Avec la disparition de SEGA et le mauvais virage de Nintendo et sa Wii U, le « choc des consoles » se joue depuis quelques années entre Microsoft et Sony, avec leurs Xbox et PlayStation respectives. Si la dernière génération de consoles affichait un match serré, la PS4 est clairement en train de devancer la Xbox One, une situation insolite, sachant que la console de Microsoft dispose pour de bons arguments. Analyse.
Petit retour en arrière : en 2013, Sony et Microsoft s’apprêtent à sortir leurs consoles « next-gen » - comme on les appelait à l’époque. La communication de la Xbox One se loupe alors sur des questions qui fâchent les joueurs : connexion Internet obligatoire, impossibilité de prêter ses jeux, mise en avant du divertissement en général et pas assez des jeux vidéo. En face, Sony se moque gentiment de son rival et annonce une PS4 100 euros moins chère. Et c’est échec et mat. L’automne de la même année voit Sony dans l’incapacité d’assurer les stocks de sa console, tandis que la Xbox One prend la poussière sur les palettes.
Depuis, l’écart de consoles vendues entre les deux constructeurs n’a cessé de s’écarter. A la fin du second trimestre 2015, la PS4 s’était écoulé à plus de 25 millions d’exemplaires, contre 13 millions de Xbox One. Or, s’il était possible d’expliquer un tel contraste il y a deux ans, la Xbox One dispose aujourd’hui de nombreux arguments pour séduire le public. Alors quel est le problème ?
Quantité contre qualité
En effet, depuis la nomination de Phil Spencer par Microsoft à la tête de la branche Xbox en 2014, la console a repris du poil de la bête. Débarrassée de ses options fâcheuses et déclinée dans une nouvelle version au même prix que la PS4, la Xbox One est parfaitement parée pour contre-attaquer.
A armes égales, il faut jeter un coup d’œil du côté des exclusivités de chaque console pour déterminer laquelle est la plus intéressante. Et si jusqu’à présent, les deux consoles ont surtout misé sur des versions remasterisées d’anciens jeux (une pratique par ailleurs décriée par de nombreux joueurs), cet automne penche en faveur de la Xbox One. Avec des titres tels que le classique de science-fiction Halo 5 : Guardians, le jeu de course Forza Motorsport 6, ou encore le retour de l’aventurière Lara Croft dans Rise of the Tomb Raider (qui ne sortira qu’un an plus tard sur PS4), la console de Microsoft propose un catalogue exclusif plus impressionnant. La PlayStation 4 ne pourra rétorquer qu’en 2016, avec de gros titres fort attendus, dont Uncharted 4, The Last Guardian ou le surprenant Horizon : Zero Dawn.
Dès lors, comment expliquer que la Xbox One ait tant de mal à rattraper la concurrente ? Il faut remonter à cet été de 2013 et à la communication, insatisfaisante pour les joueurs, de Microsoft qui a mal négocié son arrivée sur le marché de nouvelle génération. Bien que la donne ait drastiquement changé depuis, il semblerait que l’image de l’époque colle à la peau de la console.
Au diable, les chiffres ?
Pour conclure sur une note plus nuancée toutefois, il convient de souligner que 13 millions de consoles écoulées reste un chiffre considérable et que celui-ci pourrait bien augmenter avec les exclusivités de l’automne. Ce n’est que lorsqu’on confronte les chiffres qu’on a l’impression d’avoir un « gagnant » et un « perdant ». Or, il n’y a de perdant qu’à partir du moment où les machines ne proposent pas des jeux innovants, créatifs, amusants et à même de satisfaire les joueurs.
Sur ce dernier point, tant la PS4 que la Xbox One se sont montrées timides jusqu’à présent. Il est temps pour les deux consoles de passer à la vitesse supérieure et de laisser de côté les recyclages graphiques de vieux jeux pour produire du neuf. Il y a tout à y gagner !
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