs que Nicolas Bedos l'avait attrapée par la taille et embrassée dans le cou dans la nuit du 11 au 12 mai 2023, alors que ce dernier était ivre.

L'autre fait reproché, qualifié de harcèlement sexuel, remonte à juin 2018. Le réalisateur est soupçonné d'avoir touché le ventre d'une jeune femme et de lui avoir demandé de l'embrasser avant de la suivre alors qu'elle se rendait aux toilettes.

Evoquant ces faits, l'avocate de la défense a demandé au tribunal de ne pas reconnaître l'agression et le harcèlement. "Un bisou dans le cou, c'est désagréable mais ce n'est pas une agression sexuelle", a affirmé Me Minkowski.

Aucune de ces deux femmes n'a déposé plainte mais toutes deux se sont constituées partie civile au cours de la journée.

Artiste provocateur, Nicolas Bedos a fait tourner le gratin du cinéma français, de Jean Dujardin ("OSS117: Alerte rouge en Afrique noire") à Isabelle Adjani ("Mascarade"), en passant par Daniel Auteuil, Guillaume Canet et Fanny Ardant.

Plusieurs figures du cinéma français sont rattrapées depuis plusieurs mois par des accusations de violences sexuelles.


 

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