Un look original, une fiche technique au top, de très belles photos, et surtout un prix relativement contenu: le flagship killer semble bel et bien de retour.
Les années passent et les choses évoluent doucement dans le petit monde des smartphones. Apple et Samsung restent confortablement installés en tête des ventes mondiales: derrière, les concurrents, presqu'exclusivement chinois, s'activent. Huawei étant toujours hors-jeu (et ça ne devrait pas changer rapidement), Xiaomi a pris pas mal de place, suivi par Oppo et OnePlus.
Ce dernier fabricant a toujours occupé une place particulière auprès des personnes enthousiastes par rapport aux nouvelles technologies. On pourrait les appeler les geeks, même si ça ne veut plus rien dire à l'heure actuelle. OnePlus a construit sa réputation sur le juste rapport qualité-prix, et sur une relation spéciale, réelle, tangible, avec sa communauté, notamment via une application embarquée, qui s'appelle Community (en gros, c'est un forum sur lequel on trouve des infos, des discussions, des tutos, du support, des concours, etc). Peu de chiffres sont donnés par l'entreprise, à part une augmentation des volumes de ventes en Europe de 151% en 2021, par rapport à 2020.
Nous avons parlé du OnePlus 10 Pro dans RTL TechTalk :
Même si OnePlus et Oppo ont officialisé leur mariage, qui se traduit notamment par un partage de technologie (comme la charge ultra rapide SuperVOOC), les deux entreprises continuent de proposer leur vision d'Android. Le ColorOS d'Oppo est sobre et classique, tandis que l'OxygenOS de OnePlus est plus personnalisable, plus abouti, plus léché (c'est une question assez subjective, cependant). De plus, les design et fiches techniques sont distincts, pour le moment, même si on remarque parfois des similitudes.
OnePlus 10 Pro: du (très bon) classique
Les distinctions entre Oppo et OnePlus se voient, entre autres choses, sur la segmentation. Oppo garde la main sur l'ultra premium (voir mon test du très honéreux Find X5 Pro), OnePlus "plafonne" à 999€ avec son OnePlus 10 Pro (dans sa configuration 12 GB de RAM et 256 GB de stockage interne), ou plutôt 899€ (la version 8/128 suffit pour 90% des utilisateurs).
La fiche technique est inégalable pour ce prix: la dernière puce Snapdragon 8 gen 1, un écran OLED 6,7" QHD+ (3216 x 1440 pixels) très lumineux, avec 120 Hz de taux de rafraîchissement (adaptation pointue jusque 1 Hz pour épargner la batterie), l'étanchéité certifiée, la charge très rapide qui peut être sans fil, trois capteurs photos dont deux de très bonne qualité, haut-parleurs stéréo. En réalité, il ne manque que le zoom périscopique qui permet, sur le Galaxy S22 Ultra notamment, de zoomer sans perte de qualité jusque x10. Sur le OnePlus 10 Pro, c'est limité à x3,3, c'est déjà pas mal.
On est donc dans du bon, mais du classique. Entre en 9 Pro et le 10 Pro, les différences se situent au niveau de la puce (les jeux et applications très gourmandes tourneront un peu mieux, mais c'est à peine visible pour le grand public), et de la charge qui est un peu plus rapide. Bref, c'est minime. "C'est un flagship équilibré, on a travaillé sur quelques détails qui font la différence", m'a dit une responsable de la communication.
Des petits détails ?
Quels sont-ils, justement, c'est petits détails? OxygenOS, l'interface logicielle, est diablement intuitive, agréable à utiliser, avec des options de personnalisation (écran, icônes, Always ON), une fenêtre Shelf affichant certains types de widget lorsqu'on balaie l'écran de la zone supérieure droite vers le bas (voir ci-dessous), un écran de commande (plus Google Pay) quand on appuie sur le bouton Power+Volume haut, etc, etc. Je l'ai dit: c'est une question de goût et de couleurs. Beaucoup sont habitués à Samsung, qui proposent autre chose, avec davantage de logiciels maison (navigateur, assistant, etc)
Autre petit détail propre à OnePlus: le bouton physique pour passer le smartphone en mode silencieux ou vibreur. Sachez également que le refroidissement a été amélioré, pour que la chaleur dégagée par la puce soit limitée (ce qui aurait des effets sur la batterie, notamment).
