Si en Belgique, on le connait surtout comme chanteur pour nous avoir représentés à l’Eurovision en 1995, Frédéric Etherlinck a énormément évolué en 26 ans. Comédien pour la télévision et le cinéma, il a vécu 15 ans au Canada avant de revenir chez nous. Il prépare désormais un One Man Show et, surprise, va publier la suite du livre qui a valu à son grand-père le prix Nobel de littérature.
1. Le chanteur : "Une expérience extraordinaire"
Si son nom ne résonne dans votre esprit que grâce à son titre La voix est libre, ne soyez pas gênés, vous n’êtes pas les seuls. "Récemment à l’aéroport, je revenais d’Afrique. Je tournais un film avec Chantal Ladesou et c’est toujours dans les aéroports que les gens se souviennent de moi. 'Tiens l’Eurovision !'. Pourtant il y a 26 ans de ça. Ça marque, c’est incroyable. Ça ne me gêne pas du tout. Je suis très fier. J’ai eu une expérience extraordinaire lors de l’Eurovision. J’ai eu le plaisir de toucher à ce métier, à chanter sur des scènes magnifiques", a-t-il expliqué dans le RTL INFO AVEC VOUS ce vendredi.
2. L’acteur : "Près de 50 films et séries"
Après sa carrière de chanteur belge, c’est devant les caméras qu’il entamera sa seconde carrière, bien plus longue, mais loin de nous. "Je suis parti au Québec, j’ai commencé à tourner un film, une série, un deuxième, puis finalement je me suis aperçu que j’en ai quand même tourné près de 50, entremêlés de séries et de films, toujours des petits rôles, des seconds rôles, et puis de plus en plus des gros rôles, puis là effectivement la série 10% (la version canadienne de la série française à succès, ndlr)."
3. L’humoriste en vidéo : "Je ne fais plus que ça, des capsules d’humour"
Désormais de retour en Belgique, on lui a découvert récemment une nouvelle facette : celle d’humoriste avec des capsules postées sur les réseaux sociaux. "C’est parti d’une blague. J’ai un fils qui est Québéquois, né au Québec, et qui va avoir 17 ans. Et ma seule manière de pouvoir parler avec lui régulièrement parce qu’il y a un décalage horaire, c’était de lui envoyer des petites capsules d’humour. J’ai commencé à lui en envoyer, ça l’a fait rire, il les a balancées à ses copains qui les ont balancées aux parents. Ça a fait boule de neige et maintenant je ne fais plus que ça, des capsules d’humour, ce qui m’a amené à les poster sur les réseaux sociaux, sur Instagram, sur Facebook, tout ça. Ça a eu son petit succès."
4. L’humoriste en vrai : "On ne peut plus rien dire en humour et ça m’intéresse"
Son nouveau projet est dans la continuité : un one man show avec les comédiens et réalisateurs français Bruno Solo et Éric Laugérias. "C’est un vieux rêve. Je fais le con depuis que je suis né. Et mes potes me disent : ‘Mais Fred, à force de faire le con, pourquoi tu ne le fais pas sur scène ?’ C’est tout nouveau pour moi et c’est un exercice assez compliqué et qui en même temps est très naturel puisque c’est ce que je fais du matin au soir. Le spectacle en est à l’écriture. J’ai la chance d’avoir Bruno Solo et Éric Laugérias qui m’aident à mettre tout ça en place. C’est extraordinaire. Bruno est un ami de toujours, c’est le parrain de mon fils. Eric Laugérias est un Monsieur exceptionnel. Et surtout, on arrive à une époque où on ne peut plus rien dire en humour. Et c’est là que ça m’intéresse parce que j’ai envie de venir donner un gros coup de pied là-dedans et justement de dire tout ce que j’ai à dire."
5. Le petit-fils d’un prix Nobel : "C’était un nom très lourd à porter"
Le One Man Show sera nourri par son histoire familiale hors du commun. Il est le petit fils de Maurice Maeterlinck, immense auteur du début du 20ème siècle, prix Nobel de littérature en 1911 et auteur de la pièce pour enfants L’oiseau bleu en 1909. Pourtant, il n’avait jamais parlé de cet illustre grand-père. "Jamais parce que, et ça me fait drôle d’ailleurs parce que j’ai toujours évité ce sujet, je poussais même pour qu’on n’en parle pas. Parce que toute ma jeunesse avec mes frères, on nous a donné une importance incroyable. J’habitais à Nice enfant puis jusqu’à l’âge de 9-10 ans aux États-Unis. On arrivait des États-Unis donc je ne parlais pas le français, je ne l’écrivais pas, j’étais dyslexique… On est arrivé aux années de collège et tout le monde nous a donné une importance que nous on ne voulait pas. Donc ça a été un complexe incroyable. C’était un nom très lourd à porter. On n’a pas le droit à l’erreur. La moindre dictée, le moindre truc, on me disait ‘Mais tu es le petit-fils de Maurice Maeterlinck’."
6. Gestionnaire du catalogue de son grand-père : "Je bossais avec Aznavour et Delanoë, je connais ce métier"
L’œuvre de son grand-père, c’est tout de même plus de 100 œuvres, poèmes et pièces de théâtre. "Il est mort en 49 donc je ne l’ai évidemment pas connu. Et j’ai mis des années avant de découvrir ses œuvres parce qu’entre-temps il y a eu mon père qui a géré le catalogue de mon grand-père, et avec le métier que j’ai fait, ça me semblait légitime à un moment. Je bossais avec Charles Aznavour, Pierre Delanoë, ce sont des gens qui étaient des fans incontestés de mon grand-père. Ce qui fait que j’ai eu la chance de côtoyer tous ces gens grâce à lui et à un moment donné, vers mes 35-40 ans, j’ai demandé à mon père ‘laisse-moi m’occuper de ce catalogue. Je suis dans ce métier, je connais ça et ça mérite surtout de le remettre au gout du jour’."
7. La suite de L’oiseau bleu, écrite par son grand-père mais jamais publiée jusqu’ici : La nuit des enfants
Juste avant de mourir en 1949, Maurice Maeterlinck avait écrit la suite de son succès L’oiseau bleu. "Mon père est parti en 2019, la même année où on est tombé dans le domaine public avec le catalogue de mon grand-père. Et avec mon frère on a remis la main sur des manuscrits, des choses qui venaient de chez mon père, et on a remis la main sur la suite de l’oiseau bleu, qui s’appelle La nuit des enfants. Juste avant sa mort, il a envoyé ça à une de ses amies, le temps de l’envoyer, la poste n’était pas celle qu’elle est aujourd’hui, il est décédé, elle l’a rangé et il resurgit aujourd’hui. C’est exceptionnel, intemporel, universel, beau, … Il n’y a pas d’immeuble qui explose, on en revient à la base des contes de fée, des contes initiatiques. Le Petit Prince par exemple a été tout à fait amené par l’oiseau bleu mais comme mon grand-père avait refusé la nationalité française à l’époque, ils se sont plus penchés sur le Petit Prince. Saint-Exupéry avait d’ailleurs demandé conseil à mon grand-père. Il n’avait pas de fin pour le Petit Prince. (…) En ce moment je suis avec les éditeurs. Ça se tiraille un peu. Moi je veux juste essayer de la placer de la plus belle des manières. Nul n’est prophète en son pays. Maeterlinck est une star, presqu’une rock star de l’époque, dans tous les pays du monde sauf en Belgique parce qu’il l’a quittée. Il pensait en flamand, il écrivait en français, mais il l’a quittée donc on l’a un peu boycotté ici et je veux lui donner le meilleur envol pour une suite d’un prix Nobel."
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