Le laboratoire allemand CureVac lancera en juin les essais cliniques de son vaccin contre le nouveau coronavirus en Allemagne et en Belgique, annonce jeudi le nouveau président du conseil de surveillance de l'entreprise, Jean Stéphenne, dans les colonnes de La Libre et de L'Echo. Le Belge a été nommé à la place du CEO américain, licencié pour faute grave à la mi-mars.
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L'ancien PDG de CureVac, biotech qui bénéficie de subventions du gouvernement allemand pour le développement d'un vaccin contre le Covid-19, avait été personnellement invité par le président américain le 2 mars à la Maison Blanche. Le gouvernement d'Angela Merkel a ensuite accusé l'administration américaine d'avoir tenté de s'approprier le projet de vaccin afin de le réserver aux États-Unis. Le CEO américain "devait demander une autorisation au conseil pour aller à cette réunion et ne l'a pas fait. Mais la décision (de son licenciement) était déjà prise avant sa réunion avec Donald Trump. (...) Nous n'étions pas contents de lui", balaie son remplaçant.
Pour son vaccin, CureVac mobilise actuellement la technique de l'ARN messenger (ARNm), qui copie temporairement l'ADN correspondant à un ou plusieurs gènes. En injectant l'ARNm dans l'organisme du patient, le système immunitaire est stimulé à produire lui-même les protéines thérapeutiques recherchées. La première étude clinique sera menée dès le mois de juin - au plus tard juillet, affirme l'ancien directeur général de GSK Biologicals - sur des adultes en bonne santé et non exposés.
Le vaccin expérimental sera ensuite injecté à des personnes déjà exposées puis à des personnes âgées, un groupe plus à risque. L'objectif est notamment "d'examiner les types d'anticorps qui vont être induits par le vaccin, mais aussi de comprendre, pour les personnes infectées naturellement, quelle est la réponse immunitaire qui a été induite". Les études se feront sur "2.000 à 3.000 personnes, dont des Belges". Jean Stéphenne espère en outre économiser l'étude d'efficacité. Et si le vaccin se révélait inefficace? "CureVac a deux ou trois autres candidats vaccins. On gèrera l'incertitude", rétorque le baron, qui fut un proche de Philippe Bodson, décédé samedi du coronavirus.
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