La Surface Pro 4, véritable hybride PC/Tablette, est une excellente alternative aux ordinateurs ultraportables sous Windows 10. Une réussite qui a un coût, cependant: comptez minimum 999€. A côté des smartphones Lumia, Microsoft se rapproche de son rêve avec la Surface: vendre son matériel équipé de son logiciel, la recette gagnante d'Apple depuis de longues années.
Depuis le 18 juin 2012, on est partagé face aux tentatives de Microsoft, géant du logiciel qui continue de dominer le monde du PC avec Windows et Office, de se faire une place sur le marché délicat des tablettes.
Il faut dire que sa Surface est une machine audacieuse. Arrivée plus ou moins en même temps que Windows 8, elle a toujours voulu être une "tablette qui pouvait remplacer votre ordinateur portable", ce que l’iPad d’Apple ou les tablettes sous Android n’avaient pas la prétention de faire (à l’époque).
Sans doute un peu trop en avance sur son temps – tout comme Windows 8, d’ailleurs – les Surface 1, 2 et 3, dans leurs multiples variantes, n’ont jamais convaincu le grand public, qui préfère avoir un ordinateur pour travailler et une tablette pour jouer.
Les temps changent
Mais les temps changent, heureusement, et quand on parle de tendances ‘high-tech’, ils changent d’autant plus vite. La Galaxy Tab S2 de Samsung (qui a un étui-clavier en option et est fourni avec la suite Office) l’iPad Pro d’Apple prouvent qu’il y a un public à la recherche d’une tablette tactile très performante, capable de remplir toutes les tâches de bureau tout en restant légère et peu encombrante.
Et vu que Microsoft s’est montré plus raisonnable avec un Windows 10 qui a rendu le bureau traditionnel aux utilisateurs, la quatrième génération de la Surface, que RTL info a pu essayer en primeur, pourrait bien être la bonne.
Design et ergonomie au top
La Surface 4 Pro, du moins si vous avez la bonne idée d’alourdir la facture avec l’étui-clavier (Type Cover, 149€…), est un authentique "ultrabook", le nom donné depuis quelques années aux ordinateurs portables très fins, très légers et dotés d’une belle autonomie.
Les dimensions sont assez proches de la version précédente (29,2 x 20,1 x 0,84 cm), mais la taille de l'écran tactile passe à 12,3" (31,2 cm), et la résolution à 2.736 x 1.824 pixels, soit un très bel espace de travail.
Le clavier mécanique, même s’il est assez cher, est enfin une réussite totale. Microsoft a fait du beau travail avec des touches agréables à utiliser, qui sont parfaitement ajustées, et que l’on trouve les yeux fermés. Il y a également un rétroéclairage, et un pavé tactile très performant, même au niveau du défilement (avec deux doigts).
Ce clavier se clipse parfaitement à la Surface, et peut se rabattre légèrement pour offrir une meilleure stabilité à l’ensemble (mais on a l’impression de taper dans le vide, la frappe sur le clavier étant moins confortable). La Surface peut alors s’utiliser avec le clavier sur les genoux.
Sans oublier la fonction de reconnaissance faciale 'Hello', qui permet de déverrouiller l’ordinateur un clin d’œil, car il reconnait votre visage. Nos tests l'ont prouvé: 'Hello' est très efficace et on peut difficilement s'en passer…
Une ergonomie sans faille.
Et le stylet?
Lors de la conférence de presse, Microsoft avait demandé à l'humoriste Bert Kruismans de faire la dictée (manuscrite) aux journalistes. Sur la Surface Pro 4, à l'aide du stylet aimanté qui se colle facilement sur la tranche de l'appareil, nous avons du écrire une lettre à Saint-Nicolas.
Une pression sur la "gomme" du stylet lance OneNote, une sorte de feuille de brouillon numérique. La nouvelle Surface et son stylet sont assez efficaces: on peut effectivement écrire à la main avec précision, tout en laissant son poignet posé sur l'écran tactile de la Surface.
Reste une grande question : si le traitement de texte fut une révolution dans les années 80, c'est pour une bonne raison. Il est nettement plus pratique de taper au clavier que d'écrire à la main, sans oublier la correction, la mise en page, le partage, etc...
Il est possible que certaines professions trouvent un usage à ce genre d'accessoires, mais le commun des mortels le rangera bien sagement dans la boite, au risque de le perdre lorsqu'on manipule la Surface.
Rien n'y fait: les prouesses du stylet, fut-il d'excellente facture, ne concernent pas grand monde.
Conclusion
La Surface Pro 4 est enfin l'appareil de l'ère "post PC" qu'on attendait de Microsoft. Equipée de l'excellent Windows 10, cette tablette tactile de 12,3 pouces arbore une finition idéale, avec un pied intelligemment réglable et un assemblage sans défaut.
Le nouveau clavier/étui (option à 149€) est le compagnon pratiquement obligatoire de cette nouvelle Surface, tant il permet de la transformer réellement en ordinateur ultraportable.
Même si on n'en voit pas l'intérêt pour le grand public, le stylet fourni fonctionne mieux qu'avant, et permet de prendre des notes à la levée ou de faire des captures d'écran et de les annoter. Ceci étant dit, on a voulu partager une de ces "notes" manuscrites par email, et cela n'a pas fonctionné (sans doute un problème de format).
La Surface Pro 4 ressemble bien à l'appareil idéal, à la fois véritable ordinateur et véritable tablette, que l'on conseillerait à tout le monde. Reste un prix de base assez élevé, même s'il est justifié par la qualité du produit: 999€ minimum (128 Go de mémoire, 4 Go RAM, Intel Core m3). La facture peut aller jusqu'à 2449€ (512 Go, 16 Go RAM, Inter Core i7).
A cela, il faudra donc ajouter le clavier "Type Cover" à 149€. Soit 1148€ au total, plus cher qu'un MacBook Air (qui n'est pas tactile, bien entendu).
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