L'ambition du géant chinois du smartphone (mais également des antennes 4G et des serveurs informatiques) est d'être N.1 devant Samsung et Apple en 2020. Avec le P9, qui a plein de qualités pour un prix contenu de 549€, il fait un pas supplémentaire dans cette direction.
Huawei a présenté son nouveau smartphone haut-de-gamme, son nouveau ‘flagship’ destiné au grand public, ce mercredi à Londres. Si le P9 sort quelques mois à peine après le Mate 8, c’est parce qu’il s’agit de la gamme destinée aux particuliers, tandis que les Mate (grosse batterie) sont plus pour les utilisateurs exigeants.
Une distinction de gamme pas très claire à nos yeux, mais qu’importe. Huawei est devenu l’un des leaders du marché florissant des smartphones, et sa stratégie s’avère finalement, vu l’enchaînement des excellentes résultats financiers de l’entreprise chinoise, payante.
Un argument de poids
Disons-le directement, le géant chinois Huawei, qui est également présent au Belgique auprès des opérateurs (antennes 4G et bientôt 5G) et des entreprises (serveurs informatiques), a frappé un grand coup en insistant sur le partenariat avec Leica, l’un des plus grands noms de la photographie.
Huawei ne s’est pas trompé : les qualités de l’appareil photo sont un argument de poids dans le choix – de plus en plus cornélien – d’un smartphone. Difficile d’avoir un meilleur argument marketing que de mettre Leica sur l’objectif.
Quoi de neuf avec le P9 ?
Si le jeu de mot est facile, la tâche de Huawei l’était un peu moins. Le P8, surtout dans sa version Lite, a été un succès mondial. Et en Belgique, il a fait encore mieux : entre son lancement en juin 2015 et le mois de décembre 2015, il a réussi l’exploit d’être le smartphone Android le plus vendu dans notre pays sur l’année entière, « grâce à un excellent rapport qualité-prix », nous a expliqué Jelle Deconinck, marketing manager de Huawei.
Le P9 avait donc la pression, mais il devrait relever le défi sans trop de problème. Le P9 est comme le P8, mais en mieux, forcément. Plus puissant, plus rapide, équipé d’Android 6, son succès est pratiquement assuré grâce à la partie photo largement améliorée. D'autant plus que le prix de la version de base (3 GB de RAM et 32 GB) est de 549€, soit 150€ de moins que les nouveaux modèles haut-de-gamme de Samsung et LG.
Un double objectif « Leica » à l’arrière
Depuis le P6, Huawei fait un effort sur les qualités photographiques de cette gamme ‘P’, que ce soit au niveau de la stabilisation ou des couleurs.
En 2016, le Chinois frappe fort : le P9 a la particularité d’avoir deux objectifs à l’arrière, ce qui a quelques avantages (voir plus bas).
Mais pour la première fois, la partie ‘photo’ est signée Leica, ce qui concrétise le partenariat « à long terme » signé entre les deux marques il y a quelques mois. Les P9 et P9 Plus (il y a deux tailles, voir plus bas) sont donc ‘co-engineerd’ par Leica.
Les capteurs sont toujours signés Sony, l’un des fournisseurs principaux de d’appareil photo pour smartphone, mais les lentilles sont fabriquées par Leica (l'entreprise allemande a commencé en fabriquant des microscopes il y bien longtemps).
En quoi est-ce un ‘photophone’ ?
L’expertise de Leica se ressent à plusieurs niveaux. Il y a (deux fois) 6 couches pour les capteurs placés à l’arrière, avec « des meilleures lentilles », selon Huawei.
La toute nouvelle optique de Sony prendrait 90% de lumière en plus qu’un Galaxy S7 et 270% en plus qu’un iPhone 6S. Toute la présentation a été une histoire de comparaison avec la concurrence.
Pourquoi deux lentilles ? Entre autre pour que l’une d’entre elles se concentre sur les couleurs (RGB) et l’autre sur le noir et blanc, ce qui permettrait de capter plus de détails en combinant les images, et plus de lumière.
Huawei évoque également un auto-focus hybride, laser pour les plans rapprochés, et un ‘Precise Depth’ pour les plans lointains, rendu possible par la présence des deux capteurs. Il y a même un processeur de profondeur intégré, tandis qu’une partie de la nouvelle puce Kirin maison est consacrée à la rapidité du déclenchement, pour les sujets en mouvement rapide.
