Nous avions pu jeter un œil à cet étonnant ordinateur du grand constructeur chinois Lenovo lors du dernier IFA de Berlin: le YogaBook prétendait être le compagnon ultime des étudiants, à la fois ordinateur portable tactile, et tablette graphique innovante permettant de reproduire et d'enregistrer des prises de note manuscrite (ou des dessins). RTL info a voulu tester la version Windows du YogaBook, pour voir si les promesses sont tenues.
Lenovo est devenu en quelques années l’un des acteurs les plus innovants dans l’électronique grand public. L’ancien spécialiste du PC est obligé de diversifier ses activités et il le fait très bien sur le marché du smartphone, depuis son acquisition de Motorola (pensez aux surprenants mais réussis Moto Z et ses accessoires à fixer sur le dos).
Après les tablettes Android équipées d’un projecteur, Lenovo réinterprète l’ordinateur portable, avec un YogaBook aux caractéristiques inédites. Tellement inédites qu’il est difficile de le mettre dans une catégorie.
Il a l’apparence d’un ordinateur portable extrêmement fin (9,6 mm refermé) et élégant, avec une charnière en métal étonnamment solide. L'écran de 10,1" (1920 x 1080 pixels) est tactile, mais ne peut pas être détaché.
Quand on l’ouvre, cependant, on remarque qu’il manque quelque chose au clavier : des touches !
Elles ont en partie disparue, car il suffit de toucher la zone du clavier pour faire apparaître un genre de clavier tactile : on aperçoit uniquement le contour des touches. Il y a également un trackpad faisant office de souris.
Un appui sur le petit crayon, et le clavier cède sa place à la tablette graphique
Tablette graphique intégrée
En réalité, le clavier a été remplacé par une authentique tablette graphique (signée Wacom, le spécialiste), sur laquelle on peut écrire et dessiner avec le stylet fourni, quand le clavier est éteint. Cette tablette s'active en appuyant sur le petit bouton représentant un crayon.
On peut aussi poser sur cette zone un carnet de note (aimanté et inclus), mettre une mine avec de l’encre dans le stylet (trois mines fournies), et… écrire. Tout ce qui est écrit ou dessiné sur le carnet est retranscrit instantanément sur le logiciel OneNote de Microsoft (sur la version Windows 10 Pro à 599€), qui par ailleurs se propose à l’ouverture lorsqu’on appuie sur le bouton.
Pour plus de détails sur la version Android à 499€, relisez notre première prise en main, lors de l’IFA de Berlin, en septembre dernier.
Compacité et élégance...
Et à l’usage ?
Le concept est original, innovant est plaisant. Le prix est contenu pour un appareil à la finition irréprochable, incluant par-dessus tout une tablette graphique. Mais à l’usage, le YogaBook sous Windows 10 a-t-il du sens ?
La réponse serait oui, sans hésiter, s’il y avait eu un peu plus de puissance à l’intérieur. Mais le processeur Intel Atom x5-Z8550 (2M Cache, Quad-Core, jusqu’à 2.4 GHz), épaulé par 4 GB de RAM, a vraiment du mal à faire tourner correctement Windows 10. C’est nettement plus fluide avec la version Android que nous avions essayée à Berlin, mais un ordinateur digne de ce nom, avec clavier, a besoin d’un Windows complet et d’une souris pour être considéré comme véritable outil de travail.
Un manque de puissance tel que revoir simplement un sujet du RTL info 19h, soit une vidéo standard de deux minutes environ, c’est déjà trop lui demander. La vidéo n’est pas fluide. Cela montre le niveau de puissance disponible.
Un stylet, une fausse mine et trois mines d'encre: tout est dans la boîte
Une vraie tablette graphique
Ce handicap est d’autant plus dommage que la tablette graphique fonctionne plutôt bien, et qu’on peut effectivement utiliser n’importe quel carnet de note, et écrire dessus avec le stylet fourni et se mine d’encre. Tout est fidèlement retranscris à l’écran, dans l’application OneNote qui, une fois maîtrisée, et plutôt pratique à utiliser.
Dessins, croquis, graphiques, notes… : les étudiants, les professeurs, les journalistes, les graphistes qui veulent faire un genre de brouillon avant de travailler sur leur grosse bécane, trouveront un réel intérêt dans cette option inédite.
Le clavier tactile nous faisait peur. Les débuts sont chaotiques, mais on s’y fait assez vite, et on tape rapidement sans faire de faute. Le plus agaçant est sans doute la vibration et le son émis à chaque son de touche. Nous n’avons pas trouvé l’option pour les désactiver, ce n’est sans doute pas possible. Une question d’habitude, sans doute, mais lors de notre semaine de test, c’est resté assez énervant…
Quant à l'autonomie, elle est excellente, surtout grâce… au petit processeur intégré. Les 8.500 mAh permettent de tenir plus d'une journée avec un travail intensif. Si vous l'utilisez une à deux heures par jours (et que vous l'éteignez entre les coups, sinon Windows reste actif…), vous pouvez tenir la semaine entière.
Une taille de guêpe...
Conclusion
Sans conteste, Lenovo est la marque la plus audacieuse du moment sur le marché du smartphone et du PC. Le Moto Z et ses 'mods' (accessoires aimantés) est rejoint par le YogaBook de Lenovo, un appareil hybride sous Windows, que l'on rangera, puisqu'il le faut, dans la catégorie des 2 en 1.
Mais c'est bien plus que cela. C'est un ordinateur d'une grande finesse, dont le clavier, tactile, se transforme d'une simple pression sur un bouton en tablette graphique. Mieux: cette tablette graphique est utilisable avec un carnet et une mine d'encre à insérer dans le stylet. Cela transforme le YogaBook en "enregistreur de prises de note", une fonction assez spécifique et qui ne concerna pas le grand public, mais qui a le mérite d'exister.
Ce serait un sans-faute si la fiche technique était plus musclée. Mais le processeur, qui convient à la version Android, montre trop vite ses limites avec la version Windows, qui est pourtant celle qu'il convient de privilégier si on veut en faire un outil de travail digne de ce nom.
Gageons qu'un YogaBook 2 corrigera le tir en 2017…
Un clavier et une souris plus faciles à manier qu'il n'y parait
D'autres photos de notre test:
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