Google a lancé mercredi son application de messagerie pour téléphones Allo, qui espère se faire une place dans un marché déjà saturé grâce à des fonctionnalités d'intelligence artificielle.
Allo est disponible depuis ce mercredi pour les téléphones fonctionnant avec les systèmes Android de Google et iOS d'Apple, a précisé Google sur son blog officiel.
"Google Allo peut vous aider à anticiper, à trouver des infos, à vous exprimer plus aisément dans vos conversations. Et plus vous l'utilisez, plus il s'améliore avec le temps", a expliqué Google.
Le géant américain de l'internet met en avant des fonctionnalités "intelligentes" offertes par son application: elle propose à l'avance des réponses à un message, en fonction du contexte et du "style" de conversation de l'utilisateur, par exemple s'il est adepte des emojis.
Elle sait aussi reconnaître le contenu d'une photo et proposer des remarques adaptées. Allo permet en outre d'accéder en avant-première à l'assistant virtuel de Google (un service dénommé Google Assistant), pour exécuter rapidement certaines tâches.
En outre, comme d'autres applications de messagerie populaires, elle permet de jouer sur la taille des emojis, et d'enrichir les messages avec des "autocollants" (stickers) ou autres gribouillis, pour personnaliser les conversations.
Allo avait été dévoilée en mai par Google, en même temps qu'une autre application d'appels vidéo sur mobile, Google Duo, mise en service en août.
Son lancement intervient sur un marché où on ne compte déjà plus les applications de messagerie, et devra lutter pour faire se faire une place face à des poids-lourds comme Snapchat, ou encore Whatsapp et Messenger de Facebook.
Apple a lui aussi musclé sa propre application de messagerie pour rattraper son retard sur ses rivaux dans la dernière version d'iOS, iOS 10, déployée la semaine dernière.
- Marché saturé -
WhatsApp acquis par Facebook en 2014 pour 20 milliards de dollars compte déjà plus d'un milliard d'utilisateurs, tout comme Facebook Messenger. Les autres acteurs du marché sont Snapchat, Skype, WeChat, Viber, Line, Kik et Telegram.
Google a déjà essayé de s'y implanter avec une précédente application, Hangouts, mais sans beaucoup de succès.
Allo a également suscité des mises en garde concernant la protection des données personnelles de ses utilisateurs.
"Ne l'utilisez pas" a ainsi lancé Edward Snowden, l'ancien consultant de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA), qui a révélé en 2013 l’existence d’un système de surveillance mondiale des communications et d'internet par les Etats-Unis et qui est actuellement réfugié en Russie.
Google a répondu à ses inquiétudes en mettant en avant la fonction "incognito" et en rappelant que les communications seront chiffrées.
Mais Google conservera les messages sur ces serveurs informatiques et ils seront en conséquence potentiellement accessibles par les autorités. "Google a préféré que tous les messages puissent être accessibles aux autorités pour améliorer les fonctions de réponse automatique", juge Christopher Soghioan de l'Association pour les libertés civiques américaine (ACLU).
A ces critiques, Google répond que "nous avons donné aux utilisateurs la transparence et le contrôle nécessaires sur leurs données", selon un communiqué adressé à l'AFP.
"Notre approche est simple, vos conversations sont stockées jusqu'à ce que vous décidiez de les supprimer et vous pouvez supprimer des messages individuels ou toutes les conversations", affirme le géant de l'internet.
"Nous offrons également l'option de discuter en mode incognito où les messages sont chiffrés de bout en bout et vous pouvez programmer la suppression des messages automatiquement sur votre appareil et sur celui de la personne avec qui vous discutez", indique Google.
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