En combinant l'installation d'un système de surveillance des mouvements du bébé avec une formation en réanimation, l'homme a pu apaiser ses angoisses.
Anthony, 29 ans, est papa d’une petite fille depuis quatre mois. Il admet être un parent "très stressé". Laisser son bébé dormir seul, la nuit comme à la sieste, l’inquiétait. Pas question pour autant de dormir avec son enfant: "C’est lui donner de très mauvaises habitudes, ça pourrait durer quelques années…", craint-il. D’autant que cela n’empêcherait pas forcément le drame: "Le bébé peut arrêter de respirer à côté de vous, vous ne remarquerez même pas" ajoute cet habitant de Namur. Que faire alors pour apaiser l'angoisse?
Détecteur du moindre petit mouvement couplé à un "bip infernal"
L'homme s’est renseigné, en a discuté autour de lui, et a fini par trouver une solution, en surfant sur des forums internet. Quelque temps avant l’arrivée du bébé, il a investi dans un moniteur de mouvements. Muni de deux plaques à capteurs à placer sous le matelas, le dispositif détecte les mouvements du bébé, grands comme petits, et notamment ceux engendrés par la respiration. S’il ne capte plus rien pendant 20 secondes, l'appareil déclenche un bruyant avertissement, qu’Anthony décrit comme un "bip infernal", d'autant qu'il a placé le haut-parleur à côté du babyphone pour être bien certain d’entendre l’alarme. "Je pense que c’est la meilleure solution, c’est la seule chose qui m’a permis de dormir sur mes deux oreilles sans angoisser de retrouver mon bébé mort à mon réveil", confie le papa désormais rassuré.
Des formations d’initiation à la réanimation pédiatrique
Cependant, posséder la machine ne suffit pas: une fois l’alarme déclenchée, encore faut-il savoir agir et réanimer le nourrisson. Anthony a donc suivi une formation d’initiation à la réanimation pédiatrique de la Croix Rouge.
Sur place, on apprend les techniques de réanimation, mais aussi de désobstruction au cas où l’enfant s’étoufferait avec un petit objet ou de la nourriture. Les cours se déroulent par groupe de 10 personnes maximum. Mannequin de bébé en main, la formatrice exécute deux démonstrations de chaque geste, avant de laisser les parents reproduire la procédure. "On doit se mettre en situation, comme si on allait chercher le bébé dans la chambre et qu’il ne respirait plus. Il faut faire l’exercice jusqu’au bout : la réanimation, appeler le 112…" décrit Anthony. "A la fin, on reçoit un petit diplôme de participation", ajoute ce dernier, satisfait de cet apprentissage suivi à Suarlée, dans la province de Namur.
Les parents constituent le "premier maillon de la chaîne de secours"
Organisées par la Croix-Rouge un peu partout en Belgique, les formations (inscription obligatoire) sont disponibles pour les particuliers, mais également pour les entreprises. Pour 25 euros, les parents, grands-parents ou autre, peuvent venir apprendre les premiers gestes de secours à prodiguer à un bébé, mais aussi à un enfant jusque 12 ans.
"L’objectif est que les parents puissent réagir, procurer les premiers soins, éviter le sur accident ou la dégradation de l’état de la jeune victime avant l’arrivée des secours. Après avoir suivi un cours, nos participants deviennent le premier maillon de la chaîne de secours" explique Lucy Coibion, responsable du service pôle client et administration au sein de l'Institut de formation de la Croix-Rouge de Belgique. Celle-ci affirme d’ailleurs que la Croix Rouge reçoit énormément de demandes pour ces formations, soit de parents ayant déjà eu à faire à un accident, soit de parents qui veulent justement anticiper ce genre de situation.
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