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L'Australie abandonne son bras de fer judiciaire contre X pour le retrait de vidéos violentes

L'Australie abandonne son bras de fer judiciaire contre X pour le retrait de vidéos violentes
Les autorités australiennes annoncent l'abandon de leurs poursuites judiciaires contre le réseau social X pour le contraindre à retirer des vidéos montrant une attaque au couteau dans une église de SKirill KUDRYAVTSEV
 
 

Les autorités australiennes ont annoncé mercredi l'abandon de leurs poursuites judiciaires contre le réseau social X pour le contraindre à retirer des vidéos montrant une attaque au couteau dans une église de Sydney.

"J'ai décidé de mettre fin à la procédure engagée devant la Cour fédérale contre X Corp", a écrit dans un communiqué Julie Inman Grant, responsable du régulateur chargé de la sécurité en ligne eSafety.

Cet organisme avait ordonné au réseau social d'Elon Musk de retirer en Australie et dans le reste du monde quelque 65 vidéos et audios montrant un prêtre se faire poignarder à plusieurs reprises lors d'un sermon retransmis en direct mi-avril.

X avait contesté le droit de l'autorité à ordonner un retrait mondial, arguant que le géoblocage des utilisateurs en Australie était suffisant.

L'organisme de surveillance avait toutefois fait valoir que les mesures prises par X étaient facilement contournables en utilisant un réseau privé virtuel (VPN) ou un autre service de masquage de localisation.

"Cette affaire a soulevé des questions importantes sur la manière dont les pouvoirs judiciaires peuvent être utilisés pour menacer la censure mondiale de la parole, et nous sommes heureux de voir la liberté d'expression l'emporter", a réagi X dans un communiqué publié sur sa propre plateforme.

Dans une publication séparée, le milliardaire Elon Musk a déclaré que "la liberté d'expression vaut la peine d'être défendue".

La décision de la commissaire australienne à la sécurité de l'internet intervient après un revers subi par eSafety mi-mai, quand X avait obtenu la suspension d'une injonction de retirer ces vidéos dans le monde entier.

"Notre seul objectif en formulant notre demande de retrait était d'empêcher que cette séquence extrêmement violente ne devienne virale, n'incite potentiellement à d'autres violences et n'entraîne davantage de préjudices pour la communauté australienne", a rappelé Mme Inman Grant, elle-même ex-salariée de Twitter.

- Avant-garde -

Les publications au cœur de ce bras de fer judiciaire montrent l'évêque d'une église assyrienne, Mar Mari Emmanuel, être poignardé à la tête et à la poitrine par un adolescent de 16 ans. L'ecclésiastique avait échappé de peu à la mort.

Selon la commissaire, la plupart des Australiens acceptent que de tels contenus ne soient pas diffusés à la télévision. Ce qui "soulève la question évidente de savoir pourquoi (ce type de contenus) devrait être autorisé à être distribués librement et accessibles en ligne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à tout le monde, y compris pour les enfants", a-t-elle déclaré.

Mme Inman Grant a affirmé que X retirait régulièrement des contenus à travers le monde entier, citant notamment la suppression d'une compilation de vidéos d'une attaque au couteau, en avril, dans un centre commercial situé dans la banlieue de Sydney.

D'autres grandes plateformes se sont conformées aux demandes de l'organisme de surveillance australien et aux avis de retrait liés à l'attaque contre le prêtre, a-t-elle souligné, mentionnant notamment Meta, Microsoft, Google, Snap, TikTok, Reddit et Telegram.

"La vidéo violait leurs règles et leurs normes de décence", a-t-elle relevé.

Depuis une loi sur la sécurité en ligne adoptée en 2021, l'Australie est à l'avant-garde des efforts pour demander que les géants de la technologie soient tenus responsables de ce que leurs utilisateurs publient en ligne.


 

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