Pourra-t-on célébrer les fêtes de fin d'année avec notre famille et nos amis ? Vous êtes nombreux à vous poser cette question, au vu des derniers chiffres de l'épidémie de coronavirus dans notre pays. Pour Philippe Devos, ce ne sera pas possible de vivre un Noël et un Nouvel An comme d'habitude.
Doit-on craindre une troisième vague en cas de relâchement durant les fêtes de fin d'année ? Pour tenter de répondre à cette question brûlante, Philippe Devos, chef des soins intensifs au CHC MontLégia à Liège, a répondu en direct ce vendredi dans le RTL INFO 13H aux questions d'Olivier Schoonejans.
Vous êtes inquiet pour Noël. Selon vous, on ne pourra pas voir tous ceux qu'on veut pendant les fêtes. Comment vous l'expliquez?
"Tous les hôpitaux de Belgique ont reçu des analyses mathématiques comme on reçoit depuis début mars et qui sont malheureusement quasi à chaque fois correctes. Et dans ces analyses, on voit qui si on redémarrait un Noël comme tous les ans, on aurait une troisième vague qui arriverait courant du mois de février puisqu’il fut certain délai. Effectivement, ce que tous les experts infectiologues et autres disent que l’on ne pourra pas vivre un Noël comme toutes les autres années se confirme dans les analyse. C’est probablement le message que le ministre de la Santé a voulu faire passer ces derniers jours."
Comment est-ce possible justement en une soirée ou en deux soirées de pouvoir arriver à une vague aussi importante, à des contaminations aussi importantes quelques semaines plus tard?
"On sait maintenant, depuis que l’on connaît la maladie, que 20% des gens malades contaminent 80% de la population des malades suivants. Il y a effectivement des périodes, des moments critiques, comme des grands repas ou de grandes célébrations, qui peuvent amener à un très grand nombre de contaminés. On a des exemples qui viennent des Etats-Unis où un rassemblement de 30-40 personnes entraîne en quelques générations, en quelques semaines plus de 100 morts et une dizaine de milliers de contaminés. Cela peut aller très vite à partir d’un événement qui va contaminer tout à coup la grande majorité des gens qui seront dans la salle en même temps. Il suffit de faire un repas à 20 ou 30 personnes pour risquer de relancer de manière importante la maladie."
Pourtant on a l’impression quand même que les choses s’arrangent. Les chiffres sont positifs puisque la tendance est à la baisse. Cela devrait encore diminuer d’ici à Noël, ce ne sera pas suffisant selon vous?
"Pas suffisant pour refaire des grandes fiestas de Nouvel An et de Noël comme on fait chaque année. Suffisant peut-être pour un peu relâcher, ça c’est une autre question qui va dépendre de beaucoup de paramètres: de la poursuite de la diminution, de l’effet ou pas de la réouverture des écoles il y a quelques jours, de l’arrivée imminente du vaccin ou pas puisque la troisième vague liée à ces fêtes de fin d’année, si elle devait arriver, ce serait en février, et s on a le vaccin en janvier cela pourrait aussi tout changer. Il y a tellement de paramètres que c’est très difficile de dire comment on va se situer et ce qu’on va pouvoir faire ou pas pour les périodes de Noël. La seule certitude c’est que l’on ne pourra pas vivre un Noël comme nous avons l’habitude de le faire. "
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