Le Razr 5G coûte 1.499€, un prix assez élevé, mais pour s'offrir un smartphone pliable en 2020, c'est le minimum. Ce n'est pas le meilleur investissement de l'année, mais plier un téléphone en deux pour le glisser dans la poche avant du pantalon, c'est diablement pratique…
Les plus de 30 ans ont tous connu les années GSM, qui ont commencé au milieu des années 1990 en Belgique. Rapidement devenu un marché très lucratif, le téléphone portable était dominé par des acteurs qui ont bien changé au fil des ans. Il y avait principalement Ericsson (dont la division 'téléphonie mobile' a été rachetée par Sony) et Nokia (qui a fait son retour via HMD, voir mes explications).
Et puis, il y avait aussi Motorola. Le constructeur, américain à l'époque, s'est démarqué de la concurrence en inventant le flip phone, téléphone à clapet: on est en 1996 et le StarTAC est un succès immédiat (60 millions d'exemplaires au total). Ce n'est qu'en 2004 que Motorola sort le Razr dont la silhouette a été ressuscitée cette année par Lenovo, le géant chinois des ordinateurs ayant le contrôle total sur la marque.
Pratique, le format carré ?
Contrairement à ses aînés, le Razr version 2020 est un smartphone dont même l'écran est pliable. Un marché très niche où seuls Samsung et Huawei s'aventurent, y voyant un avenir certain (mais j'ai des doutes).
Le Razr, comme le Galaxy Z Flip de Samsung, est un smartphone qu'on replie en deux ; et non une tablette qui se replie pour devenir un smartphone (comme chez Huawei, notamment). Le Razr devient tout petit: 9,2 x 7,3 x 1,6 cm !
Cependant, la forme carrée me laisse un peu perplexe car Motorola a ajouté un écran sur la façade extérieure. On peut y lancer des applications (regarder une vidéo YouTube), téléphoner, lancer l'assistant Google (ça c'est cool), contrôler la musique et même jouer à un petit jeu préinstallé (sans aucun intérêt).
Bref, on est supposé utiliser régulièrement le smartphone de cette manière, mais honnêtement, ce n'est pas évident ni intuitif. Cet objet carré à l'écran de 2,7" n'est pas facilement manipulable, il est difficile à ouvrir (impossible avec le pouce, il faut utiliser ses deux mains), n'a rien de pratique pour voir ce que l'on fait, et est plutôt irritant à l'usage :
Placé dans le socle de la boite, le Razr voit le son de son haut-parleur amplifié naturellement
Le revers de la médaille de la compacité
Même s'il n'est guère pratique, ce format carré a un avantage indéniable: il rentre dans n'importe quelle poche, dans n'importe quel petit sac. Ça faisait longtemps et pour une partie de la population, ça peut être un critère important. Personnellement, j'ai apprécié le fait de remettre un smartphone dans ma poche avant de pantalon, et de pouvoir m'asseoir sans me casser le bassin.
Pour aller au bout du concept, Motorola aurait dû, selon moi, rendre le smartphone fermé très résistant, afin de pouvoir le mettre dans un sac sans craindre rayure ou cassure. Mais ce n'est pas vraiment le cas, il n'y a pas de protection et je ne vois pas comment on pourrait lui ajouter une coque.
Bref, comme tous les smartphones pliables, il est fragile, c'est le revers de la médaille de cette compacité inédite et il gênant car on a déboursé près de 1.500 euros…
Et le reste ?
Déplié, le Razr devient un smartphone (presque) comme les autres. Il équipé d'un bel écran OLED de taille assez standard (6,2") mais dont le format est très étiré (pratiquement 22:9 au lieu des traditionnels 18:9 ou 19:9). Bien entendu, écran souple et 'mou' oblige, on n'a pas une belle sensation de toucher de l'écran. C'est du plastique et non du verre. On sent qu'il y a des mécanismes en-dessous, et peut-être même qu'on touche des composants. On voit vite des reflets car l'écran n'est pas parfaitement plat. Ça accentue l'impression de fragilité évoquée ci-dessus.
Le Razr 5G a une fiche technique qui n'est pas extraordinaire, surtout si on regarde le prix demandé (1.499€). Mais ça reste honorable, principalement grâce à la bonne puce Snapdragon 765G, compatible 5G et épaulée par 8 GB de RAM et 256 GB de stockage interne.
Le bas blesse au niveau de la batterie (2.800 mAh), de la charge pas très rapide (15W), de la partie photo très basique (un unique capteur de 48 MP qui fait des photos de 12 MP en fusionnant les pixels). Des limites imputables en grande partie au fait qu'il s'agit d'un petit smartphone pliable…
Cependant, c'est une expérience Android milieu de gamme assez agréable, et on accepte ces petites concessions une fois qu'on l'a plié en deux et mis en poche. A noter: contrairement au Flip de Samsung, le Razr n'a pas d'option "Flex Mode" qui permet de l'utiliser en mode "chevalet", donc à moitié ouvert et posé sur une table, par exemple :
Au-delà de cette angle d'ouverture, l'écran s'éteint
Conclusions
Je le dis depuis le début de l'année: un grand smartphone qu'on replie en deux pour en faire un petit carré, c'est l'unique manière d'attirer un publique vers ces écrans souples, une technologie récente et donc encore assez chère.
La proposition de Samsung, avec un Z Flip réussi présenté en février 2020, voit enfin un concurrent digne de ce nom débarquer en Belgique. Et ce n'est autre que Motorola, l'inventeur du téléphone à clapet dans les années 1990.
A 1.499€, le seul véritable avantage du Razr 5G est d'être un très petit téléphone qu'on range dans la poche avant du pantalon, une expérience oubliée mais très pratique !
Effectivement, sa fiche technique n'est pas dingue, et il est inévitablement fragile par sa conception pliable et souple. Ce n'est donc pas un maître-achat de 2020 sauf si la compacité est votre premier critère.
Bonne nouvelle: Motorola a revu à la hausse la qualité des composants (processeur, appareil photo) du Razr 5G par rapport au premier Razr ; ce qui offre finalement une expérience Android milieu de gamme assez agréable.
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