La messagerie Telegram a supprimé certains contenus pornographiques après une requête de l'autorité sud-coréenne de régulation des médias, a rapporté mardi l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Fin août, le média sud-coréen Hankyoreh avait affirmé que des étudiants en université administraient un groupe de discussion Telegram dans lequel circulaient des "deepfake porn" de leurs camarades féminines, une affaire qui a fait scandale.
La police sud-coréenne a annoncé lundi avoir ouvert une enquête contre Telegram, qu'elle accuse d'"encourager" la diffusion de tels contenus pornographiques truqués utilisant notamment des images de mineurs.
Les "deepfake porn" sont des montages pornographiques générés avec l'intelligence artificielle, dans lesquels des visages d'individus sont plaqués sur des photos ou dans vidéos sexuelles.
A la suite d'une requête de l'autorité de régulation, la Commission coréenne des normes de communication (KCSC, selon l'acronyme en anglais), la messagerie Telegram lui a annoncé avoir supprimé 25 contenus présentant un caractère d'exploitation sexuelle, a rapporté mardi l'agence Yonhap.
"Telegram a également présenté ses excuses pour avoir mal communiqué sur la question et a fourni une adresse mail dédiée pour de futures communications avec le régulateur des médias", a ajouté Yonhap, en citant la KCSC.
La criminalité en ligne est très répandue en Corée du Sud, selon des militants, qui évoquent notamment l'exploitation de caméras espions et la publication de "revenge porn" (contenu pornographique privé partagé sans consentement pour se venger).
Après l'annonce d'une enquête de police en Corée du Sud, la messagerie Telegram avait assuré lundi à l'AFP qu'elle "surveillait activement sur sa plateforme les contenus nocifs, dont la pornographie illégale".
L'enquête ouverte par la police de Séoul survient après l'arrestation le 28 août en France du patron de Telegram, Pavel Durov. Après quatre jours de garde à vue, le milliardaire a été libéré mais il est astreint à un contrôle judiciaire lourd comprenant une interdiction de quitter le territoire français.
Selon le parquet de Paris, il est notamment mis en examen pour "refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi" et complicité de délits et de crimes organisés via la plateforme.
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