Le collectif qui a occupé le théâtre de la Monnaie à Bruxelles durant deux semaines devait quitter les lieux ce dimanche. Le groupe a cependant estimé que ses revendications n'avaient pas été entendues par les autorités et quelques centaines de participants sont restés sur place dans la soirée. La police a été déployée et des négociations ont été menées entre le collectif et la direction de la Monnaie. Le groupe pourra maintenir une tribune quotidienne mais ne pourra plus occuper les lieux constamment.
L'occupation du théâtre royal de la Monnaie, à Bruxelles, par le collectif "Bezet La Monnaie Occupée" devait prendre fin ce dimanche. Le groupe n'a finalement pas souhaité quitter les lieux. Vers 21H ce dimanche, nous avons pu joindre un membre du groupe, Thymios Fountas, auteur et metteur en scène de 31 ans. "Il n'était pas question de quitter la Monnaie sans avoir été entendus. On a mené une négociation avec la direction de la Monnaie pour poursuivre l'occupation, mais elle dit qu'elle souhaite utiliser les locaux pour tourner un opéra. Face au refus, dix personnes du collectif sont entrées dans la Monnaie. Elles ont été sorties par la police", nous a expliqué l'artiste.
Selon lui, 200 à 300 personnes étaient encore rassemblées à l'extérieur de la Monnaie vers 21h. "Le directeur des ressources humaines est venu discuter avec nous. Nous allons tenter de soutenir nos revendications et négocier une occupation prolongée", a précisé Thymios Fountas.
Contacté par nos soins, le porte-parole de la zone de police Bruxelles-Capitale Ixelles confirme que la police a été appelée. "Vers 19h50 nous avons été avisés par la sécurité que des gens s'étaient introduits dans la Monnaie. Nous sommes intervenus en assistance et on a pu convaincre les personnes de sortir. Une centaine de personne est encore sur place. Une négociation est encore en cours avec la direction donc nous restons sur place pour encadrer", a expliqué Olivier Slosse. Un hélicoptère de la police fédérale a également été envoyé sur place. "Il a été en appui de notre zone toute la journée pour d'autres événements et il reste à notre disposition pour la soirée, donc nous l'avons envoyé à cet endroit".
Le collectif peut maintenir une tribune
Peu avant 22H, notre équipe envoyée sur place a pu constater que l'occupation prenait fin dans le calme. Résultat des négociations: le collectif a obtenu l'autorisation de maintenir une tribune tous les jours pour exprimer ses revendications. Cependant, le groupe ne pourra plus occuper le théâtre constamment, comme il l'a fait ces deux dernières semaines.
Nous avons occupé la Monnaie durant deux semaines et le gouvernement est resté sourd à nos revendications
Durant notre entretien avec Thymios Fountas, l'artiste nous en a dit plus sur sa propre situation. "Une partie de mes activités ont été reportées ou annulées depuis un an. Avec très peu de geste de la part des autorités", a-t-il confié.
L'auteur et metteur en scène précise les raisons invoquées par le collectif pour poursuivre l'occupation. "Nous avons occupé la Monnaie durant deux semaines et le gouvernement est resté sourd à nos revendications. Le dernier Comité de concertation l'a prouvé: on n'a pas fait mention ni de la culture, ni de financement, ni d'aide, rien. Nous sommes absents, c'est une insulte. Il n'était pas possible de partir sans avoir été entendus", a-t-il expliqué.
La culture est nécessaire à la vitalité de la société
Pour Thymios Fountas, l'occupation de la Monnaie concerne bien plus que le secteur culturel. "Notre but est d'interpeller le gouvernement sur la situation désastreuse de notre société, de la destruction du lien social, de la précarité de la jeunesse, de la culture. Nous croyons au rôle de la culture dans la société. La culture est nécessaire à la vitalité de la société. Les gens aujourd'hui se suicident, sont plongés dans la dépression, la solitude et la précarité selon leur secteur. La culture est là pour créer du lien", a encore expliqué l'artiste.
Vos commentaires