Samsung, Motorola et Huawei – pour ne citer que les plus connus – ont présenté un nouveau modèle de montre intelligente, qu'on appelle "smartwatch". RTL info, qui couvre à nouveau l'IFA, le plus grand salon des nouvelles technologies, a pu jeter un œil à ces nouveaux gadgets.
Les smartwatches, ces montres dites intelligentes qui permettent de ne pas sortir le smartphone de la poche pour quelques activités 2.0 de base, ont à nouveau brillé à l'IFA de Berlin, l'évènement majeur des nouvelles technologies.
Cette année, plus que lors de l'édition précédente, l'accent a été mis sur le design. Le succès de la Watch d'Apple, qui se décline en plusieurs finitions luxueuses et flirte avec les milieux de la mode, n'est sans doute pas étranger à cette soudaine prise de conscience des constructeurs: une montre est avant tout un bijou. Personne ne veut d'une dalle immense et encombrante, même si elle permet d'afficher de nombreuses fonctions.
La Gear S2 de Samsung, dans sa version basique.
Samsung Gear S2 (349€ ou 399€ pour la Classic)
C'est indéniablement Samsung qui a marqué les esprits, en présentant jeudi soir au Tempodrom de Berlin sa nouvelle montre, la Gear S2. Le Coréen, qui a été le premier à porter courageusement cette technologie des "wearables" (gadgets que l'on porte sur soi) en sortant de nombreux modèles au succès pourtant commercialement mitigé, présente son premier modèle avec un écran rond.
Si cela semble logique au niveau esthétique, c'est moins évident au niveau de l'ergonomie et de l'affichage. Un petit écran tactile rond, ça n'est pas ce qu'il y a de plus pratique.
Mais Samsung a introduit une nouveauté intéressante au niveau de la commande: "Il suffit de faire pivoter le cadran de la Gear S2 pour accéder à un large éventail de notifications et d’applications", nous a expliqué Koen Dekoning, porte-parole de la marque en Belgique.
De plus, les boutons "Accueil" et "Retour" sur la tranche évitent à nouveau des gestes délicats sur le petit écran tactile (rayon de 1,2 pouce) de la montre.
L'interface de la Gear S2 (et Gear S2 Classic, finition plus élégante avec bracelet en cuir) est "maison". Samsung se passe d'Android Wear, le système d'exploitation de Google, et préfère son Tizen, qu'il peut davantage personnaliser.
Heureusement, et c'est la grande nouveauté que nous avons apprises lors de l'IFA, tous les smartphones Android sont compatibles, à partir de la version 4.4 (la plus répandue actuellement) et à partir de 1,5 GB de RAM (les modèles plutôt milieu de gamme, haut-de-gamme). Par contre, les iPhone ne pourront toujours pas s’y connecter.
Diverses applications optimisées pour l’interface circulaire de la Gear S2 seront disponibles lors du lancement. Samsung a fait en sorte qu'on puisse "consulter des actualités (…), les tweets les plus récents ou trouver un restaurant".
Le premier contact a été plutôt positif: l'interface est fluide grâce au processeur dual-core de 1 GHz, et l'écran de 1,2 pouce (360 x 360 pixels) est d'excellente facture (on ne l'a fait pas à Samsung…).
Sachez que la Gear S2 (11,4 mm d'épaisseur) est équipée d'un capteur de pulsation, permettant aux sportifs de contrôler leur rythme cardiaque lors de l'effort, par exemple. Des applications motivantes pour vous pousser à bouger seront bien évidemment de la partie.
Cette smartwatch n'a pas besoin de Wi-Fi: s'il n'y a pas de téléphone à portée, elle ira se mettre à jour toute seule en 3G. "Dans la mesure où la Gear S2 propose la connectivité 3G et est le premier wearable intégrant une e-SIM avec capacité vocale, les utilisateurs peuvent pleinement en exploiter les fonctionnalités sans même que leur téléphone soit à proximité", selon Samsung.
Elle semble être la montre de la maturité pour le Coréen. Disponible "à partir de novembre".
La Moto360 sur le stand de Lenovo, à l'IFA
Motorola 360 (à partir de 299€)
C'est Motorola, justement, qui avait lancé l'idée d'une smartwatch circulaire, la baptisant du coup "360". Dans le centre de Berlin, Lenovo (propriétaire de la marque) a présenté le successeur de la 360, qui porte le même nom.
Elle est toujours ronde, forcément, mais a quelques nouveautés appréciables. La finition a été améliorée, à nouveau dans l'optique d'en faire également un objet qu'on aime porter et montrer.
