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Coronavirus: l'opération de Cédrine, qui souffre d'anévrisme cérébral, a été reportée

Cédrine souffre d'anévrisme cérébral, son opération a été reportée: "Est-ce que je vais vivre? J'ai cette épée de Damoclès au-dessus de la tête"
 
 

Les soins chirurgicaux essentiels et mixtes dans les hôpitaux accusent plus d'un an de retard en raison de la pandémie du Covid-19, indiquait vendredi l'Institut national d'assurance maladie invalidité (Inami), qui a réalisé un audit de la question. Pour les soins non essentiels, le retard atteint plus de 4 années. Rencontre avec deux personnes directement concernées par ces retards et reports d'opérations considérées "non-urgentes".

Aaron, un nourrisson âgé de 3 semaines devait se faire opérer demain, une circoncision pour raison médicale. Mais vendredi dernier, sa maman est contactée par l'hôpital namurois : l'intervention est annulée. "Selon l'hôpital, ce n'est pas du tout de leur fait. Ils ont reçu des directives du gouvernement par rapport aux normes covid. Et donc, toutes les opérations non-urgentes sont annulées ou reportées. Dans mon cas, annulées", explique Angélique Nicloux, mère d'Aaron. 

La circoncision peut se faire sous anesthésie locale durant les 6 premières semaines du nourrisson. Passé ce délai, il faut attendre les 1 an du bébé, mais l'opération se fait par anesthésie générale. Et ça inquiète Angélique: "Une anesthésie totale c'est quand même plus inquiétant surtout sur un enfant en bas âge. Et à 1 an, les enfants se rendent plus compte de ce qui leur arrive", regrette-t-elle. "Je comprends la situation covid, les cas sont très importants mais il n'y a pas que ça, la vie continue et les autres maladies aussi".

Cédrine a aussi vu son opération reportée  

L'examen sous anesthésie générale que Cédrine devait subir cette semaine est lui aussi reporté. L'anévrisme cérébral diagnostiqué chez elle n'est pas considéré comme une urgence suffisante. "Ils ont justifié ça par le covid. Je suis considérée comme une semi-urgence. J'ai une bombe à retardement dans la tête mais je suis une semi-urgence", s'indigne-t-elle. 

Comme d'autres patients, la Namuroise craint de figurer parmi les victimes collatérales de la crise sanitaire, explique-t-elle à notre équipe : "C'est l'inquiétude de se dire que mon anévrisme peut fissurer aujourd'hui ou dans 6 mois, je n'en sais rien. Donc j'ai cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. Est-ce que je vais vivre ou non?"

Des listes d'attente de plus en plus longues 

Rien qu'au centre hospitalier de Namur, 30 des 70 opérations prévues demain sont reportées en raison de la situation sanitaire. "Il est sûr que de devoir choisir entre deux interventions est toujours très complexe parce que ce n'est pas choisir entre deux interventions mais entre deux patients. C'est extrêmement compliqué", explique Marc Vrancx, directeur médical du centre hospitalier "Sambre et Meuse".

> Lire aussi : Coronavirus: plus d'un an de retard dans les soins chirurgicaux essentiels

Il a ensuite détaillé comment fonctionnent les listes d'attente: "Le patient qui est reporté aujourd'hui se retrouve dans la liste d'attente des interventions prévues le lendemain. Or, cette liste-là était déjà elle-même prévue. Il y a un effet exponentiel des listes d'attente et c'est quelque chose qui nous inquiète très fort".

En Belgique, plus de 3.600 patients demeurent hospitalisés en raison du coronavirus. Seule une diminution de ces chiffres permettra d'accélérer la prise en charge d'autres pathologies. 


 

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