Le géant américain a présenté officiellement son assistant vocal intelligent à la presse belge ce mardi. Hélas, il n'est disponible que sur smartphone pour l'instant: les enceintes ne sont toujours pas prévues pour notre pays, et c'est une déception car elles donnent tout son sens à Google Assistant. Heureusement, ce lancement s'accompagne d'une série de fonctions utilisées par des acteurs importants en Belgique pour communiquer avec leurs clients. Explications.
Ça y est, il est là, l'assistant vocal de Google est officiellement disponible en Belgique à partir de ce mardi 28 mai (avec un déploiement prévue heure après heure, jour après jour, sur l'ensemble des smartphones belges).
Pour nous, francophones, ce n'est pas une révolution, car le "Ok Google" nous comprend très bien depuis près d'un an, et on en a déjà parlé dans cet article lié à la sortie d'une enceinte intelligente signée LG. En deux mots, il s'agit d'une nouvelle manière d'interagir avec des services et des appareils connectés, en les commandant naturellement par la voix plutôt qu'en ouvrant un smartphone et des applications. En tant qu'assistant personnel, il vous rappelle votre agenda ou permet de mettre une alarme.
A l'échelle mondiale, Google Assistant est désormais accessible sur plus d'un milliard d'appareils (smartphones, enceintes, casques, télévisions, etc), dans 30 langues et 80 pays.
Illustration du travail que représente l'assistance vocale: il y a 5.000 manières de demander à Google de mettre une alarme (RTL INFO)
Qu'y a-t-il de nouveau, dès lors ?
Premièrement, suite à un travail de près d'un an (oui, un an...), l'assistant de Google est désormais 'Belge' et non 'Français mais disponible en Belgique'. Il a même droit à sa petite page officielle sur le site de Google.
Donc il dira septante et non plus soixante-dix. Et quelques employés de Google ont parsemé les dialogues avec l'assistant de plusieurs clichés sur la Belgique. Exemple : si vous lui dites 'Tu es formidable', il (ou elle, en fait, car la voix est féminine par défaut) dira 'Merci, je préfère être formidable que fort minable'. Référence à Stromae, donc, mais il y en a d'autres à Jacques Brel, et on imagine qu'il y a quelques allusions à la frite...
Des détails, donc.
Heureusement, pendant cette année de "préparation", Google a aussi travaillé avec plusieurs partenaires belges pour que des services concrets apparaissent également via l'assistant.
A quoi ça sert de parler avec la SNCB via Google Assistant ?
On a pris l'exemple de la SNCB car elle illustre les deux choses qu'une entreprise ou un service peut faire avec Google Assistant.
La plus intéressante est sans aucun doute de fournir des horaires en temps réel. Il est donc possible de demander 'Quel est le prochain train pour Namur ?', et d'avoir la réponse détaillée vocalement. Comme on ne peut utiliser l'assistant belge que sur smartphone pour l'instant (voir plus bas), il y aura l'affichage sur une carte Google, les infos de base, un lien ouvrant Google Maps avec l'itinéraire.
De quoi gagner quelques secondes dans certains cas mais, de l'aveu même des responsables de la SNCB présents à l'événement organisé par Google, ce n'est pas forcément plus rapide que d'utiliser l'application ou le nouveau site mobile de la SNCB, qui sont même nettement plus exhaustifs en matière d'informations.
© RTL INFO
L'autre possibilité pour une entreprise, c'est d'engager la conversation avec des clients via des robots, un genre d'accès au FAQ, mais avec l'intelligence artificielle et vocale de Google. En disant 'Parle avec la SNCB', on entre dans un dialogue virtuel qui permet par exemple de savoir quel est le meilleur tarif pour un jeune, l'adresse d'une gare, etc. C'est ce qu'on appelle les 'Actions on Google' du côté des développeurs.
La SNCB met ce qu'elle veut dans cette base de données accessible à son public et 'gérée' par l'assistant vocal de Google. D'autres options plus pertinentes sont à l'étude comme l'achat d'un billet.
Bref, l'assistant vocal de Google devient un moyen parmi d'autres de dialoguer avec des clients. Ce que Colruyt compte faire en ajoutant la possibilité de dicter ses courses, l'été prochain (mais on se demande si ce sera vraiment pratique).
Telenet, opérateur du nord du pays, est également sur le coup pour que l'assistant de Google puisse contrôler son décodeur (volume, allumage, chaîne).
Proximus permet, pour sa part et après un lien entre votre compte Proximus et celui de Google, de savoir quel est l'état actuel de la consommation, de voir vos factures, etc. On l'a essayé et au final, sur smartphone, il y aura souvent un lien vers l'application pour avoir plus de détails:
Grosse déception: le matériel ne suit pas…
On pensait que Google allait profiter de ce lancement pour annoncer la disponibilité de son matériel très attendu: enceintes intelligentes Home (bientôt avec écran intégré pour certaines) et smartphones Pixel.
En fait, non... Grosse déception: le Google Assistant belge francophone n'est d'ailleurs disponible que sur smartphone (Android et iPhone) et sur quelques casques compatibles (comme ce Sony dont on a déjà parlé).
Donc tous ceux qui ont déjà acheté, par exemple à la Fnac ou chez Vandenborre (qui l'importent, on imagine), un Google Home Mini, devront continuer à rester sur la version française.
On a juste compris en coulisses que l'assistant était la première étape d'un possible déploiement total du hardware de Google dans notre pays.
Pas encore de date officielle pour voir des Home, Home Mini, Home Max ou Home Hub (avec écran) disponibles partout en Belgique et sur le store en ligne de Google.
D'après nos informations, cependant, c'est une question de mois. Pour les smartphones, ça semble hélas encore plus lointain.
Ce retard est dommageable car a priori, comme avec Alexa (d'Amazon), l'expérience de l'assistance vocale a plus de sens sur une enceinte dans un salon ou une cuisine, à qui on s'adresse à tout moment pour poser une question ou effectuer une tâche. Mais si on a déjà son smartphone en main, il est souvent plus simple d'aller sur une application que de parler à Google…
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