Les bords ont été mieux découpés également: la surface tactile de l'écran est plus importante. Il y a de nombreuses combinaisons de finitions (vous pouvez la créer et la commander vous-même sur Moto360.com), et deux tailles d'écran distinctes. Une version sport existe aussi, résistante à l'eau et doté d'une puce GPS pour enregistrer vos déplacements même lorsqu'un téléphone n'est pas à portée. Au final, quatre versions coexistent, avec des spécificités assez semblables : un processeur Snapdragon 400 avec quatre cœurs à 1,2 GHz et 512 Mo de RAM. Elles sont équipées de 4 Go de stockage, du Bluetooth pour parler avec le smartphone mais également du Wi-Fi pour se connecter toute seule au réseau. Un capteur cardiaque est de la partie : l’application Moto Body a la prétention d’analyser ces données pour vous donner des conseils santé…
Motorola a été plus raisonnable, et fait confiance à Android Wear (désormais compatible Android et iOS) tout en ajoutant bien sûr quelques fonctionnalités intéressantes comme le "Live dials", qui affichent en permanence en fond d'écran des infos sympas (la date, la météo et le nombre de pas effectués).
Résistantes aux éclaboussures et à l’humidité (vous ne pouvez donc pas nager avec), les nouvelles Moto 360 seront disponibles à partir du mois d'octobre.
Les quatre modèles de Huawei, lors de la conférence de presse.
Huawei Watch (entre 399€ et 699€)
Peu après avoir dévoilé son nouveau smartphone, le Mate S, Huawei a également montré une jolie montre. A nouveau, l’accent a été mis sur le côté "mode", à tel point qu’un défilé de mannequin a eu lieu à la fin de la présentation…
Comme celles de Motorola et de Samsung, la première véritable smartwatch de Huawei (il y a eu quelques bracelets auparavant) est également ronde, et arbore un design soigné.
La montre Huawei a un diamètre de 42 mm, "la dimension traditionnelle des montres portées au poignet", selon le constructeur chinois. Son épaisseur est de 11,3 mm. Comme la Motorola, elle est équipée du Bluetooth (pour communiquer avec le smartphone) et du Wi-Fi.
Cette Watch est dotée d’un écran circulaire tactile AMOLED de 1,4 pouce, recouvert de "cristal de saphir anti rayures", d’un cadre en acier inoxydable et d’un cardiofréquencemètre intégré. L’écran a une résolution de 400 x 400 pixels en 286 ppi, avec un taux de contraste élevé de 10 000 :1, ce qui en fait "la smartwatch Android Wear la plus étincelante à ce jour", toujours selon Huawei.
Il y a également un capteur de mouvement à 6 axes, avec un gyroscope et un accéléromètre, qui suit toutes vos activités et peut distinguer la marche, la course à pied et l’escalade.
La Huawei Watch tourne sous Android Wear, comme la Motorola.
Quatre versions seront disponibles : la "Classic" avec bracelet en cuir (399€) ou en métal (449€), la "Active" (449€) et la "Elite" (699€).
Conclusion
Les smartwatches ont presque atteint l’âge de la maturité. Plus agréables à l’œil, elles ne sont plus ces gros pavés un peu ridicules sur les poignets les plus étroits, mais de jolies montres rondes dont l’écran est tactile, et dont le capteur de pulsation permet de surveiller votre santé ou votre rythme lorsque vous faites du sport.
Android Wear (sur les modèles de Huawei et Motorola) s’améliore à chaque mise-à-jour, et de nouvelles applications intéressantes sortent régulièrement. De plus, il est désormais compatible avec les iPhone.
Tizen, l'OS maison de Samsung, nous a semblé plus riche et plus complet sur la Gear S2, mais il ne communique pas avec les produits d'Apple. De plus, en théorie, les développeurs préfèrent la plateforme ouverte d'Android Wear, accessible à tous les constructeurs. Il faut attendre un choix moins large d'applications sous Tizen.
Reste un gros défaut qui n’est pas prêt de s’arranger : l’autonomie. Les fabricants promettent deux jours dans le meilleur des cas, mais il est sans doute plus prudent de la charger toutes les nuits (même si ces petites batteries sont finalement vite rechargées, en moins d’une heure).
Quant au prix, il suit la courbe du design: les montres présentées dans cet article sont plus belles, mais également plus chères. L'équilibre entre la technologie et la mode a-t-il été trouvé ? Et surtout, est-ce l'argument qui permettra enfin aux smartwatches de percer ?
On aura la réponse à la fin de l'année…
Huawei Watch
Samsung Gear S2 (lors de notre essai)
Moto360 lors de la conférence de presse de Lenovo.
Vos commentaires