De nouvelles recherches pour retrouver les restes d'une trentaine de soldats allemands, exécutés par des résistants français en juin 1944, selon le récit de l'un d'eux, ont démarré lundi à Meymac, en Corrèze, 14 mois après des fouilles infructueuses.
Le 12 juin 1944, un groupe de 46 soldats de la Wehrmacht et une Française soupçonnée de collaboration auraient été exécutés par des Francs-tireurs et partisans (FTP), d'obédience communiste, quelques jours après les massacres nazis de Tulle et d'Oradour-sur-Glane, d'après le témoignage tardif d'un membre survivant, Edmond Réveil, âgé de 18 ans à l'époque.
Sur la base de ce témoignage médiatisé au printemps 2023, une équipe d'archéologues avait exploré durant dix jours, et sans succès, une colline boisée de la commune de Meymac l'été suivant, près de 60 ans après de premières fouilles secrètes organisées à la fin des années 1960, qui avaient permis d'exhumer 11 corps.
De nouvelles recherches ont débuté lundi à proximité, dans une zone de 3,5 hectares, où, selon M. Réveil, se trouve une fosse dans laquelle les corps ont été enfouis à l'époque.
Cette zone, examinée avec un géoradar et des détecteurs de métaux, a été également localisée par deux témoins des fouilles inachevées des années 1960 - la date exacte demeure inconnue à ce jour -, un agriculteur de la commune, alors enfant, et un ancien militaire, en permission dans la région à l'époque.
Mais "la prospection a été interrompue en raison de fortes pluies, le véhicule de géoradar s'étant enfoncé dans la boue", a indiqué Diane Tempel-Bornett, porte-parole du VDK, l'organisme allemand chargé de l'entretien des tombes de guerre allemandes.
Mardi, "si les conditions météorologiques ne le permettent pas et que le véhicule ne peut pas circuler, il faudra procéder à la prospection manuelle", a-t-elle ajouté, précisant que les travaux devraient se poursuivre jusqu'à jeudi.
Des fouilles archéologiques seront ensuite lancées en cas d'indices concordants collectés par ces outils d'analyses, ont indiqué les autorités sur place.
Cette nouvelle campagne est menée par l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG) en lien avec le VDK.
"Ces témoignages, c'est tout ce qu'il nous reste. Le VDK, qui finance cette opération, a une nouvelle fois voulu essayer. Ce sera la dernière opération menée. Si ce n'est pas là, ça peut être absolument partout", a précisé le préfet de Corrèze, Étienne Desplanques.
Les 46 soldats avaient été fait prisonniers par la Résistance en Corrèze les 7 et 8 juin 1944, et exécutés peu après les massacres commis par la Division SS Das Reich à Tulle le 9 juin (99 civils pendus, et 101 tués en déportation) et à Oradour-sur Glane (Haute-Vienne) le 10 juin (643 habitants mitraillés et brûlés dans des granges et l'église du village).
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