Les associations Attac et les Amis de la Terre ainsi que l'Union syndicale Solidaires ont dénoncé dimanche dans un rapport l'impact social et environnemental du géant de la distribution en ligne Amazon, qui a de son côté réfuté ces informations "trompeuses", à quelques jours des opérations promotionnelles du "Black Friday".
"Le monde selon Amazon n'est pas viable", écrivent dans un rapport compilant différentes données les trois organismes.
Ils critiquent notamment les "très lourds impacts environnementaux" de l'entreprise, dont le patron Jeff Bezos a promis qu'elle atteindrait la neutralité carbone en 2040.
Parmi les pratiques montrées du doigt, la livraison rapide "source d'émissions de gaz à effet de serre" et la destruction des invendus.
Attac, les Amis de la Terre et l'Union syndicale Solidaires, qui entendent transformer le "Black Friday" en "journée noire pour Amazon" via "des dizaines d'actions" en France, dénoncent également un manque de transparence d'Amazon sur son bilan carbone.
"Nous réfutons ces informations trompeuses qui comportent de très nombreuses erreurs factuelles et spéculations sans fondement", a réagi Amazon auprès de l'AFP.
Les organismes ont croisé des "données et estimations publiques" afin d'obtenir un "ordre de grandeur" pour l'activité d'Amazon de stockage de données. Selon leurs calculs, elle a généré "55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre en 2018, soit l'équivalent des émissions du Portugal".
Jeff Bezos avait annoncé le 19 septembre l'initiative "The Climate Pledge", une campagne devant permettre d'atteindre avec dix ans d'avance les engagements climatiques de l'accord de Paris.
"Nous avons récemment pris un engagement fort pour atteindre l'objectif de l'Accord de Paris 10 ans plus tôt, en 2040 plutôt qu'en 2050. Cet engagement comprend un investissement de 100 millions de dollars dans la reforestation et une commande de 100.000 véhicules de livraison, entièrement électriques, la plus grande commande de véhicules de livraison électriques jamais réalisée – pour supprimer les émissions carbone", a détaillé Amazon.
Les associations accusent également Amazon de dissimuler pour des raisons fiscales une grande partie de son chiffre d'affaires réalisé en France.
"Non seulement cela a des impacts négatifs sur les recettes fiscales de l'État, mais cela contribue à renforcer la position dominante d'Amazon vis-à-vis de ses concurrents, qui payent en proportion de leur activité davantage d'impôts", a commenté Raphaël Pradeau, porte-parole d'Attac, cité dans un communiqué.
Du côté de l'emploi, les auteurs du rapport déplorent le recours massif aux contrats précaires, "en particulier pendant la période des fêtes" de fin d'année.
En France, l'ancien secrétaire d’État au Numérique Mounir Mahjoubi a accusé vendredi Amazon d'avoir "détruit 7.900 emplois" sur le territoire.
"Amazon s'acquitte de l'ensemble des impôts et taxes exigibles en France et dans tous les pays où il est présent. Avec plus de 9.300 emplois en CDI en France d'ici la fin de l'année, nous sommes devenus un employeur majeur et notre marketplace a permis de créer des dizaines de milliers d'emplois supplémentaires au sein des petites et moyennes entreprises qui vendent sur notre site", s'est défendu le groupe.
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