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Coronavirus: l'expert santé de Trump appelle à la prudence alors que le monde redémarre

 

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L'immunologiste en chef de la Maison Blanche a mis en garde mardi contre les conséquences possibles "très graves" d'un redémarrage trop hâtif de l'économie américaine, au moment où de nombreux pays commençaient à assouplir leurs mesures de confinement face à la pandémie du coronavirus.

Alors que Donald Trump ne fait pas mystère de son désir de faire redémarrer l'économie américaine au plus vite, le principal conseiller santé du président américain, le docteur Anthony Fauci, a prévenu que "les conséquences pourraient être très graves" si un Etat, une ville, une région, décident de rouvrir leur économie avant que les conditions nécessaires ne soient réunies, notamment une baisse de l'épidémie détectée pendant 14 jours.

Au cours d'une audition devant le Sénat américain, le docteur Fauci, figure centrale de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus, a également averti que le nombre de morts aux Etats-Unis pourrait être "plus élevé" que les 81.805 morts recensés, le bilan le plus lourd du monde.

- Pence "garde ses distances" -

La Maison Blanche elle-même n'a pas été épargnée par le coronavirus: le vice-président américain Mike Pence, dont une proche collaboratrice a été testée positive, a décidé de garder ses distances avec Donald Trump "pour quelques jours", a indiqué mardi la Maison Blanche.

Face à une catastrophe sanitaire mondiale qui a fait près de 290.000 morts et affecté plus de 4,2 millions de personnes, selon un bilan de sources officielles sans doute largement sous-estimé, tous les pays tentent de trouver le difficile équilibre entre mesures destinées à enrayer la propagation de la maladie et décisions propres à relancer des économies affectées par une crise sans précédent.

Bien que la Russie soit devenue mardi, selon un décompte de l'AFP, le deuxième pays au monde en nombre de contaminations (plus de 232.000), le président Vladimir Poutine a ainsi donné son feu vert à un début de déconfinement.

Chaque région russe peut ainsi lentement lever certaines restrictions - ouverture des salons de beauté, des parcs etc. - en fonction de sa situation épidémiologique, du nombre de lits et de respirateurs disponibles mais Moscou, principal foyer de l'épidémie avec 121.301 cas détectés, a prolongé son confinement jusqu'au 31 mai. Mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a annoncé avoir été contaminé.

- "Autosuffisance" -

En Inde, une trentaine de trains devaient commencer à circuler entre la capitale New Delhi et certaines grandes villes, avec les précautions d'usage: port obligatoire d'un masque, prise de la température corporelle, interdiction de voyager en cas de symptômes.

Le Premier ministre Narendra Modi a annoncé mardi un plan de relance économique d'environ 250 milliards d'euros, équivalant à près de 10% du PIB indien, destiné à mener le pays vers l'"autosuffisance".

Plus modeste, le gouvernement canadien a annoncé mardi l'octroi d'une prime allant jusqu'à 500 dollars canadiens (328 euros) aux quelque sept millions de retraités canadiens, particulièrement touchés par l'épidémie de coronavirus.

En Iran, les mosquées, fermées en mars, vont pouvoir rouvrir deux heures pendant trois nuits, pour marquer la Nuit du Destin, la 27e nuit du ramadan.

La veille, la France et l'Espagne, notamment, avaient elles aussi assoupli les mesures de confinement de leurs populations, éprouvées par des semaines d'isolement.

- Plages -

En France, une partie des écoliers ont pris ou s'apprêtent à reprendre le chemin des salles de classe et des plages du littoral français, de la Méditerranée à la mer du Nord en passant par l'Atlantique, pourraient rouvrir dès ce weekend pour des promenades ou du sport, sous réserve d'accord des autorités de l'Etat aux demandes des municipalités.

Le bilan de l'épidémie de coronavirus en France était de nouveau en hausse mardi soir avec 348 nouveaux décès en 24 heures, mais le nombre de patients lourds en réanimation continue de baisser, selon la direction générale de la Santé.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a demandé mardi que le port du masque, pour l'instant obligatoire dans les transports en commun, soit étendu à "toutes les rues de la capitale française".

En Espagne, ils étaient nombreux à éprouver la joie de retourner dans des bars, avec des mesures d'hygiène strictes. "On a toujours peur d'attraper le virus, de contaminer nos proches, mais il faut sortir dans la rue, il faut vivre à nouveau", affirmait Narcos Rodrigue à Tétragone, sur la côte méditerranéenne.

Mais les autorités espagnoles ont décidé mardi que les personnes arrivant en Espagne depuis l'étranger seraient soumises à une quarantaine de 14 jours, à partir de vendredi et pendant toute la durée de l'état d'alerte, en vigueur jusqu'au 24 mai mais qui pourrait être prolongé.

Première compagnie aérienne à s'engager sur la voie d'une reprise du trafic, la compagnie low-cost irlandaise Ryanair a annoncé mardi la reprise de 40% de ses vols à partir de juillet et la mise en place de mesures sanitaires comme le port de masques et des prises de température pour les voyageurs et le personnel de bord, mais sans imposer la distanciation sociale.

Autre signe important d'une amélioration de la situation, le championnat allemand de football va reprendre samedi, alors que ses concurrents anglais, espagnol et italien s'apprêtent bientôt à l'imiter.

La Fédération américaine de gymnastique a en revanche annoncé qu'elle annulait ses championnats nationaux et d'autres événements majeurs prévus à son calendrier de 2020.

Faute de traitement ou de vaccin, que tentent de mettre aux point les laboratoires du monde entier, l'OMS a rappelé lundi qu'une "extrême vigilance" était nécessaire.

Le responsable des questions d'urgence sanitaire de l'organisation, Michael Ryan, a regretté que "certains pays", qu'il n'a pas nommés, aient choisi de "fermer les yeux et d'avancer à l'aveugle" vers le déconfinement, sans avoir identifié les foyers de contamination ni préparé de capacités hospitalières suffisantes.

En Chine, la ville de Wuhan, où est apparu le virus en décembre, va entreprendre de tester l'ensemble de ses onze millions d'habitants, ont rapporté mardi des médias, même si cette information n'a pour l'instant pas été officiellement confirmée.


 

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