On aura également l’impression d’être un pro en réussissant facilement ses Bokeh (flous artistiques), une technique qui consiste à rendre nette la partie que l’on veut photographier, et floue le reste (sans recourir forcément à des traitements logicielles par après). C’est un très bel argument...
La sauce Leica
Le partenariat avec Leica se ressent dans le résultat, d’après notre première prise en main. Netteté, couleur et qualité d’image sont à la sauce Leica. Il y a même des modes pour les couleurs Leica, y compris le noir et blanc très prisé des professionnels et des artistes. Le menu de la caméra, le bruit du déclencheur… c’est aussi à la sauce Leica. Tout comme le mode ‘professionnel’ qui est réservé, comme son nom l’indique, à ceux qui savent régler manuellement les paramètres.
Le « niveau supérieur » en terme d’expérience photo sur smartphone, selon Richard Yu, un des grands responsables de Huawei, c’est le côté ‘artistique’.
Oliver Kaltner, patron de Leica (photo ci-dessus), est monté sur scène pour parler de ce partenariat « qui n’en est qu’à ses débuts ». On a eu droit au beau discours sur le « partage de la vision » entre Huawei et Leica, deux entreprises « concentrées sur l’expérience photographique et artistique de l’utilisateur ».
Du beau matériel
Full metal unibody, belle impression de solidité : Huawei a insisté sur la qualité de finition de son nouveau P9. Il affiche en effet un joli corps en métal brossé, avec des tranches bien biseautées.
L’écran Full HD qui n’a rien d’inoubliable (comparé à Samsung) occupe une très grande partie de la face avant de l’appareil, avec des arêtes pratiquement invisibles de 1,7 mm, ce qui est très agréable à l’œil - mais pas toujours pratique car sujet à des manipulations involontaires.
Notons également la batterie géante de 3000 mAh qui permettrait de tenir « 1,6 jours » en usage intense, tout en n’empiétant pas sur l’épaisseur du P9. Quant au chargement en USB Type-C (enfin un port réversible), il serait 180% plus rapide que l’iPhone 6S. 80% de la batterie chargée en une heure. Pas mal.
Quant à la nouvelle puce Kirin 955, elle est remplie de processeurs (même un i5) et de noyaux pour plus de rapidité.
Sans oublier les grandes qualités réseaux du smartphone, comme le Mate S, qui nous avait étonné par ses grandes qualités d’accroche du réseau (3G, 4G, voix, Wi-Fi, etc). C’est du en partie à la présence d’une triple antenne, ce qui est une première.
Huawei a également une solution pour réduire la « lenteur » qui affecte certains smartphones Android après quelques années, ce qui est du à la fragmentation des données. A voir sur le long terme.
On lui reproche, de prime abord, d'avoir des boutons Android (retour, accueil et multitâches) intégrés dans l'écran, et non déplacés en-dessous, ce qui diminue l'espace de travail.
Quant au logiciel, il y a les nouveautés d'Android 6, mais Huawei n'a pas beaucoup touché à sa surcouche depuis le Mate S. La surcouche Emui est passée de 3 à 4, mais il y a très peu de changements visuels. Emui est toujours discutable au niveau du design (les icônes sont intégrées dans un carré arrondi coloré), mais il y a les nombreux thèmes qui permettent de personnaliser la chose.
Un P9 Plus et un nouveau TalkBand…
Le grand frère du P9 est le P9 Plus. Il est ‘Plus’ en tout : écran, batterie, son (deux petites enceintes) et enfin la fonction Press Touch (niveau de pression de l’écran pour des options de manipulation supplémentaires), pourtant annoncée sur le Mate S en septembre dernier. Il y a même… l’infra-rouge, comme sur le LG G5, pour commander vos appareils TV et audio. Le prix est 'Plus' également: de 549€, on passe à 699€...
Enfin, Huawei a présenté son nouveau TalkBand B3 : design en métal, écran incurvé, oreillette qui se détache pour décrocher et parler sans devoir sortir ou toucher son smartphone. Un ‘bracelet’ qui se veut également ‘suiveur d’activité’.
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