Le design est important. Le 10 Pro fuit désormais la brillance et les traces de doigts, grâce à du verre dépoli mat. En noir, l'aspect est granuleux, ce qui n'est pas le cas en vert, l'autre couleur disponible. L'intégration originale de l'îlot de capteurs photo dans le chassis du téléphone est à mes yeux aussi originale que réussie. Micro-détail, cette fois: la mention P2D 50T qu'on retrouve sur le flash, à l'arrière. Référence au fait qu'il s'agit du 2e téléphone (Phone) développé avec Hasselblad, que les lentilles principales sont de 50MP et qu'il y en a trois en tout.
Enfin, la batterie de 5.000 mAh passera de 0 à 100% en 32 minutes grâce au chargeur 80W (au lieu de 65W l'an dernier chez OnePlus, on gagne donc quelques minutes). Le 10 Pro est compatible avec la charge sans fil, qui peut aller jusqu'à 50W avec le dock original de OnePlus.
Pour le reste, c'est une expérience Android assez authentique et propre. Android 12 ne révolutionne pas grand-chose par rapport à Android 11 au niveau de la navigation, des fonctionnalités, de la sécurité, etc. Les changements visibles sont plutôt esthétiques ou liés aux notifications.
Et la partie photo ?
Je l'ai dit: c'est la deuxième collaboration entre OnePlus et Hasselblad (le contrat porte sur trois ans). Et à nouveau, il ne s'agit que de peaufinage logiciel, de calibration des couleurs, de filtres exclusifs, etc. On est plus dans le marketing qu'autre chose: les capteurs photos sont fabriqués par Sony et Samsung, et Hasselblad ne fait pas de si petites lentilles pour le moment.
Mais rassurez-vous: le capteur principal (Sony IMX789) de 48 MP s'avère très performant, tant en pleine lumière que dans la pénombre. Il peut enregistrer au format RAW et RAW+, mais ces fichiers, très lourds, sont surtout destinés à la retouche d'image par logiciel semi-professionnel. Il est épaulé par un très grand angle (110 degrés sans déformation, 150 degrés avec déformation en option) signé Samsung, de 50 MP, qui s'en sort un peu moins bien. Enfin, il y a le capteur dit "télé" de 8 MP, capable de zoomer en x3,3, et qui s'avère toujours utile quand on ne peut pas se rapprocher d'un objet.
De manière générale, c'est surtout au niveau logiciel qu'il y a des petits changements. Il faut aller sur l'onglet PLUS de l'appareil photo, pour trouver des modes de prise de vue originaux, comme la "pose longue" pour faire des photos d'autoroutes de nuit avec des lignes rouges et blanches grâce aux phares des voitures.
Conclusion
Comme d'habitude, vous ne prenez aucun risque avec OnePlus. L'entreprise chinoise, sœur d'Oppo, continue de fournir le top en matière de rapport qualité-prix. Samsung a beau avoir fait des efforts (son Galaxy S22 standard se vend 849€), il n'est pas aussi bon en termes de photographie, de charge rapide, de puissance et d'écran.
Le OnePlus 10 Pro, 899€ dans sa version 8+128 GB, est déjà une référence, et maintient le concept de flagship killer qui a fait la renommée de la marque: il a tout d'un (très) grand smartphone, sauf le prix.
La seule option qui lui manque, c'est finalement un meilleur zoom, donc un montage périscopique de lentilles, comme le Galaxy S22 Ultra, entre autres. Mais c'est loin d'être indispensable…
Sachez que la Belgique a droit à la primeur: un "pop-up store", tradition de OnePlus pour vendre ses produits en direct aux clients les plus pressés, est présent à la Fnac City 2 ce 1er avril.
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