Lucimed est une entreprise qui fabrique et commercialise des appareils baptisés Luminette. La luminothérapie portable, sur le nez ou en voiture, est une innovation liégeoise. On a discuté avec son patron, Eric Delloye.
Même si le printemps approche, la météo souvent maussade, entre les mois de septembre et avril, nous prive de soleil et donc d’une forte luminosité naturelle. Vous l'ignorez sans doute, mais en Belgique, une petite entreprise du nom de Lucimed, en région liégeoise, développe des appareils qui vous permettent de lutter contre les effets négatifs du manque de lumière. Et elle fait plus que les développer : la plupart des pièces (à part le chargeur) sont fabriquées en Belgique ou en France, et le tout est assemblé à Ypres.
Son patron, Eric Delloye, était l'invité de notre podcast RTL TechTalk cette semaine. On lui a posé un tas de questions :
C’est ce qu’on appelle la luminothérapie, et vous en avez déjà entendu parler. Rien de neuf: le cerveau humain utilise le cycle naturel lumière/obscurité pour synchroniser des fonctions internes telles que l’humeur, l’appétit, la digestion, le sommeil et même la libido. C’est qu’on appelle le “rythme circadien” sur une période de 24 heures, ou plus communément notre “horloge biologique”. On a déjà tous constaté qu’en automne, les jours devenant plus courts et le ciel plus gris, un certain manque d’énergie, voire de la déprime chez certains (le “blues hivernal”).
C’est en partie lié au manque de lumière dite “naturelle”. Selon Lucimed, l’horloge biologique peut alors se désynchroniser. Un tel phénomène arrive également lors des décalages horaires (“jet lag”) quand on voyage loin, et pour tous ceux qui travaillent “à pause”, c’est-à-dire très tôt le matin ou très tard le soir (cela représenterait 10% des travailleurs en Europe).
De la lumière qu’on porte sur le bout du nez...
S’il n’y a rien de nouveau dans les symptômes évoqués ci-dessus, c’est au niveau du traitement que Lucimed se montre très innovant. L’entreprise wallonne est parvenue, à la suite des recherches d’un professeur de l'Université de Liège, à mettre au point des dispositifs portables émettant cette précieuse lumière.
Et c'est une idée pleine de bon sens: on n’a pas tous l’envie d’acheter une imposante lampe à placer sur une table et à regarder pendant 20 minutes, ni de payer des “séances” de luminothérapie dans des centres de bien-être.
Lucimed a sorti récemment une troisième version de sa Luminette (229€). Comme son nom l’indique, il s’agit d’un dispositif ressemblant à une paire de lunettes, mais sans verre. Il y a une lumière bleue qui, à l’aide d’un mécanisme développé en interne, envoie un faisceau lumineux pénétrant dans l’oeil de manière naturelle. Rassurez-vous: vous ne serez pas ébloui, l’angle a été étudié pour atteindre la partie inférieure de la rétine, riche en photorécepteurs.
… ou qu’on fixe à son pare-soleil de voiture
A nouveau, même si c’est moins contraignant qu’une grosse lampe, pas sûr que beaucoup de gens prennent la peine de passer 20 minutes avec des lunettes sur le bout du nez tous les matins avant d’aller travailler (c’est la meilleure période pour une telle “séance”).
Raison pour laquelle Lucimed vient de sortir un autre produit: la Luminette Drive (199€). L’idée est toute simple, mais il fallait y penser: intégrer les technologies de luminothérapie dans un petit appareil discret qu’on l’accroche au pare-soleil d’une voiture, afin de profiter du temps de trajet pour se rendre au travail le matin ou pour rentrer chez soi l’après-midi. C’est finalement encore plus malin que la paire de lunettes, pour autant que vous preniez régulièrement votre voiture.
Il y a tout ce qui faut dans la boite: une sangle ajustable, une clé pour fixer l’inclinaison et bien sûr, une lampe qui s’éteint au bout de 20 minutes, qui se clipse aisément grâce à un support aimanté (photo ci-dessus). Il faut 2 heures pour charger la batterie (port USB Type-C comme un smartphone), et elle a une autonomie d’environ 10 séances, selon Lucimed.
Comme pour la paire de lunettes, la Drive a trois niveaux d’intensité, à régler en fonction de votre degré de fatigue ou de “trouble”. Lucimed recommande d’utiliser le Drive en voiture le matin ou l’après-midi, si vous avez du mal à vous lever ou si vous tombez de sommeil trop tôt.
Est-ce que ça marche ?
Certes, on approche du printemps et les jours rallongent. Mais la météo n’est pas exceptionnelle depuis le début du mois mars, et nous sommes rarement éblouis par le soleil.
Même si je ne souffre pas spécialement de blues hivernal, et si je n’ai pas de problème de sommeil, j’ai utilisé la Drive à chaque fois que je prenais ma voiture (3 à 4 fois par semaine) pendant deux semaines. Difficile de constater de réels bienfaits à mon niveau, et c’est plutôt normal vu que je n’ai pas de symptômes particuliers.
Mais je pense que ça doit se ressentir sur le long terme, par exemple en novembre, quand il fait jour de 9h à 15h et qu’il pleut. Lucimed précise que certaines personnes ressentent des effets positifs dès la première utilisation, et d’autres après deux semaines d’une utilisation quotidienne.
Quoi qu’il en soit, si vous avez ce sentiment de blues hivernal, ou simplement que le manque de soleil vous déprime, ça vaut sans doute la peine d’essayer les dispositifs de Lucimed avant d’aller consulter un psychologue.
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