L'Unesco a inscrit dimanche au patrimoine mondial le palais de Mafra, monument baroque du XVIIIe siècle témoignant de l'opulence de l'ancien empire colonial portugais et dont la construction a inspiré un roman de José Saramago.
L'imposant ensemble, situé à 25 km au nord de Lisbonne, est composé d'un palais royal, d'une basilique, d'un couvent, d'un jardin et d'un domaine de chasse.
A l'instar du château de Versailles près de Paris, du palais de l'Escorial de Madrid ou celui de Schönbrunn à Vienne, Mafra a été érigé par un monarque souhaitant laisser une trace de son pouvoir et de sa richesse.
Sous les ordres du roi Jean V, sa construction a débuté en 1717 et a duré une trentaine d'années, la bâtisse de marbre n'ayant été terminée qu'à la mort du monarque en 1750.
Sa construction a été financée par l'or du Brésil, joyau du vaste empire colonial portugais dont l'âge d'or touchait alors à sa fin. Son déclin sera précipité notamment par le tremblement de terre qui a dévasté Lisbonne en 1755.
On trouve à Mafra deux des plus grands carillons au monde, avec un total de 98 cloches, et une impressionnante bibliothèque comptant quelque 36.000 volumes rares.
L'écrivain portugais José Saramago, prix Nobel de littérature 1998, a consacré à l'histoire de ce monument un de ses romans les plus populaires, "Le Dieu Manchot", paru en 1982.
L'auteur y rappelle que le roi Jean V avait promis de faire construire le palais si la reine Marie Anne d'Autriche lui donnait un héritier. Il s'est également intéressé au triste sort réservé aux quelque 52.000 ouvriers qui l'ont érigé, dénonçant au passage l’hypocrisie de la foi catholique d'un monarque mégalomane.
Mafra a également servi de décor du film "La Reine Margot" de Patrice Chéreau, primé à Cannes en 1994.
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