Les Belges commencent seulement à s'intéresser aux smartwatches et aux bracelets d'activité. Le marché balbutie dans notre pays: nous n'avons jamais été des précurseurs pour les gadgets électroniques. A côté de l'incontournable Watch d'Apple (largement N.1) et de la gamme Fitbit (N.2), il y a des marques qui tentent de se faire une place. Huawei a commencé à fabriquer des montres connectées en 2015. Il a donc de l'expérience et mise désormais tout sur l'autonomie record et le suivi de la santé, du sport et du sommeil. L'essentiel, finalement...
Les montres connectées ne connaissent le succès prédit par certaines analystes à l'époque. On y voyait une révolution, mais force est de constater qu'à part les mordus d'Apple qui élargissent leur panoplie de produits à la Pomme en s'offrant une Watch, l'engouement est assez faible.
La preuve: les entreprises actives uniquement dans ce domaine ont du mal à s'en sortir. Pebble a du cesser ses activités il y a quelques années : le géant américain Fitbit a racheté ses brevets mais à son tour, dernièrement, il a montré quelques signes de mauvaise santé financière. Des rumeurs évoquent même un rachat par Google.
Bref, peu d'acteurs gagnent de l'argent sur ce secteur, sur lequel un certain Xiaomi casse les prix avec du matériel à la qualité raisonnable vendu une trentaine d'euros. Samsung et Huawei, eux, peuvent se permettre de perdre de l'argent et ne veulent pas rater le train: ils développent donc chaque année de nouveaux produits dans leur gamme "wearables" (objets connectés que l'on porte sur soi).
Maîtrise du logiciel et du matériel
Alors que Samsung (avec ses Gear) et Apple (avec sa Watch) insèrent au chausse-pied le maximum de fonctionnalités et applications dans leur montre, Huawei est reparti d'une feuille blanche il y a quelques années. Fini Android Wear, place à un petit logiciel maison, un écosystème très léger.
Nouveauté de 2019: l'utilisation d'une puce elle aussi réalisée en interne, la Kirin A1. Et on le sait, quand un fabricant a la main sur le logiciel et le matériel, le résultat est souvent plus abouti, plus maîtrisé, plus stable.
La Watch GT 2 est donc une belle réussite du géant chinois des télécoms, actuellement au cœur d'une tempête depuis qu'il est sur la liste noire de l'administration Trump (voir les derniers détails). Cette montre se concentre sur l'essentiel et elle a raison.
Au niveau de la finition, rien à redire. Elle est plus discrète avec un verre 3D (un peu bombé) et un affichage qui occupe une plus grande partie de la face avant. Le bouton du haut affiche la liste des applis/fonctions, celui du bas vous envoie directement vers le lancement d'une session de sport.
L'écran d'accueil modifiable, balayé vers la droite ou la gauche, affiche différentes informations: rythme cardiaque, stress, météo, musique, bilan d'activité du jour.
Au niveau des notifications, à configurer au choix via l'application Huawei Health, elles sont des copies de celles affichées sur votre smartphone, ni plus ni moins. Vous pourrez afficher le contenu d'un message WhatsApp, mais pas répondre.
La version 46mm convient mieux aux poignets plus larges
Tout sur le sport et la durée de vie
Huawei a concentré ses efforts sur deux axes: maximiser l'autonomie de la montre, tout en la rendant très complète pour le suivi des activités physiques et du sommeil.
La GT 2 est donc équipée d'un indispensable capteur de pulsation cardiaque (pour l'effort, le sommeil et la santé), d'une puce GPS et d'une petite mémoire interne d'environ 2 GB pour stocker quelques centaines de chansons. Tout cela la rend parfaitement autonome pour la pratique du sport: vous pouvez laisser le smartphone dans la voiture ou à la maison et profitez d'un tracé géolocalisé de votre jogging et de votre musique préférée. Pour ce faire, vous utilisez un casque Bluetooth: la puce Kirin A1 intègre une unité Bluetooth de dernière génération, très performante.
