Elégant et performant, le Cowboy 4 propose une version avec un cadre bas (auparavant destiné sexe féminin), un moteur plus puissant et toujours, une vision très complète et homogène du "déplacement en vélo électrique". Rencontre avec deux des trois fondateurs de cette entreprise belge qui, sans mauvais jeu de mots, rayonne…
La mobilité électrique est bourrée de technologie, et c'est ce qui la rend encore plus intéressante. Vous l'ignorez peut-être, mais l'une des entreprises les plus avancées dans le domaine du vélo électrique, ou plutôt VAE (Vélo à Assistance Electrique), est belge. On parle bien des vélos électriques destinés à la ville avant tout, pour faire des trajets de la vie de tous les jours (autonomie de 70 km environ). Elle est basée à Bruxelles, a été fondée par trois francophones et s'appelle Cowboy. Ce 6 mai, une quatrième version de leur vision du vélo électrique ultime a été dévoilée. L'occasion de rencontrer deux d'entre eux, Tanguy et Adrien.
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"En voyant des grands-parents qui nous dépassaient"
Aujourd'hui, Cowboy emploie une centaine de personnes, est parvenu à lever 50 millions d'euros à l'étranger pour développer son activité, et voit son chiffre d'affaires doubler chaque année. C'est donc un gros succès, récompensé par des critiques élogieuses dans la presse internationale.
"Tout a commencé en 2017", nous dit Tanguy. "Depuis un an, le vélo électrique avait déjà percé en Belgique, avec 40% des ventes. Nous, à Bruxelles, on avait encore des vélos normaux, et on se faisait dépasser par nos grands-parents avec des modèles électriques", plaisante-t-il.
Au cœur du Cowboy Saloon, un espace à Molenbeek, près du canal, où on peut essayer, configurer, commander et faire réparer son vélo, l'un des trois fondateurs m'explique l'idée de départ. "On s'est dit qu'il était sûrement possible de rendre ces vélos électriques plus sexy, plus cools que ceux qu'on voyait à l'époque", à savoir des vélos lourds, avec de grosses batteries détachables mal intégrées, un moteur à peine dissimulé.
Et tant qu'à faire un vélo avec batterie, autant le rendre connecté et intelligent. "Dès le départ, grâce à nos expériences dans des projets professionnels précédents, on a intégré l'idée des services liés à l'utilisation d'un vélo". Chez Cowboy, tout est compris: la vente en ligne (il n'y a pas de réseau de distribution mais des 'ambassadeurs qui proposent des essais à domicile), le service après-vente (chez Cowboy mais surtout via des réparations gratuites sur place par 60 ambassadeurs dans 7 pays), le suivi et la communication directe via l'application Cowboy. "On a eu cette vision de la relation clientèle dès le début, d'être bien plus qu'un fabricant de vélo électrique".
A l'arrière-plan, le Cowboy 4 ST, plus confortable
Une application essentielle
L'application Cowboy est indissociable du vélo. Elle permet d'y être connecté, de le déverrouiller automatiquement, de le configurer ou encore de le mettre à jour. Mais elle intègre également un outil de navigation, une assistance logicielle complète en cas d'accident, la possibilité de le suivre à la trace en cas de vol (il y a un GPS embarqué).
Pour ceux qui aiment, et ils sont de plus en plus nombreux: un suivi des statistiques (effort sur la route, record, distance, etc), qui sera bientôt plus ludique, avec la possibilité de faire des classements entre ami pour voir qui roule le plus souvent et le plus vite. "Cette gamification, c'est un truc très attendu, et ça arrivera pour tous les utilisateurs Cowboy dès cet été".
L'application et le smartphone sont tellement indissociables du vélo que sur le Cowboy 4, il y a un support Quad Lock intégré sur le milieu du guidon, et la charge sans fil du téléphone. Donc il suffit d'acheter la coque prévue pour le smartphone (principalement iPhone et Samsung, ou un support à coller), et vous fixez votre appareil à votre téléphone, tout en le chargeant (pour les smartphones équipés de la charge sans fil, bien entendu). Le smartphone affichera donc la navigation et les données de conduite en toute simplicité et facilité, et le tout est parfaitement intégré au vélo.
Et ce Cowboy 4 ?
