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7 milliards de dollars et deux ans plus tard, Microsoft met fin à l'expérience Nokia: un vrai fiasco…

7 milliards de dollars et deux ans plus tard, Microsoft met fin à l'expérience Nokia: un vrai fiasco…
Le siège de Microsoft en Finlande: bientôt du passé ?
 
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Une nouvelle vague de licenciement, et un aveu interne: "on se replie". Microsoft, après des années de pertes financières importantes, en a pratiquement terminé avec Nokia, qu'il a racheté il y a deux ans à peine.

C'est l'histoire d'un pari raté. Un fiasco. Microsoft n'a jamais été très à l'aise avec le mobile. A l'aube des smartphones au milieu des années 2000, il proposait un Windows Pocket puis un Windows Mobile peu convaincant, qui préfaçaient l'échec cuisant de Windows Phone.

Perturbé par l'arrivée de l'iPhone sous iOS et des terminaux Android vers 2007, Microsoft a mis quelques années à revoir sa copie, en s'alliant avec Nokia dès 2011 pour le lancement d'un nouveau système d'exploitation, Windows Phone 7.

Malgré les investissements colossaux du géant de Redmond, Windows Phone, avec son interface originale et sa gamme d'appareils de grande qualité signés Nokia, n'a pas réussi à convaincre les développeurs, qui n'ont pas pris la peine de soigner les applications, quand ils daignaient seulement les porter sous ce système d'exploitation.

Un rachat catastrophique

Pensant accélérer la timide croissance (environ 10 % de part de marché, au mieux, dans quelques marchés) de Windows Phone, Microsoft a racheté complètement la partie téléphonie de Nokia avec laquelle il travaillait depuis 2011.

Pour la modique somme de 7,2 milliards de dollars, les Lumia du finlandais sont passés sous le giron du géant américain du logiciel en 2014. La mauvaise idée.

Depuis lors, les parts de marché sont en chute libre, Microsoft ayant même cessé le développement de nouveaux smartphones. Les derniers 950 et 650 datent de la fin de l'année 2015.

En 2015, d'ailleurs, 7.800 jobs de la division mobile de Microsoft avaient déjà été sacrifiés, après d'énormes pertes financières.

Il y en aura 1.850 de plus prochainement, surtout en Finlande, auprès des anciens employés de Nokia. Selon Tom Warren, un spécialiste Windows au sein du média américain réputé The Verge, "la majorité des anciens employés de Nokia ne travaille plus pour Microsoft".

Un aveu

On sentait venir la nouvelle restructuration, pour ne pas dire disparition, de la division mobile de Microsoft, après des années d'échec. La semaine passée, la partie "simples GSM" de Nokia que Microsoft détenait était revendue à une filiale de Foxconn, pour 350 millions de dollars.

Cette semaine, c'est l'annonce d'une nouvelle perte de près d'un milliard de dollars, et donc les nouveaux licenciements (une partie de cette perte annoncée sera d'ailleurs consacrée à ces licenciements).

"Microsoft a annoncé la fin de son expérience Nokia", conclut The Verge, citant un email d'un responsable disant: "On se replie (we're scaling back), mais on ne disparait pas complètement".

"Nous concentrons nos efforts dans les téléphones là où nous pouvons faire une différence", a officiellement déclaré Satya Nadella, le patron du groupe, cité dans le communiqué.

Mais un délégué du personnel de Microsoft Mobile, Kalle Kiili, a précisé à l'AFP que cela signifiait un arrêt de la conception et de la production. Microsoft "ne fabriquera plus d'appareils, du moins pour le moment. Il fera des logiciels, cependant", a-t-il déclaré.

Conclusion

Microsoft a donc réduit au maximum ses activités mobiles après des pertes colossales depuis plusieurs années: il ne reste qu'une petite partie des 25.000 employés en provenance de Nokia.

Il abandonnera sans doute aussi la marque Lumia mais pourrait sortir des smartphones baptisés Surface (comme ses PC/tablettes) à l'avenir, "avec une gamme plus efficace".

L'idée est de se concentrer sur ce qui différencie Windows Phone des autres plateformes: principalement des options de sécurité, de gestion des appareils par l'entreprise et de compatibilité avancée avec les ordinateurs sous Windows. En clair: les entreprises, surtout.

Le grand public va continuer à faire ce qu'il fait depuis une dizaine d'années: acheter des smartphones sous Android, ou des iPhone s'il en a les moyens.  


 

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