Nightography aboutie, avalanche de pixels, impact réduit sur l'environnement: la cuvée 2023 de la gamme principale de Samsung compense le peu de différences esthétiques et fonctionnelles par des nouveautés qui ne sautent pas aux yeux, mais qui ont leur intérêt. J'ai pu tester le S23 Ultra en marge de son lancement, ce mercredi 2 février à San Francisco.
Le géant sud-coréen de l'électronique est toujours la marque de smartphones la plus vendue dans le monde. Avec 21% de part de marché, elle devançait fin 2022 Apple (16%), Xiaomi (13%) et Oppo/OnePlus (10%).
Dès lors, chaque début d'année, les amateurs de nouvelles technologies qu'on tient dans la main ont les yeux tournés vers la sortie de la série Galaxy S qui, depuis plus d'une décennie, est la vitrine du savoir-faire du N.1 mondial. Autant dire qu'il est attendu au tournant…
C'est à San Francisco que les journalistes du monde entier ont pu découvrir les S23, S23+ et S23 Ultra, et tester en situation réelle ce que Samsung estime être l'une des grandes nouveautés de l'année: la Nightography (comprenez: le fait d'enregistrer des vidéos dans de faibles conditions de luminosité). Remarquez qu'en 2022 déjà, il était question de Nightography chez Samsung, mais elle était moins mise en avant, car moins réussie…
Promesses tenues !
J'ai pu expérimenter moi-même le S23 Ultra dont le look est en tout point identique à celui du S22 ; Samsung est raisonnable et, comme Apple, se dit qu'un design remarqué et remarquable ne doit pas être renouvelé tous les ans. Son prix, en revanche, passe de "à partir de" 1.249€ (avec 8GB RAM / 128GB de stockage minimum) pour la version 22 Ultra à "à partir de" 1.399€ (avec 12/256GB minimum) pour la version 23.
Armé du nouveau fleuron coréen, je dois me rendre à l'évidence: comparées aux vidéos que propose un autre smartphone Android très haut-de-gamme (Oppo Find X5 Pro), celles du S23 Ultra s'avèrent nettement plus réussies, en termes de lumière et de bruit de l'image / flou. On a l'impression d'avoir filmé en plein jour quelque chose qui bougeait lentement…
Comment ça marche ?
On s'habitue à tout, mais il y a pourtant des mois (des années ?) de recherches et développement pour parvenir à repousser les limites de la photographie sur smartphone (limites physiques dues à la taille des lentilles et du capteur). Pour améliorer nettement la vidéographie de nuit, Samsung a mis au point une stabilisation d'image optique (donc "mécanique") doublée dans toutes les directions sur l'Ultra.
De plus, le capteur principal grimpe à 200MP. On n'enregistre jamais une image d'une telle dimension, bien sûr, mais ça permet de fusionner des pixels pour les rendre plus riches. Ou de zoomer ou cropper l'image après avoir pris la photo, si le mode 200MP est activé (cela occasionne une petite lenteur dans le traitement, lourd, de cette avalanche de pixels):
A cela s'ajoutent les algorithmes. Ce n'est donc plus mécanique, mais numérique: le travail logiciel de Samsung (qui parle à tort, selon moi, d'intelligence artificielle) s'avère diablement efficace pour redonner lumière et couleur aux zones assombries. Le résultat est assez remarquable, et Samsung, avec son S23 Ultra (les 'normaux' n'ont pas les mêmes capacités), est probablement le photophone le plus performant de 2023, ou du moins le plus polyvalent…
Sa polyvalence s'apprécie en effet au niveau du zoom. Si c'est Huawei qui a inventé la lentille périscopique (un assemblage en L pour créer de l'espace entre les couches) avec le P20 il y a quelques années, c'est bien Samsung, depuis le S21 Ultra, qui propose la solution la plus aboutie dans le domaine du zoom sur smartphone. On retrouve sans surprise le capteur télé 10X (qui, artificiellement, propose du 100x avec détérioration de l'image), toujours aussi surprenant en plein jour.
Enfin, pour conclure avec le long chapitre photo, sachez que la caméra frontale de 12 MP devient 'super HDR' et peut filmer en 60 images par seconde, de quoi améliorer vos autoportraits.
Quoi d'autres ?
Les S23 sont tous équipés du processeur Snapdragon 8 Gen 2, mais dans une version retravaillée pour Samsung, parait-il. Notez qu'on retrouve également cette puce très performante sur le OnePlus 11, et très bientôt sur l'Oppo Find X6. Impossible de parler d'une étape franchie car depuis quelques années, les puces haut de gamme ne montrent leurs performances que dans les jeux vidéos exigeants. C'est donc un peu mieux que l'an dernier, et sans doute un peu moins bien que l'an prochain, mais difficile de s'en apercevoir dans 99% des usages.
Le S23 Ultra, dont le design n'a pas évolué rappelons-le, intègre toujours son stylet dans la tranche. Cela reste une plus-value inédite pour Samsung, le seul à proposer des fonctions plus ou moins utiles avec son S-Pen.
Notez également que Samsung a présenté de nouveaux ordinateurs sous Windows, un segment qu'il tente à nouveau de conquérir dans notre pays, après quelques années d'absence. Les Book3, Book3 Pro 360 et Book3 Pro seront bientôt disponibles, mais nous ne connaissons pas leur prix.
L'entreprise peut être saluée, enfin, pour ses efforts au niveau de l'impact environnemental de ses S23. Ils intègrent davantage de matériau issu du recyclage, autant dans le châssis en métal que dans la plastique, le verre et l'emballage.
Quels prix ?
Le Galaxy S23 est disponible à partir de 949€ dès le 17 février en Belgique ; le S23+ (avec un écran plus grand) coûte 1.199€ et si vous voulez le S23 Ultra, il faudra débourser la coquette somme de 1.399€ (notez que l'iPhone 14 Pro Max d'Apple reste le plus cher: 1.479€).
La différence entre le S23 et le S23+ est liée à la taille de l'écran (6,1 et 6,6") et de la batterie. Le S23 Ultra, outre son design, son stylet et ses capacités photos supérieures, offre un écran de 6,8" avec une résolution 4k.
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