Le premier Cowboy a été lancé en 2018, et on a droit à une 4e version, déjà, en 2021. "On ne va pas forcément tenir ce rythme d'une sortie par an", précise Adrien. "Si on le fait, c'est parce qu'on estime qu'on pouvait apporter des améliorations importantes. Au début, on développait toutes les parties du vélo avec des collaborations, notamment au niveau du design et du moteur. Au fur et à mesure, on internalise certaines compétences". Il faut dire que le marché du vélo électrique (+25% par an en Europe) est de plus en plus concurrencé, et que Cowboy, s'il veut percer sur sa cible des 'riders urbains', doit être le meilleur et ne peut pas se permettre d'attendre.
J'ai pu essayer brièvement le Cowboy 4 sur la piste intérieur du Cowboy Saloon de Molenbeek, et c'est une sacrée machine. "Le moteur est 50% plus puissant, tout en étant plus léger". Le premier coup de pédale vous permet de démarrer rapidement, et puis... tout s'adapte naturellement.
En effet, contrairement à la plupart des vélos électriques, il n'y a aucun bouton, aucune commande sur le Cowboy 4 ; il y a les pédales et les freins. "On a voulu être le plus simple possible. Il y a un capteur de pression sur les pédales, et l'assistance du moteur électrique est entièrement automatique. Il n'y a pas de niveau d'assistance à choisir". La carte électronique développée en interne et construite en Belgique se charge de la mettre au bon niveau, au bon moment. "Au plus on pousse fort, au plus il y aura de l'assistance, car ça veut dire qu'on veut aller plus vite". Dangereux ? "Non, parce qu'à 25 km/h, ça se coupe, de toute façon", rassure Tanguy.
Après quelques tours de piste, difficile de prendre en défaut ce concept d'assistance automatique. Ça me semble la solution la plus évidente, la plus intuitive pour éviter de changer de vitesse, d'assistance, etc. En ville, on se concentre uniquement sur la route, et c'est déjà pas mal... Ce genre de vélo urbain, rappelons-le, doit être vu comme un moyen de déplacement, une alternative à la voiture ou aux transports en commun. Pas vraiment comme un moyen de faire du sport, alors ? "Si, il suffit de pousser plus fort sur les pédales !", répond Cowboy.
Une position de conduite plus agréable
Autre grande nouveauté du Cowboy 4: une version ST (pour Step Trough) avec un cadre bas, idéal pour ceux qui aiment monter facilement sur leur vélo. Cette version, que j'ai essayée, est également plus confortable au niveau du guidon (forme et poignées ergonomiques), et offre une position de conduite plus droite et moins penchée. Pour les grands gabarits, c'est essentiel de ne pas avoir l'impression d'être sur un vélo de course, surtout en ville où il faut être attentif à tous les dangers potentiels. Je la préfère nettement à la position 'course', mais le design du Cowboy 4 standard reste quand même nettement plus classe :
L'autonomie est de 70 km en moyenne, la batterie amovible pèse 2,4 kg et se retire facilement avec une clé pour être chargée à la maison. Avec la batterie le Cowboy 4 pèse 18,9 kg, et la version ST 19,2 kg. Les garde-boues sont désormais montés de série. Impressionnants, les pneus réalisés sur mesure par Cowboy sont plus larges (47 mm) et résistent aux crevaisons. Il n'y a pas de chaîne mais une courroie en carbone Gates. Tout le câblage est dissimulé dans le cadre, le design atteint donc un nouveau niveau de pureté. Vous l'aurez remarqué: pas de suspension, car c'est un vélo de route et non un VTT (les pneus larges absorberont cependant les petits nids de poule.
Enfin, le prix reste contenu pour un bon vélo électrique, blindé d'intelligence et de connectivité: 2.590€. Ce sera moins cher chez Decathlon, qui fait du low-cost, mais si vous cherchez un bon vélo électrique "traditionnel", il faut mettre habituellement en 2.000 et 3.000 euros.
A mes yeux, ce Cowboy 4 est le plus abouti du marché. Pensé dans les moindres détails, conçu de plus de 200 éléments sur mesure et doté d'une application très riche, c'est sans doute l'objet "belge" dont on peut être le plus fier actuellement !
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