De telles capacités pouvaient laisser craindre une autonomie faiblarde de quelques jours. Il n'en est rien. Grâce à la puce et au logiciel maison, les ingénieurs de Huawei ont pu optimiser au mieux la consommation de la batterie. Je ne rentrerai pas dans les détails techniques, mais sachez qu'on peut atteindre deux semaines d'autonomie avec la GT 2 en version 46 mm (contre 7, seulement, pour la version plus petite de 42 mm), d'après Huawei.
Personnellement, après 5 jours à mon poignet, quelques activités physiques dont un jogging géolocalisé, la montre affichait encore 60% d'autonomie. Alors que j'ai essayé toutes ses fonctions et parcouru tous ses menus. Il me semble donc tout à fait possible d'atteindre les 14 jours.
C'est une très belle performance de la part de Huawei. L'Apple Watch ne prétend pas dépasser une journée d'autonomie, les montres de Samsung se limite généralement à trois ou quatre jours. Bien entendu, ces montres sont plus souvent sollicitées car elles ont d'innombrables applications préinstallées ou téléchargeables via un magasin dédié. La GT 2 de Huawei se contente du suivi de votre activité physique, de votre sommeil, de la musique (stockée localement), d'un chrono/minuteur et autres alarmes (vibrations légères pour un réveil en douceur), boussole, météo, localiseur de smartphone, etc. Bref, des petites fonctions pratiques, mais pas d'applications tierces.
Un choix assumé de Huawei, que je salue personnellement: aucune envie de recharger une montre et un téléphone tous les (deux) jours. En marge de la présentation de la montre à Munich le 19 septembre dernier, une source fiable a sous-entendu que des applications comme Spotify pourraient débarquer dans de futures mises-à-jour logicielles.
Votre santé aussi
Au-delà du suivi de vos activités sportives (différents types de course et de marche, natation, vélo intérieur ou extérieur, rameur), la GT 2 prétend surveiller votre santé. Huawei prétend utiliser des "algorithmes intelligents avancés" pour surveiller votre rythme cardiaque et détecter d'éventuels problèmes.
Avec TrueSleep 2.0, une technologie brevetée, la montre suit également votre sommeil de près, au niveau du type (profond, léger, etc), de la qualité (selon le rythme cardiaque et la respiration). A la clé des suggestions pour l'améliorer, mais comme je n'ai pas de troubles du sommeil, je ne peux pas en témoigner.
Huawei a également inclus une mesure du stress et des petites astuces pour le faire baisser, voire même des exercices de respiration.
La plupart de ces infos peuvent être consultées via la montre, mais il y a plus de détails et d'options via l'application Huawei Health, nécessaire à la configuration initiale de la montre. Je n'ai noté aucun problème de synchronisation, sans doute grâce à l'installation nécessaire des "Huawei Mobile Services", une petite surcouche qui a priori ne me semble pas trop envahissante.
Autre option intéressante: la Watch GT 2 peut désormais servir à répondre ou passer un appel. Elle est équipée d'un micro et d'un haut-parleur d'une qualité très suffisante pour une conversation compréhensible, j'ai pu l'essayer.
Conclusion
La GT 2 de Huawei est certainement l'une des meilleures montres intelligentes du marché. Elle se concentre sur deux aspects essentiels pour l'utilisateur: le suivi continu des activités physiques, du sommeil et de la santé ; tout en maintenant une autonomie étonnement élevée de 14 jours.
Notez que seule la version 46 mm (249€) atteint une telle autonomie. La version plus petite (42 mm, 229€), qui vise une clientèle plus féminine, est deux fois moins endurante.
Une autonomie de 14 jours, c'est pratiquement inédit pour un appareil de ce type-là, à savoir une montre connectée avec GPS et suivi en continu du rythme cardiaque, équipée d'un écran AMOLED (1,39") de 454 x 454 pixels.
Cerise sur le gâteau: si votre téléphone n'est pas dans votre poche et que quelqu'un vous appelle, vous pouvez décrocher, il y a un micro et un bon petit haut-parleur intégré à la Watch GT 2.
Un petit chargeur aimanté très léger, pas très stable.
Rangée du haut: les 42mm. Rangée du bas: les 46mm
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