Facebook a confirmé mercredi son statut de roi des réseaux sociaux avec un nouveau bond de ses résultats au deuxième trimestre, où il a continué d'augmenter son audience et ses recettes publicitaires, et même presque triplé son bénéfice net.
Le réseau américain revendiquait 1,71 milliard d'utilisateurs à la fin juin, contre 1,65 milliard trois mois plus tôt.
Le nombre d'utilisateurs gagnés par rapport à la même date de 2015 est "notre plus fort depuis plus de trois ans", a relevé le directeur financier, David Wehner, lors d'une téléconférence avec des analystes.
Et leur intérêt ne semble pas s'éteindre, puisque 66% d'entre eux se connectent au réseau tous les jours, un taux stable comparé au trimestre précédent.
Le temps passé par personne sur le réseau Facebook lui-même ou ses applications de photos Instagram ou de messagerie Messenger a en outre augmenté de plus de 10% sur un an, "et ça n'inclut même pas encore WhatsApp", la deuxième application de messagerie du groupe, s'est félicité le patron-fondateur Mark Zuckerberg.
Instagram a désormais plus de 500 millions d'utilisateurs, dont 300 millions qui s'y connectent tous les jours, Messenger et WhatsApp en comptent un milliard chacun.
David Wehner a également relativisé les inquiétudes de certains analystes face à la concurrence représentée par Snapchat auprès des jeunes consommateurs, un public particulièrement choyé par les publicitaires.
"Nous continuons d'être le meilleur moyen d'atteindre la plus large audience mondiale d'adolescents et de Millennials. Les adolescents restent engagés sur Facebook", a-t-il indiqué, tout en notant que "la manière dont ils utilisent notre service a évolué au fil des années, en plus de Facebook, ils utilisent Instagram, Messenger et WhatsApp".
- Pub mobile et vidéo -
La croissance continue de Facebook se matérialise aussi dans ses performances financières, qui se sont avérées bien supérieures aux prévisions des analystes, permettant à l'action du groupe de gagner près de 5% vers 23H40 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.
Cela pourrait porter jeudi le cours de Facebook à un nouveau record historique, et lui permettre de faire jeu presque égal en termes de capitalisation boursière avec le géant pétrolier ExxonMobil, à quelque 370 milliards de dollars.
Au deuxième trimestre, Facebook a dégagé un bénéfice net d'un peu plus de 2 milliards de dollars, tandis que son chiffre d'affaires s'est envolé de 59% à 6,44 milliards de dollars, grâce à une demande selon lui "particulièrement forte" des annonceurs publicitaires.
La publicité mobile confirme son rôle de moteur de croissance: elle représente désormais 84% des recettes publicitaires encaissées par le groupe, elles-mêmes en hausse de 63%. Le plus gros des revenus proviennent du réseau lui-même, a noté David Wehner, tout en reconnaissant une "contribution" d'Instagram où la publicité monte en puissance.
Ces chiffres tranchent avec ceux annoncés la veille par le concurrent Twitter, qui a encore accusé une perte nette de 107 millions de dollars et livré une prévision de croissance décevante en invoquant "une concurrence croissante pour les budgets de marketing sur les réseaux sociaux".
D'après la société de recherche eMarketer, c'est Facebook qui s'en adjuge la part du lion, en encaissant environ les deux tiers des dépenses publicitaires sur les réseaux sociaux.
David Wehner a néanmoins laissé entrevoir un ralentissement de l'élan affiché par le groupe. "Les principaux moteurs de la croissance de nos recettes publicitaires continueront tout au long de 2016, mais nous aurons des comparaisons plus difficiles au fur à mesure que l'année progresse", a-t-il expliqué.
Facebook continue en tout cas de beaucoup investir pour se développer, avec des dépenses qui devraient progresser au total cette année de 30% à 35%, selon son directeur financier.
"Nous avons encore beaucoup de travail à faire" et "cela signifie faire de gros investissements et prendre des risques", a commenté Mark Zuckerberg.
Il a notamment insisté sur les efforts du groupe dans la vidéo, qui selon lui sera à terme "au coeur de tous nos services et applications". Facebook mise tout particulièrement, comme Twitter, sur la vidéo en direct.
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